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DVD A LA LOUPE


SYRIANA - EDITION COLLECTOR / 2 DVD

Lui écrire surfeur51

Syriana - Edition collector / 2 DVD DVD sorti le 13/09/2006


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Warner Home Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Date de sortie en salle : 22 Février 2006
Nombre d'entrées : 605 000 env.

Durée du film : 2 h 03 min.
Acteurs: George Clooney Matt Damon

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Nombre de visites :
2422


   

Le Film : 9/10

Résumé : Le pétrole attire toutes les convoitises... De Houston à Washington en passant par le Moyen-Orient, Syriana nous dévoile les destins et les ambitions entremêlés d'industriels, de princes, d'espions, d'hommes politiques, d'ouvriers pétroliers et de terroristes.

Avis : Les richesses pétrolières du Moyen-Orient sont la source des convoitises du monde entier, l'actualité brûlante de ce qui s'y passe cachant mal les nombreuses manœuvres en coulisses où chacun pousse ses pions sans trop se soucier de légalité ou de moralité. "Syriana", à travers cinq histoires montrées en parallèle et qui vont finir par se rejoindre, illustre la complexité des rapports entre les états, les grandes sociétés, les banques et avocats d'affaire alors que tous les pays cherchent à garder la maîtrise de leur approvisionnement en pétrole, énergie encore indispensable au fonctionnement de nos sociétés. Ce film est assez difficile d'accès de par sa propre complexité scénaristique, mais, parce qu'il évite tout manichéisme et décrit avec lucidité une intrigue tout à fait plausible, il éclaire de manière assez crue les liens entre le monde visible des affaires et les mondes souterrains des barbouzes et des terroristes. Plutôt salué par la critique, le succès en salles a été plus mitigé, le film pouvant rebuter ceux qui n'ont pas vraiment envie de se prendre la tête.

Le scénario est inspiré du roman "La chute de la CIA : les mémoires d'un guerrier de l'ombre sur les fronts de l'islamisme", de Robert Baer (qui fait une brève apparition dans le film en agent de sécurité de la CIA), et la réalisation a été confiée à Stephen Gaghan qui signe là son deuxième long métrage, après avoir été le scénariste de "Traffic" un autre film à la structure complexe, traitant du trafic de drogue. Les personnages sont nombreux (plus de soixante-dix prennent la parole) et on a bien du mal à deviner au départ le rôle de chacun, pourquoi il agit, et aux ordres de qui. On sortira du lot le Prince Nasir (Alexander Siddiq), l'héritier du trône d'un émirat arabe, réformiste et soucieux du développement de son pays, l'agent de la CIA Bob Barnes (George Clooney, grossi et barbu, qui a reçu l'Oscar du Meilleur second rôle pour ce film), un vieux baroudeur qui en est à sa dernière mission avant de se retrouver dans un bureau de Washington, et Bryan Woodman (Matt Damon), accompagné de sa femme Julie (Amanda Peet) et de ses enfants, un expert en ressources énergétiques qui sert de conseiller à Nasir. Ont également un rôle majeur Bennett Holiday (Jeffrey Wright), un avocat d'affaire du cabinet Sloan Whiting, et Wasim (Mazhar Munir), un jeune ouvrier pakistanais de la compagnie texane Connex Oil, tenté par le terrorisme. L'intrigue se noue quand le Prince Nasir décide d'accorder les droits de forage de gaz naturel à une compagnie chinoise, au détriment de la Connex, laquelle est justement en train de racheter la petite compagnie Killen, une fusion suivie par le Ministère de la Justice. L'action est touffue, avec beaucoup de dialogues, mais il y a aussi plusieurs moments forts avec des attentats à la bombe, des instants dramatiques comme la mort accidentelle du fils Woodman, et une scène de torture assez traumatisante bien que traitée avec beaucoup de sobriété. Les lieux de l'action sont également très variés, et on se promène du Texas au Moyen-Orient, en passant par Washington, Genève, en visitant des champs de pétrole ou des palais au luxe flamboyant. Le film baigne souvent dans la lumière d'un soleil écrasant qui plombe des immensités de sable, et on peut aussi admirer les imposants pétroliers naviguant sur des mers d'azur. Visuellement tout cela est très beau, sans qu'il y ait une recherche ostentatoire d'esthétisme de la part du chef opérateur Robert Elswit, l'ensemble ayant plutôt la qualité d'un reportage, avec un tournage caméra à l'épaule.

"Syriana" pose de nombreuses questions concernant l'émergence de la démocratie au Moyen-Orient sur fond d'intérêts pétroliers et de terrorisme. Sans complaisance avec la politique extérieure américaine et les grandes sociétés pétrolières occidentales, n'hésitant pas à critiquer les méthodes de la CIA, il n'excuse non plus à aucun moment ceux qui ont choisi le terrorisme comme arme de lutte pour sortir d'une condition de vie misérable. Sans chercher à juger les protagonistes, mais sans concessions, il montre comment les différents acteurs cherchent à préserver leurs intérêts propres au risque de faire tomber dans le chaos toute une région du Monde. C'est un film intelligent qu'on ne peut pas se permettre de visionner sans y consacrer une grande attention, et qu'il faut même revoir plusieurs fois pour en comprendre tout le sens, une expérience qui se révèle en définitive très enrichissante, même si on peut la trouver démoralisante en constatant ce qu'est encore le monde aujourd'hui.


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.40:1

Avis : Les couleurs sont belles et bien soutenues par des contrastes profond. La définition est excellente et la compression quasi invisible. Cette qualité technique haut de gamme nous permet d'apprécier parfaitement le travail de l'équipe artistique. Il est à noter que les scènes sensées se passer en Iran ont été tournées en fait au Maroc.


Le Son : 3/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en Français et en Anglais - Sous-titres : Français, Anglais, Arabe

Avis : La bande sonore est tout aussi soignée que l'image, en jouant sur la précision et la subtilité des effets plus que sur l'artificiel. L'ambiance sonore est riche et variée, avec beaucoup de présence, les basses sachant aussi se montrer présentes lors des scènes les plus spectaculaires. VO et VF sont aussi dynamiques, et mettent bien en relief la remarquable partition musicale d'Alexandre Desplat, la VF faisant un peu plus ressortir les dialogues.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Après le clip antipiratage, on a les bandes annonces de "V pour Vendetta" (4/3 VOst), et "Jonathan est un collectionneur" (16/9 VOst). Les menus sont fixes, le menu principal étant sonorisé. Le film est découpé en 33 chapitres, et on peut changer de langue et sous-titres à la volée.


Les bonus :

Le bonus sont rassemblés sur le deuxième disque, et sont tous en 4/3 VOst, sauf la bande annonce en 16/9 VO.

  • Entretien avec George Clooney (9 minutes) : L'acteur, qui est également producteur du film, revient sur les ambitions du scénario et apporte un éclairage complémentaire sur son personnage.
  • Réalité et drame (26 minutes) : Making of assez classique avec des interviews, images de tournage et extraits du film. Peu promotionnel, il est néanmoins un peu court pour aborder complètement tous les aspects du film, les deux interviews des acteurs constituant de fait un complément intéressant.
  • Entretien de Matt Damon (7 minutes) : Cette interview fait le pendant de celle de Clooney, Damon parlant de son personnage et de son ressenti personnel lors du tournage du film.
  • Make a change, make a difference (11 minutes) : Série d'interviews d'acteurs et de membres de l'équipe qui complète, mais assez superficiellement, les documentaires précédents.
  • Trois scènes inédites, que l'on peut regarder séparément où d'affilée (6 minutes). Dans deux d'entre elles on peut voir la femme de Barnes, jouée par Greta Scacchi, qui de fait n'apparaît plus du tout dans le montage final.
  • Bande annonce.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    Boîtier amaray noir à deux alvéoles, inséré dans un étui cartonné qui reprend exactement les visuels de la jaquette. Le motif principal reprend l'affiche du film qui met bien en valeur trois des protagonistes principaux mais qui est assez hermétique par rapport au sujet du film (d'autant plus que le titre n'est pas plus explicite pour les non initiés, Syriana étant un nom de code signifiant le remodelage politique du Moyen-Orient chez les tacticiens américains).



    La sérigraphie

    Les deux disques ont une sérigraphie identique, à quelques logos près rajoutés sur celui des bonus. L'image représente une carte du Moyen-Orient, en monocolore brun (on a l'habitude de voir les mers d'une autre couleur que les terres). Les logos et textes légaux sont assez discrets sur le disque du film, moins sur celui des bonus.


    Note Finale : (18/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 27/03/2007 à 08:54 par Niko06 : J'ai vu le film hier soir, je n'avais pas lu ta loupe avant et que dire sinon que tu as vu tout à fait juste, c'est un film très intelligent et très complexe, qui mérite presque un deuxième visionnage tant il y a de personnages qui apparaissent quelques minutes. Un beau film politique qui fait réfléchir, et aussi un mystère: comment un scénariste important a t'il réussi à réaliser un 2ème film aussi brûlant à Hollywood?
    - le 22/02/2007 à 10:51 par dale cooper : J'ai vu le film la semaine dernière et j'ai également trouvé le film d'une rare intelligence. Par contre comme tu le soulignes il est important d'être dans de bonnes conditions pour voir le film tellement l'intrigue est complexe.Il suffit d'une minute d'inattention et l'on est vite perdu.J'ai pour ma part profité que ma femme et mes enfants soient absents pour la journée pour le regarder.En tout cas bravo belle loupe car tu arrives à rendre intelligible l'explication d'une histoire qui ne l'est pas forcément et je pense que tu as dû donné envie à certains de découvrir le film. Sinon j'aime beaucoup l'acteur qui interprète le Prince Nasir, acteur que je connaissais pour son rôle du Dr Bashir dans Star Trek Deep Space Nine.
    - le 22/02/2007 à 08:52 par SebsokK : Ca fait longtemps que j'ai le DVD sans trouver la motivation de regarder le film... Je me lancerais sans doutes ce Week End grâce à ta loupe ;)
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