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DVD A LA LOUPE


CANDYMAN - EDITION SPéCIALE BELGE

Lui écrire langeikki

Candyman - Edition spéciale belge DVD sorti le 11/10/2006


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Universal Pictures Video
Distributeur :
Universal Pictures Video

Date de sortie en salle : 20 janvier 1993

Durée du film : 1 h 38 min.


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Nombre de visites :
1094


   

Le Film : 9/10

Résumé : Helen Lyle, une étudiante, décide d'écrire sa thèse sur les mythes et légendes locales. C'est en visitant une partie de la ville inconnue qu'elle découvre la légende de Candyman, un homme effrayant qui apparaît lorsqu'on prononce cinq fois son nom en face d'un miroir. Helen, pragmatique, choisit de ne pas croire à l'existence de Candyman. Mais son univers bascule dans l'horreur quand une série de meurtres horribles commence ...

Avis : « Sois ma victime ». Cette phrase résonne encore dans mon inconscient comme l’une des signatures les plus poétiques qu’il m’a été donné d’entendre dans la bouche d’un personnage fictif. C’est une demande en quelque sorte, une politesse qui ne n’a rien d’hypocrite et qui ne fait que relater le désir qui brûle le corps d’un être depuis plus de 100 ans. L’artiste aura toujours au fond de lui cette envie de reconnaissance qui le ronge, souvent s’en défendra-t il mais les œuvres détachés sont bien peu nombreuses en ce monde. Le peintre Candyman passé de l’autre coté aura sans doute compris cette douleur de l’art qui se fourvoie et consacra son autre vie à un chef d’ouvre d’autant plus précieux qu’il deviendra mythologique.

« Je suis les graffitis qui recouvrent les murs, je suis les murmures devant le miroir »

Ce qui fait la grandeur d’une fable c’est sa persistance à être reconnue comme possible, que se soit pour faire peur aux enfants, pour pimenter son existence ou pour démontrer qu’elle n’était que fantaisie. L’enquête que voulu mener Helen Lyle tentait d’expliquer la misère de Cabrini Green, cité poubelle dans la banlieue de Chicago en faisant le parallèle avec une légende urbaine qui prendrait la place du réel dans l’esprit de ses habitants. Une folie collective qui serait le remède aux divers maux de chacun. Un siècle après la mort de Candyman, l’aristocrate et l’esclave ne sont plus opposés aussi farouchement mais dans l’abîme de Cabrini il y a plus que jamais des castes et des classes : Ceux qui font peur et ceux qui ont peur. Est il plus rassurant d’être effrayé par un fantôme ou par son reflet dans le miroir ? Mieux vaut en jouer ou y croire ? Quelle que soit l’approche de cette population, la rumeur sera la plus forte et chacun préférera vivre a coté du monstre, se voir a travers lui ou profiter de sa notoriété plutôt que d’exiler ses pensées vers sa propre existence aussi terne que misérable.

« Cabrini Green on y passe même pas en voiture » Auriez vous peur d’un monstre ? L’enfer s’ouvrira t-il sous nos pieds en y entrant ? L’abandon des ghettos est une des questions clé posée par Bernard Rose dans ce film. Confiner le repère de Candyman au sein même de cette zone de non droit aussi froide et décrépite qu’insalubre était une idée aussi brillante que désespérément évidente. Quoi de plus tabou aujourd’hui que la cité ? Dans ce film, le mal ne se terre ni dans une grotte, ni dans un château ni dans les rêves et encore moins dans le désert : Il est devant nous, au sein même de nos villes mais bien délimité et isolé de tous. « N’ayez crainte mes chers amis nous travaillons à votre sécurité, laissez ces gens tranquille, leur folklore, leur sous culture et la haine qu’ils ont pour nous » Chacun aura un jour interprété ainsi des propos plus ou moins sous entendus ou des idées nauséabondes couvertes d’un polish bien luisant… Si la culture d’une « congrégation » que l’on a crée de nos propres mains se voit brisée par l’intrus qui ravage les esprits et qui casse le lien qui tient la cité encore debout cela sera considéré comme du colonialisme et traité en tant que tel… « Sans eux je ne suis rien » « Sois ma victime »

Ce Candyman n’est pas un film d’horreur comme on les voit depuis un quart de siècle, on y sent la forte influence littéraire de son auteur Clive Barker. Les longues tirades explicatives et quasi christiques du monstre à sa proie, son absence totale de compassion et son allure presque noble en font un personnage de choix qui trouvera sans mal sa place dans le panorama déjà bien garni des figures mythiques du monde de l’étrange. L’ambiance du film orchestrée de main de maître par les thèmes splendides de Philip Glass nous rappellera bien vite à un devoir de contenance quand il s’agira d’aborder ce méchant là, on est loin des caricatures faciles ou du serial killer bête et méchant… Il est devenu si rare de voir porter à l’écran de vraies figures du mal sans second degré qu’il faut savourer les rares opportunités qui nous sont offertes. Ce film fait néanmoins plus grande place encore à un autre aspect oublié du cinéma d’horreur : La Victime.

Habitués depuis de nombreuses années a voir des adolescents tués a tour de bras sans s’attarder sur d’autres détails que leur garde robe ou leur profil psychologique primaire nous avions perdu l’habitude d’être en empathie avec les proies. Lâchées sur grand écran et livrées aux monstres avec plus de facilité qu’elles n’avaient que peu d’affinités avec le spectateur, les victimes n’avaient plus ni de nom ni de face. Le tueur devenait le centre d’intérêt et le sang coulait dans une indifférence presque étouffante. Bernard Rose redonnera de la noblesse à ces rôles sous les traits d’une Virginia Madsen habitée par son personnage d’universitaire ambitieuse et volontaire. L’univers dans lequel on est transporté est incontestablement emprunt d’une grande poésie et d’un romantisme à peine caché. L’intrigue laissera la Bête séduire la Belle de ses appels répétés et de ses arguments qui s’accrocheront sous la peau d’Helen au fur et à mesure que le bourreau enfoncera son crochet dans la chair de ses espoirs et dans les incertitudes de son existence qui une foi levées ouvrirons un gigantesque abîme dans lequel elle n’aura plus qu’à se laisser tomber.

Attardons nous désormais sur le film en lui-même. La réalisation tres propre de Bernard Rose est pour beaucoup dans l’atmosphère pesante du film. Les nombreux plans aériens utilisant merveilleusement le score de Philip Glass m’on personnellement donné la chair de poule (émotionnellement parlant) Le rythme est également parfait, la montée d’adrénaline se fait crescendo et soudain la peur frappe, parfois même quand on s’y attends le moins. Ce qui pourrait s’apparenter à un abus d’effets classiques du film d’horreur (apparitions impromptues) nous garde au contraire bien frais pour la seconde partie du film qui sera beaucoup plus dure et grave. Le scénario détaillé légèrement plus haut narre l’histoire de deux Universitaires en quête de notoriété qui décident de faire une thèse sur les légendes urbaines. Helen l’une d’elles aura vent d’une série de meurtre ayant eu pour cadre la cité de Cabrini-Green. La population locale attribuera ces événements à une sorte de fantôme qui hanterait leurs murs et qu’ils nomment « Candyman » Le problème est que Cabrini est une des banlieues les plus mal famées des grands ensembles urbains américains et que s’y rendre ne faisait pas initialement partie du plan de route de deux femmes blanches qui pour les natifs du coins s’apparenteront facilement à « des flics » Helen sure de tenir là une histoire parfaite et qui plus est dans un contexte propice a l’explication théologique n’écoute que son courage et embarque son amie pour un voyage qui les mènera sur des terres hostiles à plus d’un titre… Bernadette la superstitieuse et Helen la cartésienne verront leur chemin se séparer quand cette dernière sera agressé par un homme se faisant passer pour Candyman. Arrêté et mis en prison il signait du même coup la mort du mythe qui va devoir reconquérir sa crédibilité perdue par un acte terrifiant qui apportera une nouvelle ligne a son histoire sanglante…

Passons au casting : L’héroïne interprétée par Virginia Madsen (Dune, Hot Spot, Les fantômes du passé, Hantise) est un personnage rempli de certitudes et en même temps très touchant. Elle interprète son rôle de victime sans excès, avec une sobriété qui est un des aspects les plus intéressants du film. Pas de cris superflus ou de peur surjouée, elle est fascinée par le monstre et cela accentue encore la compassion que l’on éprouve à son égard. Sa performance est d’autant plus remarquable qu’elle joua certaines scènes sous hypnose (elle a la phobie des abeilles) Comme dans beaucoup de films d’horreur géniaux la confrontation est primordiale : le héros n’est rien sans un monstre à sa hauteur et vice versa. Dans celui-ci l’alchimie est parfaite. Tony Todd droit comme un I dans ses chaussures cirées et enveloppé dans un épais manteau laissant apparaître un foulard d’aristocrate nous envoie son charisme en pleine face comme ses mots voluptueux aussi touchants qu’effrayants. On le sent habité par son personnage et dieu sait qu’il l’incarne avec perfection. On le verra après ce film dans quelques productions horrifiques ou il jouera avec plus ou moins de réussite (Candyman 2 et 3, Destination Finale 1,2,3, The Crow, Rock etc…) et aussi dans de très nombreuses séries télévisées. On retrouve aussi dans le casting l’acteur confirmé, spécialiste des seconds rôles Xander Berkeley qui joue le mari d’Helen Lyle (Terminator 2, Safe, Heat, Air Force One) ou Vanessa Williams vue en particulier dans la série Melrose Place. Je donnerais aussi une mention à Kasi Lemmons (Bernadette) et à l’interprète du petit Jake qui est très touchant (Dejuan Guy)

Pour clore le chapitre consacré à ce premier volet de la trilogie Candyman il faut rendre un hommage appuyé à Clive Barker, auteur contemporain de talent sans qui le miracle n’aurait pu avoir lieu. Le mélange de sa qualité d’écrivain et d’artiste accompli + la vision de Bernard rose qui aura donné l’élan suffisant au personnage pour le faire passer à la postérité mérite tous les égards. Si on ajoute à cela les performances plus que convaincantes des acteurs et la musique envoûtante de Philip Glass, le cocktail devient sirop et se laissera gracieusement couler au fond de votre gorge avant de vous arracher les tripes de chagrin...

Attention Chef d’œuvre.

Il brûle le sang et il noircit, il se décompose et devient notre miel. L’air se nourri de vos angoisses et moi je ne suis que le calvaire qui passe en elles. Dans les sucreries pour les enfants devenus vieux, dans les rivières de vos vies perdues, sous le manteau qui abrite ma foi en l’amour et sous la laideur que je ne cachais plus… Sans me repentir je l’avoue le crime s’habitue et la souffrance mise au bout articule mes regrets. Soulevez mes douces larmes de candeurs établies, et voyez votre drame en douleurs anoblies......Be my victim


L'Image : 1.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.77:1

Avis : La qualité proposée sur ce DVD n’est pas du tout en adéquation avec la valeur du film. De très nombreux défauts sont à dénombrer avec en premier lieu un fourmillement omniprésent et sans doute d’autres détails que mes connaissances actuelles ne me permettent pas de nommer précisément. Artistiquement parlant le métrage est un bel exemple d’immersion sans effets trop voyants. Cabrini Green est retranscrit avec un beau souci de fidélité (l’équipe a tourné sur ces lieux sous la protection de la police de Chicago) L’antre de Candyman est très sombre et gagne en charisme notamment grâce au graffiti géant qui représente le visage du monstre bouche grande ouverte. Dans l’attente d’une édition techniquement plus efficace on devra se contenter de ça… On notera que l'éditeur a recadré légèrement l'image puisque le film est à l'origine en 1.85


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 2.0 en Français, Anglais et Polonais - Sous-titres : Anglais, Français,...

Avis : L’ambiance due au Score de Philip Glass est impressionnante… Faite d’orgue de piano et de chœurs elle pose une emprunte mélancolique sur le film qui en voit sa qualité boostée de 2 ou 3 crans. On peut légitimement regretter l’absence d’une piste 5.1 qui aurait rendue l’immersion encore plus forte. La voix de Candyman est bien plus imposante avec le timbre de Tony Todd, je vous conseille donc la V.O même si la piste française reste de très honorable facture.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Apres avoir du subir pas moins de 2 spots contre le piratage on arrive sur des menus fixes et sans vie rattrapés en partie grâce à un design ingénieux et plutôt agréable pour l’œil. Le reste c’est du 100% classique (Film, sélection des scènes, langues, sous titres et bonus)


Les bonus :

Des bonus assez intéressants sur l’univers de Candyman et celui de son auteur Clive Barker. Ils restent malheureusement beaucoup trop courts et on en ressort légèrement frustrés. Ne boudons cependant pas notre plaisir. C’est mieux que rien.

  • Commentaire audio : Sans aucun doute l’un des segment les plus passionnant du DVD. On y retrouve pas moins de 6 protagonistes du film : Bernard Rose (réalisateur) Clive Barker (auteur) Virginia Madsen (actrice) Tony Todd (Acteur) Alan Poul (producteur) Kasi Lemmons (actrice) Tout y passe dans ce commentaire : Analyse du film, explications diverses sur le scénario, les relations au sein même de l’équipe, le parcours, les effets, la musique, le mythe etc… Chaque intervenant apporte son éclairage ce qui rend l’exercice d’une très grande richesse. Le seul petit défaut est que le commentaire ne se fait visiblement pas en live et que les interventions ont été préenregistrées. Pas mal de protagonistes donnent d’ailleurs leurs noms avant de parler. Difficile de retenir une anecdote plus qu’une autre mais soyez surs que vous ne perdrez pas votre temps. Bravo !
  • Le mythe de Candyman : Documentaire de presque 25 minutes qui détaillera pas mal d’aspects mythologiques retrouvés dans le film de Bernard Rose sans oublier quelques anecdotes de tournage plus ou moins intéressantes. On aura droit à la définition du terme « légende urbaine », aux détails de la création et de l’adaptation de « the forbbiden » (la nouvelle qui inspira Candyman ) une description du quartier de Cabrini-Green suivie par un chapitre sur l’esclavage en Amérique. Il y aura aussi une explication sur la personnalité et l’apparence de Candyman ce qui nous conduira au prochain thème qui est « la peur du grand méchant noir » au cinéma. Les acteurs principaux sont passées au crible avant que le documentaire ne s’intéresse aux dangereuses conditions de tournage (Cabrini, scènes avec les abeilles) Pour finir il y aura quelques bribes sur la personnalité du réalisateur, ses séquences d’hypnose sur la malheureuse Virginia Madsen et d’autres amuse gueule vite abordés. Pour résumer ce documentaire est pas mal mais les thèmes sont approchés trop brièvement pour vraiment réussir à capter notre intérêt. Mieux vaut se plonger dans le commentaire audio.
  • Clive Barker Un créateur d’enfer : Ce mini doc de 10 minutes nous résume brièvement la carrière et les débuts de Clive Barker. L’auteur nous parlera en particulier de son envie d’éclectisme, il aimera passionnément 1000 choses « faire des films écrire des pièces, peindre des tableaux, écrire des romans etc… » Il nous racontera aussi son enfance passée à Liverpool et son approche de « l'invention horrifique » qu’il réussira à imager dans des œuvres extrêmes. Son parcours sera détaillé, passé de l’écriture théâtrale aux nouvelles puis l’explosion de l’auteur grâce a un bouche a oreille médiatisé par certaines déclaration de Stephen King Himself. L’adaptation d’Hellraiser au cinéma sera la consécration d’un homme qui aura su exercer sa passion avec beaucoup de réussite.
  • Les Story-boards de Bernard Rose : 5 minutes de story-boards passés en diaporama sur la musique de Philip Glass. La scène finale du bûcher est particulièrement mise à l’honneur.

  • Les Visuels : 0.5/1



    La pochette / Le packaging

    Boîtier Amaray noir classique, la jaquette est tres réussie, on voit l’œil de la victime injecté de sang avec l’ombre de Candyman imprimée au centre de l’iris. Une abeille est posée à droite ce qui gâche tout de même un peu l’affiche. L’arrière est tres bien également ce qui est rare sur ce genre d’éditions. Je ne suis pas déçu.



    La sérigraphie

    La sérigraphie est assez originale. Elle ne reprends pas l’affiche du film mais nous montre le visage de Candyman dans la pénombre avec son nom imprimé en rouge 5 fois. La galette s’est parée d’un noir magnifique mais est totalement gâchée par de trop nombreux logos… Dommage…


    Note Finale : (15/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 06/02/2007 à 08:44 par Niko06 : En effet grand, très grand film, poétique et intelligent. Une musique inoubliable, des scènes cultes... d'ailleurs tu as très judicieusement choisi la 2ème capture, je trouve que cette image, le tag représentant la tête de candyman avec ce personnage sortant par sa bouche est d'une puissance iconographique assez énorme! Et je n'aurai qu'une seule conclusion à ce commentaire: candyman, candyman, candyman, candyman, candy...
    - le 05/02/2007 à 20:16 par langeikki : Chose promise, chose due wood ! Je suis heureux que ma critique t'ai plu. Candyman est vraiment un de mes films d'horreur préferé. Par contre si tu as eu la chance de ne pas encore avoir vu le 2 et le 3 ne le fais jamais, conseil d'ami !!!
    - le 04/02/2007 à 18:53 par wood : Très très bonne critique de ce film, on sent bien tout le lyrisme que dégage ce métrage en te lisant. Bravo pour cette loupe de "Candyman" qui mérite cette attention particulière. Quand le cinéma d'horreur emprunte ses lettres de noblesse à la poésie ça donne ce "petit" chef d'oeuvre...
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