surfeur51
Les pleins pouvoirs - Clint Eastwood Anthologie |
DVD sorti le
21/12/1999 |
Le Film :
7/10 |
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Résumé : Luther Whitney, cambrioleur de haut vol, décide de finir sa carrière en beauté par un casse spectaculaire : celui de la maison d'un des hommes les plus influents d'Amérique. Tapi dans l'ombre de la maison, il est le témoin d'un assassinat commis par le Président des Etats Unis et devient la cible des services secrets américains.
Avis : "Les pleins pouvoirs" est avant tout un thriller policier de bonne facture et qui devrait plaire aux amateurs du genre, mais c'est aussi l'occasion pour son réalisateur Clint Eastwood d'y traiter un thème inspiré de son expérience personnelle, à savoir les rapports difficiles entre un père et sa fille, ici parce qu'elle n'a jamais admis ses activités illicites, après qu'elle ait passé l'essentiel de son enfance à le voir en prison. Le film, adapté d'un roman de David Baldacci, a connu un succès mitigé, mais s'il ne fait pas partie des œuvres phares de son auteur, il constitue un bon divertissement où le suspense est présent du début à la fin, bénéficiant d'un rythme permettant de dérouler le scénario sans temps mort notable tout en prenant le temps de creuser la psychologie des personnages.
Comme il en a l'habitude, Eastwood interprète lui-même le personnage principal de son film, et Luther Whitney est doté du caractère à la fois fort et désabusé, un peu solitaire et très nostalgique que l'on retrouve souvent dans la filmographie du réalisateur-acteur. Lors de jeux sexuels violents qui ont mal tourné après une soirée trop arrosée, le Président des Etats Unis en personne se retrouve devant le cadavre de sa maîtresse, abattue par ses garde du corps. Le meurtre a eu lieu sous les yeux de Whitney, caché dans un réduit doté d'une glace sans tain, alors qu'il voulait finir sa carrière pas très reluisante sur un gros coup. Luther se retrouve alors dans la situation d'un homme accusé du meurtre et traqué, devant sauver sa peau face à des services secrets qui cherchent à étouffer le scandale, la victime, Christine Sullivan (Melora Hardin), étant la jeune épouse d'un des hommes les plus influents de Washington, ami du Président. Le scénario à double détente est d'abord tiré par toutes les ficelles utilisées par un voleur génial et expérimenté pour se sortir du guêpier, mais c'est aussi l'occasion de tirer à boulets rouges sur une administration américaine présentée sous son jour le plus mauvais: le président Alan Richmond (Gene Hackman, dans un rôle très proche de celui qu'il jouait dans l'excellent "Sens Unique"), est un coureur de jupons sadique et lâche, un monument d'hypocrisie, et son chef de cabinet Gloria Russell (Judy Davis) est une arriviste sans scrupules qui ordonne aux agents fédéraux menés par Bill Burton (Scott Glenn) d'éliminer tous ceux qui risqueraient de dévoiler l'affaire au grand jour. De plus, l'époux de la victime, le vieux Walter Sullivan (E.G Marshall), a engagé un tueur à gage pour se venger de celui qu'il pense être le coupable du meurtre de Christine. Par ailleurs la police est aussi sur le coup, mais l'enquêteur Seth Franck (Ed Harris) a des soupçons car un certain nombre d'indices ne collent pas vraiment avec la culpabilité de Luther. Notre anti-héros, traqué, va chercher à se rapprocher de sa fille Kate (Laura Linney), resserrant des liens distendus mais mettant par là-même en danger de mort la seule personne qui compte vraiment pour lui. Les scènes correspondantes sont celles qui véhiculent le plus d'émotion, et on trouve ici en germe des aspects d'une relation qui seront développés plus tard par le même Eastwood dans le cadre nettement différent de "Million Dollar Baby". L'ambiance prenante est favorisée par les couleurs sombres et une partition musicale très réussie et un peu angoissante, mais certaines scènes, prises avec du recul, sont franchement peu crédibles, le talent du réalisateur et le jeu juste des acteurs réussissant à nous les faire gober sans trop nous en apercevoir. Néanmoins c'est le point faible d'un film qui commence très bien (la scène du meurtre est vraiment très forte), mais qui se dilue un peu dans du très conventionnel durant sa dernière partie.
"Les pleins pouvoirs" est un thriller qui compte plus sur les dialogues, non dépourvus d'humour, que sur les scènes d'action pour soutenir l'attention. La réalisation est comme toujours chez Eastwood très soignée, avec une recherche de cadrages et de plans originaux, et une belle mise en valeur des décors. Le produit est bien réalisé, bien joué, atteint le but fixé de divertir les spectateurs amateurs du genre, mais manque de l'étincelle qui transforme un bon film en œuvre marquante. C'est sans doute pour cela que l'éditeur n'a pas particulièrement soigné cette édition, tout juste correcte sur le plan technique et dépourvue de tout supplément.
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L'Image :
1.5/3 |
Détails techniques
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Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1
Avis :
La photographie de Jack Green étant très sombre, l'image souffre assez souvent de problèmes de définition avec un grain trop présent, et de compression avec beaucoup de fourmillement. Les couleurs sont néanmoins agréables, avec des contrastes très bien gérés. Les aspects artistiques sont plutôt flatteurs, avec les décors luxueux de la demeure des Sullivan et de la Maison Blanche.
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Le Son :
2/3 |
Détails techniques
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Dolby Digital 5.1 en Anglais, Français et Italien - Sous-titres : Français, Anglais, Allemand, Italien, Arabe…
Avis :
La qualité technique des pistes 5.1 est bonne, mais le film n'utilise pas beaucoup les effets de spatialisation, les scènes d'action étant par ailleurs peu nombreuses. C'est donc surtout au niveau des bruitages (la scène d'orage ), ou pour la musique, que les effets d'ambiance sont le plus marqués. Les dialogues sont clairs, et il y a peu de différences entre VO et VF. La musique est due à Lennie Niehaus, mais Eastwood, déjà producteur, réalisateur et acteur, a également composé certains morceaux.
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L'Interactivité
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0.5/3 |
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L'ergonomie des menus :
Le film se lance directement à l'insertion du disque. Les menus, fixes, muets et d'un graphisme très pauvre, sont accessibles à la télécommande. Le film est finement découpé en 34 chapitres, mais on ne peut en atteindre qu'un sur deux avec les vignettes du menu. On peut changer de langue et sous-titres à la volée.
Les bonus :
Aucun bonus, il faut dire que cette édition date du siècle dernier, et n'a pas fait l'objet de réédition hormis le packaging.
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Les Visuels :
0.5/1 |
La pochette / Le packaging
Boîtier cartonné Warner, la liste des chapitres étant imprimée sur le rabat intérieur. Le visuel reprend l'affiche du film, une composition assez forte visuellement. Les éditions récentes utilisent un boîtier amaray, en perdant la liste des chapitres et en récoltant le cadre assez peu réussi de la collection "Clint Eastwood Anthologie"
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La sérigraphie
Pas de sérigraphie. Le titre, repris dans les trois langues disponibles en audio, est imprimé en noir sur le fond argenté. Les logos sont énormes, comme si ça pouvait faire joli…
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