surfeur51
J'me sens pas belle |
DVD sorti le
09/03/2005 |
Le Film :
8.5/10 |
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Résumé : Fanny, une trentenaire célibataire, ne veut plus entendre parler d'amour, mais seulement d'aventures d'un soir. D'ailleurs, elle a invité un collègue à dîner chez elle et compte bien en profiter. A l'heure prévue, tout est prêt : musique douce, lumières tamisées, dessous affriolants. Mais la soirée va prendre une tournure inattendue...
Avis : Un couple, un appartement, une soirée. "J'me sens pas belle" est un film minimaliste au niveau du nombre d'acteurs et des décors, et il s'apparente plus à une pièce de théâtre filmée qu'à un long métrage classique. Comédie romantique mettant en scène deux personnages pas vraiment à l'aise dans leurs baskets, il bénéficie d'un scénario assez inventif pour véhiculer de l'humour et de l'émotion, en sonnant (presque) toujours juste. Et si l'on commence le film en regardant évoluer les deux protagonistes avec un certain détachement, on se prend petit à petit au jeu, d'autant plus que chacun d'entre nous retrouvera à un moment ou un autre des attitudes ou des situations vécues. Sorti en période estivale, cette première œuvre du réalisateur Bernard Jeanjean n'a pas connu une affluence record mais a été saluée par une critique plutôt flatteuse et méritée.
Ce genre de film ne vaut que par les situations, les dialogues et le jeu des acteurs, puisqu'il ne faut rien attendre de spectaculaire d'une soirée passée par un homme et une femme à faire connaissance, en jouant, sans y jouer, au jeu de la séduction mutuelle, chacun désirant et craignant tout à la fois que cela se termine sous la couette. Fanny (Marina Foïs), secrétaire, a invité Paul (Julien Boisselier), un collègue de bureau informaticien, pour le remercier d'un petit service rendu, avec dans l'idée une aventure sexuelle sans lendemain. Il faut dire que Fanny est restée sur un échec sentimental qui l'a blessée et rendue fragile sur le plan du relationnel avec les hommes. Du coup, elle est speedée, ne sait pas trop ce qu'elle veut vraiment, change sans cesse d'avis, ses maladresses verbales se doublant de maladresses tout court comme renverser son verre de vin sur le pantalon de son hôte. Sa seule défense quand elle se sent acculée est le mensonge, en général tellement gros que le brave Paul ne peut être dupe. Paul n'est pas non plus sans faille. Lui aussi a rompu avec sa femme, et il doit jongler entre sa vie parisienne et les week-ends chez sa sœur à Rennes. Mais il est affable, poli, et plutôt attentionné, ayant vite remarqué la fragilité de Fanny, et il n'a vraiment rien du macho qui drague la proie facile, ce serait même plutôt le contraire. Avec ces deux stéréotypes, Bernard Jeanjean, également auteur du scénario, nous sert une série de sketchs assez succulents qui véhiculent beaucoup de tendresse et d'émotion, en général bien vus malgré quelques exagérations dans le comique (le préservatif et la guitare, le portefeuille dans les toilettes…). On rit franchement, on est attendri et les plus sentimentaux pourront même avoir les yeux humides lors de certaines scènes clés. L'intrigue n'est évidemment pas très compliquée, mais on a, comme pour toute comédie romantique qui se respecte, les quelques retournements de situation où le couple frise avec la rupture. Au delà de la question couchera-couchera pas, le film met en évidence la difficulté de la rencontre avec l'autre, les peurs héritées d'expériences traumatisantes précédentes, les inhibitions et les réserves de chacun quand on est plutôt timide et mal dans sa peau. Tout le drame de Fanny est dans son aveu "J'me sens pas belle", quand elle se trouve trop maigre, avec des seins trop petits, un visage quelconque et qu'elle s'effondre en larmes dans les bras d'un Paul qui ne sait pas trop quoi faire.
Les deux acteurs sont formidables (heureusement, sinon le film ne vaudrait rien), et leur allure banale (ni l'un ni l'autre ne se fait remarquer par un physique ingrat ni une beauté exceptionnelle) permet au spectateur de s'identifier facilement à l'un ou à l'autre, et cela d'autant plus qu'il aura lui-même connu la solitude de la trentaine. "J'me sens pas belle" ne marquera pas l'histoire du cinéma, mais fait partie de ces petits bijous qui peuvent ensoleiller une soirée passée à le regarder, seul ou en couple et qui démontrent que même avec un tout petit budget, on peut faire des choses très bien.
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L'Image :
2.5/3 |
Détails techniques
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Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1
Avis :
L'image est dispose d'une belle définition. Les couleurs sont bien saturées et parfaitement soulignées par des contrastes marqués. Les aspects artistiques ne sont pas négligés malgré des décors simplistes (les quelques pièces d'un petit appartement), avec une recherche de variété dans les cadrages et des éclairages soignés.
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Le Son :
2/3 |
Détails techniques
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Dolby Digital 5.1 en Français - Sous-titres : Français pour malentendants, Anglais
Avis :
Bien évidemment pas de gros effets sonores pour un film qui met essentiellement en avant des dialogues. Les voies arrières sont néanmoins utilisées pour de la spatialisation (bruits de téléphones, éclats de voix dans l'appartement voisin…), ce qui donne du volume à la bande son. La musique et les chansons ont également un certain relief.
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L'Interactivité
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2/3 |
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L'ergonomie
des menus :
Au démarrage on a les bandes annonces de "L'Américain" et "Arsène Lupin". Les menus sont animés et sonorisés, le graphisme en rose et bleu étant sans ambiguïté par rapport au thème traité. Le film est insuffisamment découpé en 12 chapitres. On peut passer des dialogues aux commentaires, et changer de sous-titres, à la volée.
Les bonus :
Tous les bonus, plutôt informatifs et intéressants, sont au format 4/3, sauf certaines bandes annonces.
Commentaires de Bernard Jeanjean. Le réalisateur donne beaucoup de détails et nous fait bien rentrer dans les coulisses du film, même mieux que le making of ci-dessous.
En coulisses. Making of de 25 minutes. Interviews du réalisateur et des deux comédiens avec des images du tournage. Les propos tournent surtout autour de l'histoire et ce que Jeanjean a voulu montrer.
Court-métrage : "On a pas tous les jours 20 ans" de Bernard Jeanjean et Christophe Restiau (6 minutes, N&B).
Interviews de Bernard Jeanjean, Marina Foïs et Julien Boisselier. 25 minutes où les protagonistes reviennent sur leurs impressions de tournage, avec des anecdotes quelquefois amusantes.
Clip de la chanson "Trentenaire et célibataire", par son auteur Martine Fontaine.
Sept scènes coupées, que l'on peut regarder avec ou sans commentaires
Trois teasers, présentés sous la forme de "Trois leçons pour les célibataires".
Bandes annonces des films "Irène" (16/9), "L'Américain" (4/3), "People-Jet set 2" (16/9) et "Arsène Lupin"(16/9)
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Les Visuels :
1/1 |
La pochette / Le packaging
Boîtier amaray transparent, la liste des chapitres étant imprimée au verso de la pochette. Le visuel principal reprend l'affiche du film qui souligne plus l'aspect comédie que l'aspect tendresse du scénario.
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La sérigraphie
La sérigraphie reprend le visuel de la pochette, sauf que Paul est resté hors champ. Le rond central est imprimé, les textes légaux en pourtour sont discrets, et les logos, nombreux mais plutôt petits, ont le bon goût d'être rassemblés dans une zone pas gênante.
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