Niko06
Running on Karma |
DVD sorti le
22/06/2005 |
Le Film :
7.5/10 |
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Résumé : Big, ancien moine shaolin devenu stripteaser à Hong Kong, a des visions du passé qui lui permettent d'anticiper l'avenir. Un jour, il croise une jeune policière novice, qui enquête sur un dangereux criminel, tueur contorsionniste. Pourra-t-il sauver la jeune policière de son mauvais karma ?
Avis : Sorti à un moment où le spectateur français novice pense que le cinéma HongKongais se résume à des polars hyperstylisés à la infernal affairs ou des comédies à la Jackie Chan, Running on Karma ne pouvait pas trouver son public… D’autant plus que le film est signé Johnny To, auteur des chefs d’œuvres the Mission, running out of time, etc… mais également responsable de nombreuses comédies lourdingues invisibles chez nous (nous on a l’humour français, on en est tellement fiers qu’il est toujours difficile pour une comédie étrangère de s’imposer… alors si en plus elle est chinoise !!), sa carrière navigue d’ailleurs souvent entre les 2 genres, comme s’il lui était nécessaire d’évacuer le stress et la noirceur de ses polars. Ces dernières années on dirait qu’il n’en a plus besoin puisqu’en 2 ans il a aligné 5 polars radicaux et n’a signé qu’une seule comédie romantique.
Pour en revenir à RoK, ce qui a le plus déstabilisé les spectateurs c’est que le film n’appartient à aucun genre, il s’agit plus d’une rencontre improbable entre le polar, la comédie loufoque et le conte philosophique… rien que ça ! Dès les premières images, le ton est donné, on va assister à quelque chose de différent : imaginez Andy Lau affublé d’un costume de bodybuilder en latex fait un striptease devant une Cecilia Cheung ressemblant à une lycéenne hystérique !!! Il y a de quoi sursauter d’étonnement… En parallèle à cette scène on découvre un criminel indien contorsionniste qui échappe à la vigilance d’une dizaine d’agents de police dans une scène incroyable. Les 2 actions se rejoignent et les enjeux du film sont annoncés. Ces 10 premières minutes possèdent un rythme incroyable qui continue jusqu’à quasiment la moitié du film. Arrivé à la moitié, changement de style et changement d’objectif pour nos personnages, un nouvel ennemi est introduit, le personnage de Cecilia Cheung prend une dimension dramatique impressionnante et on comprend alors la signification du titre. La lutte de Big pour sauver Cecilia Cheung est porteuse d’une grande émotion tant elle est impossible. Mais là où ce brusque changement devait donner une dimension supérieure au film ça ne fonctionne pas très bien… le rythme en est affecté, les personnages auxquels on s’était attaché ont changé, bref le spectateur se demande pourquoi sans trop avoir de réponse, et c’est bien là l’unique faiblesse de RoK, le passage du simple film policier au combat contre soi n’est pas assez bien traité et on est un peu perdu, ce qui est dommage car c’était passionnant. Alors certes le concept de karma est véritablement passionnant et n’avait jamais vraiment bénéficié (à ma connaissance) d’un traitement au cinéma, mais malheureusement il n’est pas exploité à fond dans RoK, la faute sans doute à un projet trop lourd même pour To et son acolyte Wai ka-Fai qui semblent dépassés par l’ampleur du projet et qui devaient à tout prix livrer un film de 100 minutes maxi. Mais on ne peut que les féliciter et les remercier d’avoir ne serait-ce que tenter l’expérience. Au niveau de la forme on a droit à du haut de gamme, que ce soit la photographie ou les décors, un cran au dessus des autres productions Milkyway, preuve que l’ambition était de réaliser un chef d’œuvre. Bien sur on reconnaît la signature des cinéastes HK avec ces beaux plans de Hong Kong by night à la grue, ces rues désertes… Les acteurs sont excellents, à la fois cabotins dans la 1ère partie et émouvants dans la seconde.
Vous l’aurez compris on n’assiste pas à un spectacle parfait mais on aurait pu, c’était vraiment pas loin. Ce combat contre un dangereux criminel qui devient brutalement un combat contre soi-même et contre son propre karma était un projet démesuré c’est certain mais l’objet est tellement rare et attachant de par son originalité qu’il en devient passionnant, malgré ses défauts.
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L'Image :
3/3 |
Détails techniques
:
Format Video : 16/9 – Ratio : 1.77:1
Avis :
Très belle image malgré quelques rares griffures et défauts de compression. La définition et le piqué mettent bien en valeur l’esthétique très travaillée du film et rendent justice à la superbe photographie.
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Le Son :
3/3 |
Détails techniques
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Dolby digital 5.1 & Stéréo en Cantonais – Sous-titres : Français (optionnels)
Avis :
Bien que la piste DTS présente sur l’édition de HK ait disparu, le rendu sonore est particulièrement soigné avec une piste stéréo extrêmement précise et une piste 5.1 qui apporte un plus au niveau dynamique.
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L'Interactivité
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2/3 |
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L'ergonomie
des menus :
Aucun doute là-dessus, JP Dionnet soigne ses menus. Comme sur l’ensemble de la collection asian star, la présentation est sobre avec un montage d’images du film et la navigation est aisée.
Les bonus :
Point faible de cette édition, les bonus sont malheureusement en faible quantité pour un des films les plus intéressants de la filmo de Johnnie To ainsi que l’un des titres phares de la collection asian star :
Présentation du film par Jean-Pierre Dionnet : comme d’habitude cette présentation est très instructive mais dévoile beaucoup trop de l’intrigue. A voir au 2ème visionnage donc
Film annonce : en VOST
Making of (8min) : plus une featurette promotionnelle qu’un vrai documentaire
Galerie de photos : défilement manuel
Filmographies : des 2 réalisateurs ainsi que de Andy Lau et Cecilia Cheung
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Les Visuels :
1/1 |
La pochette / Le packaging
Belle présentation reprenant le visuel de l’édition HK réaménagé. Comme l’ensemble de la collection asian star, on a un boîtier amaray avec pour jaquette 2 photos du film, ainsi qu’un fourreau cartonné avec au verso une citation du film. C’est clairement très classe et ça a l’avantage de s’inscrire dans un code avec les autres titres de la collection
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La sérigraphie
Toujours pareil que les autres titres de la collection, la sérigraphie reprend une partie de l’image de l’intérieur de la jaquette. La définition est moyenne, un peu granuleuse.
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Commentaires concernant cette critique
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- le 16/01/2007 à 08:52 par asiafan : Honnêtement j'avais peur que ce soit un gros navet mais ça n'a donc pas l'air d'être le cas. Mais pas le meilleur du réalisateur: pas d'achat urgent alors; j'ai pas envie d'être déçu. Une critique nuancée, pourtant pour un fan de To (enfin c'est ce que j'ai cru comprendre avec tes nbreux avis), donc très utile et fiable (comme toujours).
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