DVD A LA LOUPE

Résumé :  Comment réagiriez-vous si vous n'aviez plus que quelques jours à vivre? Une comète fonce sur la Terre et pourrait détruire toute forme de vie humaine. Le compte à rebours final est désormais enclenché...

Avis : "Deep Impact" est sorti en 1998 peu de temps avant "Armageddon", les deux films traitant du même sujet, à savoir une mission spatiale de la dernière chance destinée à essayer de sauver l'humanité d'une destruction totale, la Terre étant menacée d'une collision avec un gigantesque astéroïde. La similitude des situations est cependant trompeuse, car les traitements des deux scénarios ont été fort différents : alors que "Armageddon" privilégie l'action spectaculaire au mépris, en de nombreuses occasions, de la vraisemblance, "Deep Impact" est dans la lignée des films catastrophes, avec une longue introduction des personnages et une recherche de réalisme dans les scènes d'action, principalement en ce qui concerne la mission dans l'espace. Le succès populaire s'est porté sur le plus spectaculaire des deux films, que l'on peut néanmoins juger comme le moins intéressant.

"Deep Impact" n'a pas vraiment de héros, le scénario assez élaboré de Michael Tolkin et Bruce Joel Rubin montrant les histoires parallèles d'une série de personnages que le hasard des circonstances conduit à mettre en lumière durant ces heures qui risquent de voir la fin de l'humanité. Il y a le jeune étudiant passionné d'astronomie, Léo Biederman (Elijah Wood), qui est à l'origine de la découverte de la comète qui menace la Terre, et la journaliste TV Jenny Lerner (Téa Leoni) dont les investigations vont conduire à la révélation publique du plan russo-américain pour essayer de détruire la comète, plan mené en secret pour éviter une panique générale. Il y a également le président Beck (Morgan Freeman), qui gère du mieux qu'il peut une situation extrêmement grave. Les astronautes désignés pour la mission à haut risque à bord du "Messie", un vaisseau spatial construit en coopération internationale, sont des professionnels entraînés et compétents, mais pas des surhommes, et devant les difficultés imprévues qu'ils rencontreront pour mener à bien leur mission, ils devront prendre, avec beaucoup de courage et d'abnégation, des décisions particulièrement difficiles. Parmi eux, on signalera le vétéran Surgeon Tanner, interprété avec beaucoup de retenue par un excellent Robert Duvall. Et puis on voit une multitude de personnages plus ou moins anonymes, avec leurs réactions d'êtres humains confrontés à une mort prochaine, alors qu'un petit nombre d'entre eux devrait profiter d'un abri conçu comme une sorte d'arche de Noé destinée à relancer la vie sur Terre. Des actes d'héroïsme qui resteront inconnus côtoient les petites ou grandes lâchetés des plus désespérés. C'est à la fois une des forces du film qui montre avec une certaine justesse les comportements individuels, et une de ses faiblesses à cause d'une tendance un peu trop poussée au pathétique larmoyant, souligné par une musique assez grandiloquente de James Horner.

C'est Mimi Leder qui est derrière la caméra, la réalisatrice se replongeant dans l'action un an après "Le Pacificateur", un thriller sur fond de terrorisme atomique. L'équilibre entre les passages spectaculaires lors de la catastrophe et les scènes plus intimistes entre Jenny et ses parents divorcés (Maximilian Schell et Vanessa Redgrave), ou Léo et sa petite amie Sarah (Leelee Sobieski), est plutôt bien dosé, la première partie du film étant toutefois alourdie par quelques longueurs. La dernière partie est très prenante, une des images les plus forte étant le passage de la comète dans la haute atmosphère au dessus d'un gigantesque embouteillage provoqué sur une autoroute par des gens fuyant les zones côtières. Les effets spéciaux sont bien réalisés pour les scènes dans l'espace, qui sont un modèle de réalisme face au délire visuel de "Armageddon". Par contre l'envahissement de New York par le raz de marée est un peu moins réussi en terme d'effets spéciaux. Le scénario n'évite pas quelques clichés, comme les discours du Président, et il aurait pu montrer un peu plus les réactions dans le reste du monde sans rester exclusivement focalisé sur les Etats-Unis, mais il constitue néanmoins un divertissement assez intelligent en ce sens qu'il pousse à une réflexion philosophique sur comment nous réagirions si de telles circonstances devenaient la réalité.

 
Deep impact - Edition 2001