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DVD A LA LOUPE


CRYING FREEMAN - EDITION COLLECTOR / 2 DVD

Lui écrire ninnin4

Crying Freeman - Edition collector / 2 DVD DVD sorti le 20/03/2001


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Seven7 / Metropolitan Filmexport
Distributeur :
TF1 Vidéo

Année de sortie en salle: 1995
Durée du film: 1 h 38 min.
Acteurs: Tchéky Karyo

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Nombre de visites :
1795


   

Le Film : 9.5/10

Résumé : Alors qu'elle peint sur les hauteurs de San Francisco, Emu O'Hara assiste, impuissante, au meurtre d'un gangster japonais. Identifié par ses larmes, le mystérieux assassin serait en effet le "Crying Freeman", tueur réputé invisible à la solde d'une société secrète chinoise, qui ne laisse jamais de témoin derrière lui...

Avis :  Sorti en 1995, « Crying Freeman » a marqué d’une pierre blanche le goût de la cinéphilie grand public française pour le cinéma asiatique. En effet, Si Christophe Gans n’est pas l’instigateur du cinéma de genre à gros budget en France (Luc Besson a largement ouvert la voie avant lui), il est le premier à crier son amour pour ce cinéma alors si mal diffusé dans l’Hexagone, la faute à une frilosité certaine des producteurs qui attendront près de 4 ans plus tard le succès inespéré de « Tigre et dragon » pour se lancer dans la diffusion en masse des films de Wu Xia Pan ou tout autre polar made in HK. Il marque aussi l’ambition du cinoche français de jouer dans la cour internationale en se dotant d’une équipe technique de plusieurs nationalités (américaine, française, asiatique, canadienne…) et en faisant appel à un casting tout aussi mélangé.

Ce film est complètement ambivalent à la fois dans le traitement de ses personnages, dans sa réalisation et sa gestion du suspens. En effet, le spectateur est en permanence sur la corde raide car tout oscille entre une certaine mélancolie, des ralentis, des grands moments dialogués ou de contemplation et une hystérie de certains personnages, des sentiments à fleurs de peau, des chorégraphies millimétrés et une action foudroyante et des gunfights ou tout autres combats d’une sauvagerie sidérante.
La réalisation est extrêmement soignée. On sent que Gans a voulu prendre son temps pour mettre en valeur chaque point de sa mise en scène. Cela passe par les acteurs, stoïques, sur lesquels la caméra n’hésite pas à s’arrêter pour mieux les observer, nous laisser deviner leurs sentiments les plus secrets, leurs pensées les plus profondes mais aussi pour montrer que parfois, leurs actes ne correspondent pas à leur volonté propre et donc qu’il est très difficile de percer leur part d’ombre et de lumière, de les classer dans les habituelles catégories du bien et du mal. Gans est allé dans la recherche de l’esthétique à tout prix, et sans dénaturer la qualité de son récit au profit de la belle image, il rend un hommage appuyé au cinéma asiatique, au polar HK en passant par Tsui Hark bien sur pour la fulgurance certains passage mais surtout à John Woo, tout dans ce film faisant référence aux codes artistiques de l’immense cinéaste, tombé en disgrâce aux yeux de son public depuis les ‘trahisons’ hollywoodiennes qu’ont été « Paycheck » et même « Windtalkers » (qui possèdent de meilleurs atout scénaristiques que l’autre soit dit en passant). Des personnages tout droits issus des films noirs de la nouvelle vague (Grands par-dessus, chapeaux, lunettes noirs, le verbe rare mais le geste rapide et précis), à l’apathie des héros (amour impossible, romantisme absolu), la cruauté des ennemis sans foi ni lois en passant par une réalisation esthétisante tout en restant dans de l’action pure et dure, tout nous ramène au maître chinois sans toutefois chercher à faire dans la parodie ou l’hommage posthume.
Mais restreindre ce film à la seule comparaison d’avec le grand maître serait le limiter dans son inspiration car ici, c’est tout le polar HK qui est passé à la moulinette en proposant ce qu’il y a de mieux dans le genre que ce soit les femmes fatales, les hommes de main, les guerres de gang et les trahisons, de fusillades, assauts au sabre, tout y est… et permet à l’occidental français de se rendre compte qu’il n’y a pas que Bruce Willis et James Cameron pour livrer du cinéma d’action de qualité. Johnnie To, Ringo Lam, Ching Siu Tung, Tsui Hark….tous ces grands cinéastes ont une passionnante filmographie dont l’aura ne demande qu’à éclater à l’internationale….fait qui se produira 2 ans plus tard lors de la rétrocession de Hong Kong à la Chine.

On retrouve cette mise en scène appliquée qui n’existait pas forcément sur son volet du fameux « Necronomicon » mais qui se confirmera sur son deuxième long métrage soit « Le pacte des loups ». Celle-ci se caractérise par une maîtrise de la caméra tout à fait exceptionnelle et la recherche à la fois de plans et de montage complètement originaux. Ainsi, après un générique qui s’attarde sur le corps du Freeman (à l’instar de ce que fera Kassovitz avec son cadavre dans « Les rivières pourpres »), Gans marque son envie d’aller jusque dans les détails de ses personnages, comme si une infime partie d’eux même pouvait trahir ou représenter tout leur être. Les yeux, les mains, leur visage sont largement mis en valeurs. Cette technique permet dans le même temps de sublimer la beauté des personnages et si Mark Dacascos (qui trouve là son premier et quasi unique premier rôle de valeur…cinéphiliquement parlant) contentera de sa superbe plastique et de son regard ténébreux les dames en manque de mâle sévèrement burné, les hommes apprécieront la beauté angélique et mélancolique de la discrètement sculpturale Julie Condra. Ils incarnent à eux deux cette sensualité profonde dans lequel baigne le film. On retiendra surtout de la réalisation une caméra en perpétuel mouvement qui rejoint la façon de filmer d’un certain John McTiernam et qui permet de plus s’attarder sur les séquences et évite ainsi un montage trop épileptique tout en n’étant pas trop statique. Parmi les plans audacieux, j’ai retenu celui où le Freeman grimpe à une porte dans l’appartement de Emu. Filmé en plongé total, il est le symbole même du héros, c'est-à-dire d’une force surhumaine, d’une agilité peu commune, de la discrétion d’un chat.
Le tout est comme je l’ai dit un peu plus haut, extrêmement précis, méticuleux et bercé par une bande originale en parfaite adéquation avec ce qui se passe à l’écran. Surtout basée sur le rythmes, néanmoins traversée de chorus par de brusques chorus de guitares électriques, un peu à la façon de ce qu’a su faire Neil Young dans l’onirique « Dead Man ». L’ambiance musicale générale fait très 80’s mais on notera des consonances asiatiques fort bienvenues dans ce métrage où les somptueux paysages sont aussi très bien rendus par une photographie faisant la part belle aux verts et aux couleurs chaires.

Avis donc aux amateurs de films d’action tout comme les aficionados des films policiers asiatiques, ce film est une pure merveille. D’une réussite incontestée sur le plan technique en passant par un casting de choix qui mélange star chinoise, immenses acteurs français (splendide Tcheky Karyo qui inaugure ici sa future brillante carrière de crapule ultime) en passant par un illustre inconnu alors habitué aux séries Z qui impose ici des prouesses physiques à tombé, une performance d’acteur qu’on ne peut que saluer et une beauté à vous damner même les plus endurcies, tout concours à nous livrer un petit chef d’œuvre, français de surcroît, qui n’hésite pas malgré son budget fort restreint à rivaliser avec les plus gros blockbusters. D’inspiration multiple, ce film a donné ses titres de noblesses au cinéma de genre en général et a ouvert une voie royale en France à toute une génération de jeunes cinéastes dopées à la série B voire Z mais qui tirera le meilleur de celle-ci pour en offrir au public une forme de quintessence.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Video : 16/9 – Ratio : 2.35:1

Avis : Une compression à ravir qui respecte les noirs profonds sans laisser trace de quelconque moirage ou pixellisation. Le grain est largement supportable. Malheureusement, on notera un trop grand nombre de défauts de master qui, malgré des couleurs chaudes fortement bien ravivées, est bien trop sujet aux tâches et autres défauts de pellicule.


Le Son : 2.5/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en français & anglais. – Sous titres : Français, imposés sur la Vo

Avis : Le travail sur le son est à saluer que ce soit en Vo comme en Vf. Les effets sont bien aérés et l’ensemble s’avère d’une ampleur que je ne soupçonnais pas à l’achat du disque. On notera tout de même que les bruitages (flingues explosions) semblent assez étouffés par rapport au reste de la bande son.


L'Interactivité : 2.5/3

L'ergonomie des menus :
Les menus sont précédés d’un mouvement du fameux dragon sur tout l’écran. Le reste est un peu plus classique avec la tête du dragon d’un côté de l’écran, sa queue de l’autre et au milieu, les titres. Lisibilité excellente, petite transition. C’est pas trop mal. N.B : les menus du disque de bonus sont en 4/3 !!??


Les bonus :

Disque 1 :

  • Une fois de plus, excellent commentaire audio de Christophe Gans en Vf qui revient en détail sur son premier long métrage


  • Disque 2 : Les bonus alternent entre parties écrites et des interviews et se consacrent en différents modules bien distincts à :
    La pré production
  • la Genèse du projet
  • Le scénario
  • La direction artistique (à la fois interview et banque d’images)
  • Les story-board
  • Comparaison film/story-board

  • Tournage
  • Le tournage du film
  • Montage promo
  • Les coulisses de Crying freeman

  • Post production
  • Le montage (David Wu)
  • Scènes coupées (2)
  • Le générique
  • 2 bandes annonces
  • Très bonne et passionnante édition qui décortique l’œuvre dans son ensemble à laquelle s’ajoute un superbe petit livret d’interviews.



    [ Voir les Bonus Cachés pour ce DVD ]

    Les Visuels : 0.5/1



    La pochette / Le packaging

    Au premier abord, on ne peut qu’être séduit pas un surétui de très grande beauté, noir mat, sur lequel se dessine en arrière plan, le corps bleuté du héros avec sur la face avant avec une dague à la main, sur le verso, avec un superbe pistolet brillant. Malheureusement, l’intérieur de l’objet ne suit pas et nous nous retrouvons face à un banal boîtier amaray accompagné d’un très beau petit livret.

    [ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]



    La sérigraphie

    Tout comme le surétui, les sérigraphies sont sur fond noir par-dessus lequel se découpent dans notre cas, un des bras de notre héros, sur un des disques, poignard à la main, sur l’autre, avec le pistolet. Les parties du corps restent dans les tons bleutés, seules les armes sont brillantes et gagent donc encore plus en valeur. Le rond central n'est pas imprimé. Les mentions légales sont assez discrètes. Mises sur un côté, les mentions légales sont assez discrètes et ne gâchent pas la beauté des galettes

    [ Voir le Top Sérigraphie pour ce DVD ]


    Note Finale : (17.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 27/11/2006 à 14:12 par ninnin4 : Merci beaucoup pour le compliment.....
    - le 27/11/2006 à 13:18 par Niko06 : Tu es l'in des seuls dont je lis les textes en entier. Une fois de plus je me retrouve parfaitement dans cette critique, tu as tout dit. Et c'est vrai que ce film est à la fois une vraie réussite et tout un symbole. Bravo!

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