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DVD A LA LOUPE


STAR TREK II : LA COLèRE DE KHAN - DIRECTOR'S EDITION / 2 DVD

Lui écrire Ivenpast

Star Trek II : La colère de Khan - Director's Edition / 2 DVD DVD sorti le 14/11/2002


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Editeur : Paramount
Distributeur :
Paramount

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Nombre de visites :
1734


   

Le Film : 9.5/10

Résumé :  A bord de l'U.S.S. Enterprise de la fédération des Planètes Unies, l'Amiral James T. Kirk accomplit une mission d'inspection de routine. Il reçoit un appel urgent du laboratoire spatial Regular One. Khan, brillant renégat sur terre au XXème siècle, et vieil ennemi de Kirk s'est emparé d'un dispositif ultra-secret : le projet Genesis...

Avis :  Star Trek le film est donc sorti sur les écrans... et les réactions ont été sommes toutes assez mitigées , bien que le métrage en lui même ait réussi à rentabiliser sa mise de fond.

Car bien que très réussi quand on le considère avec un certain recul, force est de constater que ce film se démarque très nettement ; voire peut être trop du matériel original.

Changement trop radical de ton dans les rapports entre les personnages , dans le rythme et l'action, Star Trek le film est un bon cru , si on le considère comme un simple film de science fiction à l'égal d'un 2001 ou d'un Guerre des Mondes . En effet, on retrouve le messagephilosophique à portée universelle, le dépassement de soi et l'acceptation voire la compréhension d’une entité qui le dépasse . Néanmoins, considéré dans l'ensemble de l'univers Star Trek, il ne peut être que mis de côté et considéré comme une dérive uchronique , comme s'il s'agissait d'une aventure vécue par les résidents du fameux univers miroir , non par les habituels Nemesis mais par une troisième voie possible , habitée par des Utopistes.

Pourtant, bien que cette mission ne soit rapportée nulle part dans les séries à venir, au contraire des évènements se déroulant dès le second film et ce, jusqu'à Star Trek Nemesis, bien que le nom de V'Ger n'apparaisse qu'ici , alors qu'il aurait pu être mentionné dans le programme Voyager dans Enterprise ne serait ce qu'en clin d'œil anachronique à destination des fans, on relèvera un apport non négligeable mais peut être moins visible au premier plan. Ce Star Trek , sorte de métaphore de l'adolescence tant les personnages semblent se chercher , tant la figure paternelle quasi divine reste présente, nonobstant un côté assez rebelle de la progéniture qu'est V'Ger , va pourtant redéfinir partiellement le futur du Show, futur qui s'accomplira totalement avec la Colère de Kahn. Je ne reviendrais que rapidement dessus puisque le détail est disponible dans ma première partie de ce dossier.

L'ensemble de l'univers Klingon , du monde Vulcain, des infrastructures de la Fédération et des innovations technologiques de l'Enterprise vont être développées puis maintenues de manière exponentielle pour les 20 ans à venir. Voici alors que Wise un peu amer quand au traitement du premier film vu le peu de différences quand on regarde la director's cut, on se dit que ce n'était pas la peine d'hurler partout que ses idées avaient été trahies , mais bon; on aura au moins gagné une version française encore plus horrible que celle de Superman ou de Il est Revenu (ce qui était une gageure!). Wise cède ici la place à Nicholas Meyer , auteur du très bon mais très méconnu C'était Demain (ou comment réinterpréter la légende de Jack L'éventreur avec une verve certaine et des moyens réduits) et qui est un néophyte de son propre aveu dans le monde des Trekkies.

Pourtant , Meyer va s'emparer de ce monde étrange , reléguer Roddenberry à la production exécutive et à un rôle de consultant pour ne pas dire officiellement nettoyeur de banc de touche, et transformer l'essai en menant Kirk et sa bande vers leur maturité , vers l'âge adulte qui manquait tant jusqu'alors, allant jusqu'à en faire l'un des arcs scénaristiques majeurs de ce nouvel opus.

Et comme pour les Batman, Robocop et autre Superman d'aujourd'hui, Star Trek va connaître une refonte et une renaissance complète , conservant les bons éléments (et quelques plans notables des premiers films) et apportant son lot de nouveautés , des costumes au traitement des personnages qui resteront gravés dans le marbre, le tout en réussissant le pari à priori impossible de faire oublier presque complètement le film précédent tout en effectuant un pont titanesque avec la série originale, en osant reprendre un des personnages les plus charismatiques mais aussi, à fortiori, l'un des plus complets , complexes et intouchables (le seul autre de cet acabit étant un ancêtre éloigné du Q Continuum) de la science fiction de ces 40 dernières années , un égal oserais je même du charismatique Vador : Kahn.

Déjà phénoménal dans son interprétation et pourtant amoindri par son rôle dans l'Ile Fantastique, Montalban va nous offrir une prestation totalement hallucinée qui va transformer ce Star Trek d'un épisode de luxe marquant en un affrontement culte qui donnera en plus ses lettres de noblesse à Kirk et qui magnifiera Spock au delà de toute espérance.

Installez vous confortablement, savourez votre racktagino dans votre mug Starfleet et partons ensemble vers la plus grande réussite de Star Trek TOS : la Colère de Kahn (qui aurait du s'intituler le Retour de Kahn mais un Jedi égoïste ne vis pas ça d'un bon œil à l'époque).

Engage !

Le film commence sur une partition musicale reprenant à la fois des thèmes de la série mais aussi de l'opus précédent tout en offrant une représentativité sonore particulière, à la fois nostalgique et pourtant nouvelle, redéfinie, permettant à la franchise de s'affranchir d'un passé assez proche pour voguer vers un nouvel avenir.

Le thème oublie quelque peu les cuivres pompeux et les envolées militaires à consonance allemande et s'installe dans une partition agréable parfois douce mais nous promettant dans l'ensemble de vivre une véritable aventure, L'emphase a laissé place avec joie à l'émotion latente de quelque chose de bien supérieur à la quête d'une nouvelle identité. Horner succède donc à Goldsmith avec un bonheur certain (même si les deux hommes travailleront souvent sur la franchise).

On sent nettement s'installer une atmosphère différente de celle instaurée d'entrée par la menace V'Ger.

La présentation du casting retrouve quant à elle une organisation logique mais attendue. De fait , apparaissent sur fond étoilé les noms du trio fondateur voire quasi miraculeux de TOS : Shatner, Nimoy et Kelley, suivi par l'équipage présenté en tant que co-starring (Takei, Nichols,Doohan et Koening) laissant intrinsèquement augurer d'une participation d'autant plus importante et valorisante qu'elle était figurative dans the Motion Picture.

S'en suit le reste du casting sous la mention « also starring » (Besh, Butrick, Winfield) et enfin le « introducing » présentant une première apparition à l'écran, celle de Kirstie Alley (qui ne reviendra pas dans le 3ème opus pour des raisons bassement matérielles). La présentation des acteurs qui devrait alors être achevée se termine finalement par l'apparition en lettres aussi grosses que celle de Shatner sous la mention « and Starring » avec Ricardo Montalban . La messe est dite , tout ce petit monde est encadré par Kirk et son plus formidable ennemi dans l'annonce d'un duel qui promet d'être homérique vu la qualité du premier, quelques 15 ans auparavant.

Je choisis de m'attarder pour la première et dernière fois sur la présentation du générique et du casting car bien qu'en apparence bénigne, cette introduction durant laquelle on finit de s'installer ou du moins pour laquelle le spectateur lambda à autant d'attention qu'une mouche regardant passer un avion dans un continent voisin , reste révélatrice de moults détails importants et sûrement plus intéressants que des rumeurs de cachets.

Elle donne des informations de premier ordre sur l'importance (supposée) des rôles et représente en soi un art à part entière. Graphiquement , outre son thème d'ouverture, un film peut aussi se révéler marquant par son générique en propre, Celui des James Bond est entré dans la légende du 7ème art , mais on pourrait aussi mentionner pour l'exemple l'annonce du titre des Goonies (gros plan sur une orbite puis sur un crâne puis enfin sur le titre) qui donne très clairement la tonalité du film, mais aussi celui de Ice Age ou des films de Superman, Je laisse soin aux plus acharnés d'entre vous de proposer leurs exemples dans la partie post.Le film commence alors avec un simple « Nous sommes au 23ème siècle » , phrase efficace qui indique un futur pas si éloigné que cela et qui a le mérite d'implanter de manière définitive l'unité de temps.

Cette courte séquence de cinq minutes du Kobayashi Maru ouvre le film et instaure un véritable climax. Nous savons grâce aux graphiques que nous sommes sur l'Enterprise , avec de surcroît la quasi totalité de l'équipage original ... sous les ordres d'un nouveau capitaine, vulcain et femme de surcroît, son apparence juvénile n'est pas une gêne en soi , ces derniers étant réputés pour leur longévité. L'Enterprise se trouve à proximité d'une zone neutre , terme qui n'avait plus été utilisé depuis TOS et qui sera remis au goût du jour ensuite avec TNG et les romuliens.

Un vaisseau ami signale qu'il connaît des difficultés en pleine zone neutre comme de bien entendu.

Le nouveau capitaine réagit logiquement à la situation et contre toute attente (de son équipage) , elle pénètre la dite zone avant de tomber dans un piège klingon. On admirera au passage les trois croiseurs dans un plan réchappé de The Motion Picture pour des raisons de budget (celui-ci ayant coûté une véritable fortune menant la franchise à la doctrine suivante : un max de rentabilité pour un minimum d'investissements. Cette maxime a d'ailleurs connu son paroxysme avec l'épisode IV qui contient le plus grand nombre de plans sur un vaisseau pour la bonne raison qu'il est invisible!).

On assiste ensuite à la mort de Sulu, Uhura, McCoy en quelques secondes , ce qui provoque un véritable choc en retour émotionnel pour tout fan qui se respecte et qui ne connaît pas à l'époque l'essor que va connaître Star Trek. La situation de crise s'arrête alors brutalement avec l'entrée en scène de Kirk dans un halo de lumière . Plus messianique, ce n'est guère possible. Cet exercice n'est pas anodin. Il se déroule à Starfleet Academy et permet pour la première fois de constater la formation des cadets à une époque où les holosuites n'existaient pas. Ce point de détail n'avait jamais été montré voir même abordé , le spectateur devant toujours faire face à des officiers aguerris, Autre détail d'importance, Spock est passé capitaine. Enfin, outre la pression psychologique de ce test réputé impossible (mais réussi uniquement par Kirk) on constatera que dans ce corps militaire, les officiers les plus gradés ou du moins les plus reconnus peuvent donner de leur temps pour enseigner les ficelles du métier à de simples novices, leur enlevant de fait leur auréole de surhommes intouchables.Spock, défendant ici sa protégée (tout comme dans Terre Inconnue du même réalisateur, mais avec une finalité bien différente) semble plus stable , plus complet et plus sûr de lui moralement que dans le premier opus. McCoy paraît être resté actif tandis que les autres auraient pris du galon. On remarquera aussi des décors à dimension humaine , moins froids et beaucoup plus chaleureux , avec un étalage bienvenu de consoles et d'espaces aux couleurs primaires et non plus seulement blanchâtres et sans vie.

Les uniformes sont aussi beaucoup plus agréables visuellement , plus fonctionnels aussi et beaucoup plus lisibles pour ce qui est des grades.. Les lignes de forces de ces derniers parviennent en plus à allonger la silhouette. Ce test reviendra à plusieurs reprises dans les séries, en particulier dans TNG avec Deanna Troi et l'enseigne Crusher.

On assiste là à un des éléments fondateurs de la formation des officiers de Star Trek, rien de moins. On constate aussi avec plaisir qu'une femme, même si elle reste appelée « Monsieur » peut occuper un poste à responsabilité et de haut rang, ce qui dans le contexte machiste des années 80 est un exploit peu édité au cinéma. Le dernier bon exemple existant pour une franchise aux codes préétablis reste Diana Rigg dans Au service secret de sa majesté qui était une véritable égale de Bond avant que 007 n'affronte une Jill St John plus anecdotique qu'une tapisserie rongée par les mites.

Star Trek confirme ici un côté autant humain qu'égalitaire et avant gardiste. N'oublions pas non plus que dans l'épisode pilote « The Cage », le rôle du 1er officier étant aussi détenu par une femme , Majel Roddenberry, inénarrable Dr Chapel et inoubliable Lwaxanna Troi par la suite (et accessoirement la voix des computers de StarFleet dans toutes les licences à l'exception d'Enterprise).L'arrivée de Kirk expliquant le but de ce test sans issue à Saavik ,le capitaine intérimaire (c'est un test de caractère en fait) permet aussi quelques échanges avec Spock (notons que Saavik et Spock partagent la même première et dernière lettre, bien que cela soit sûrement anecdotique, quoique...) et McCoy qui démontrent de suite un continuité directe avec TOS dans les rapports les liant et faisant fi du nouveau rapport qui s'était instauré au début de The Motion Picture. On notera enfin que le fameux trio est d'ores et déjà réuni alors qu'il avait auparavant fallu plus d'une heure pour parvenir à ce résultat. Avant de passer au chapitre suivant, on relèvera le dialogue suivant de Kirk à Saavik : « Faire face à la mort est aussi important que de faire face à la vie, non? » Cette simple punchline résume à elle seule toutes les inquiétudes morales et le coup d'éclat final de Star Trek II , à savoir les considérations liées à l'âge mais aussi une sévère introspection sur la vie elle même qui sera stigmatisée par Genesis également source de mort.

Cet arc scénaristique majeur plus important encore qu'une quelconque fil rouge commence déjà à se construire remarquablement. En moins de dix minutes, on sent que ce Star Trek va être différent , moins fou, plus posé , plus en adéquation avec nos attentes. Et c'est une bonne chose.

Tout ce sentiment est d'ailleurs renforcé par l'allusion de McCoy sur le fait que l'Enterprise va être dirigé par un équipage en grande partie novice, ce à quoi Kirk répond que galoper dans le cosmos est une activité de jeunes. Le personnage, en totale opposition au film de Wise où il s'était battu pour obtenir de nouveau l'Enterprise, a acquis une maturité que l'on pouvait alors jusqu'ici lui croire inaccessible.

Cette impression est renforcée par l'entretien qui suivra avec McCoy et la triste célébration de l'anniversaire de Kirk (qui au vu de ses quartiers se complait véritablement dans le passé, à grand renfort de maquettes de trois mâts et de vielles pétoires accrochées sur les murs) qui le renvoie sans aucune pitié à son âge et à son inactivité forcée (puisque Spock lui a pris bien malgré lui son commandement).

Le Reliant.Enfin! Un autre vaisseau de Starfleet à l'écran! Terminé le monopole quasi exclusif de l'Enterprise. Depuis TOS, à part un épisode avec deux navires du même modèle, jamais nous n'avions pu voir autre chose que la célèbre soucoupe avec ses deux nacelles de distorsion. Starfleet signifie «flotte stellaire ». Il était temps de démontrer que celle ci existait. Le Reliant est donc un autre navire d'exploration rattaché à la station Regula One qui visuellement parlant reste tout simplement un modèle d'Enterprise ... monté à l'envers! Ce qui en fait un véritable négatif de l'original et vu qu'il sera récupéré par le plus grand ennemi personnel de Kirk, on ne peut qu'apprécier le parallélisme.

La mission du Reliant va permettre d'aborder la torpille « Genesis ». Arme fameuse qui va nous occuper sur plus de deux films et demi, elle est en fait une source de vie qui a la capacité de faire d'une planète morte et sans vie un oasis interstellaire à l'image de la Terre . Le problème, c'est que mal utilisée, elle détruira toute la vie d'une planète pour en recréer une autre . L'allusion à la Génèse est facile d'un point de vue biblique mais Génèse ne recèle t il pas en soi la fin de quelque chose pour établir un renouveau ?

Artefact parfait pour une épopée de science fiction, elle permet aussi dans un contexte géopolitique particulier de se muer en pamphlet sur le détournement militaire de la recherche scientifique , via l'arrivée des armes bactériologiques , qui seront aussi , si je puis dire, à l'honneur de l'Espion qui m'aimait , dont le badguy souhaite détruire le monde pour le bénéfice d'espèces marines. On citera aussi Moonraker , dont la finalité demeure cependant un soupçon moins noble (je vous renvoie sur un ancien avis du jour pour plus de détails). Pour revenir à Star Trek, notons que l'équipe scientifique à la tête du projet est menée par une ex de Kirk (dont on a jamais entendu parler, mais bon, vu la réputation de celui ci dans TOS, on ne peut pas en douter) et par son fils.

Trouvaille scénaristique merveilleuse , le fait que Kirk possède un fils le déchoit de son icône de héros pour le ramener à un niveau humain et donc faillible. Kirk est devenu père , ce qui contribue à le vieillir et va devoir affronter un fils haineux et rebelle quoiqu'il en soit et détestant l'univers militaire. La confrontation s'annonce mémorable.La mission Genesis permet aussi de démontrer que la Fédération, à ne pas confondre finalement avec Starfleet, puisque la première est un conglomérat de diverses puissances , la seconde n'étant que la force militaire terrestre , est réellement une puissance recherchant à s'accomplir dans l'exploration , d'autant plus que cette dernière peut encore s'accomplir dans un laboratoire. Le Reliant ,dans sa quête de planète vierge, va finir par dégoter un planétoïde dénommé Ceti Alpha 6 (CA6) . Désertique, avec des conditions climatiques déplorables, elle semble sans vie si ce n'est une courbe énergétique intrigante qui va conduire le pauvre Chekov à rencontrer Kahn de nouveau.

On comprend alors l'absence de Chekov jusqu'ici car pour des raisons de crédibilité , il fallait garder un élément connu de TOS pour effectuer un bref rappel historique pour les néophytes potentiels. Chekov reconnaît Kahn et inversement bien sûr. L'aura de ce dernier apparaît à travers le nom de son vaisseau échoué qui tétanise Chekov : le Botany Bay ; ce qui démontre l'influence et la peur qui se dégage de Kahn. Ce dernier apparaît ensuite dans un nuage de sable entièrement drapé de frusques pour se protéger. Théâtral , charismatique, le regard marqué par la folie, une carrure physique impressionnante et une emphase verbale unique, voilà ce qui caractérise les premières secondes à l'écran de ce parangon de perversité qui ne demandait pourtant au départ qu'une planète isolée pour y vivre avec les siens. Kirk avait donné suite à sa requête, mais des aléas cosmiques ont décidé de s'en mêler , transformant l'ancien prince de la Terre en fauve blessé, acculé , affabulant et nourrissant depuis lors une haine sans nom à l'égard de Kirk.Ces présentations basculent ensuite sur un terrain horrifique pourtant peu pratiqué par Star Trek jusqu'alors. Généralement, jusqu'à présent, pour figurer l'horreur d'une torture, les réalisateurs optaient plutôt pour la suggestion. Ici, pour introduire le parasite qui va tranquillement s'occuper du cerveau des deux officiers comme un gosse gâté d'un Kinder surprise ; on ne nous épargne rien. De la capture de la bestiole répugnante à son intégration forcée via un casque dans l'oreille de Chekov , tout est montré à l'écran constituant à créer une tension palpable tout en renforçant la démesure de Kahn, qui n'a foi que dans les siens. Et tout basculera quand celui ci découvrira l'existence de Genesis, parfait moyen de détruire Kirk tout en créant le monde qu'il a tant désiré durant ces quinze dernières années. Kahn possède maintenant un leitmotiv, doublé d'un vaisseau de la Fédération. Tout est en place pour prendre sa revanche dans un véritable duel sidéral faisant évoluer la notion de Western au delà des étoiles.

Laissons Kahn quelques instants et poursuivons nos pérégrinations sur le film du point de vue de la Fédération . L'un des défauts majeurs du premier film (qui reste pourtant un bon cru du cinéma fantastique) résidait dans la présentation interminable du vaisseau phare de Star Trek sur près de quinze minutes et qui conduisait inévitablement à une mémorable cassure de rythme. Myers ne s'en formalise pas . Il récupère des séquences entières de ce dernier et les réimplantent pour une nouvelle présentation où Kirk à peine attentif est plongé, lunettes sur le nez, dans son livre anniversaire offert par Spock (« C’était la meilleure des époques. C'était la pire des époques »). Une fois de plus, qu'il s'agisse de la très courte visite d'inspection, de l'arrimage de la navette amirale ou du départ de l'Enterprise , le fil rouge reste les introspections sur l'âge et la mort. Les répliques partent dans ce sens avec « Nous avons connu la mort ensemble », « Ces jeunes ne connaissent rien ...».

Il reste amusant de signaler aussi que dans ce métrage , de nombreux personnages principaux ont leur propre sidekick de 30 ans leur cadet. Scotty et son plus jeune neveu, Spock et Saavik, Kirk et son fils, Kahn et Joachim... Tout concourt à établir une comparaison permanente entre la fougue et l'expérience , la jeunesse et la vieillesse, l'ancienne et la nouvelle génération qui a de plus une fâcheuse propension à mourir dans des circonstances tragiques (seule Saavik survit à la fin de la série des films classiques...).

L'Enterprise prend donc son envol , en route vers la station orbitale Regula One pour sauver ou du moins comprendre les nouvelles directives sur le projet Genesis.

Pour ce faire, nous assistons à une scène à la chaleur humaine incomparable (ayant de plus à l'origine le personnage qui refoule le plus son humanité alors qu'un individu comme Kahn qui se veut la perfection même de la nature humaine ne parviendra jamais à ce stade de ompréhension de l'autre qui demande tant d'abnégation) , témoins d'une amitié qui a résisté à bien des épreuves dans la passation de pouvoir que Spock exécute en faveur de Kirk, évitant ainsi les luttes intestines de pouvoir , réminiscences de The Motion Picture, et démontrant la logique sans faille du Vulcain, qui bien que soulignant son côté alien reste le seul personnage des franchises TOS à avoir aussi bien cerné les vicissitudes des émotions et des travers humains . Kirk récupère son commandement , il est de nouveau une entité entière, à la barre de son vaisseau. L'aventure commence (enfin, diront certains).

Pour tout ceux qui n'ont pas vu le film 20 fois, contrairement à votre serviteur, le métrage va enfin prendre le temps de s'attarder sur Genesis en propre, projet qui résume à lui seul les enjeux du film avec cette phrase du Dr Marcus : « Genesis, c'est la vie naissant de la mort ». Toutes les possibilités vont être exposées à travers un film d'animation qui bien que pouvant paraître extrêmement novateur pour l'époque a su conserver le remarquable mérite d'avoir très bien vieilli . Normal quand on sait qu'il s'agit ici d'une des premières animations des studios Pixar pour le grand écran.

Et par delà la portée militaire symbolisée par Kirk ou scientifique symbolisée par Spock , c'est toute la déviance morale qui va être soulignée par McCoy reformant ainsi le triptyque initial(pour plus de détails , un clic sur The Motion Picture finira de vous éclairer sur ce point).

L'homme a quitté la planète Terre puis l'Espace l'entourant. Il désire maintenant s'approcher aussi près que possible de Dieu et va tenter de maîtriser le processus de création. A force de vouloir s'élever constamment , ce dernier ne va t il pas dépasser certaines limites? Comment ne pas souligner alors l'échec de la précédente tentative ayant conduit à la création de Kahn mais aussi aux guerres eugéniques de la fin du 20ème siècle que Chekov a mentionné plus tôt avec tant de clairvoyance ? Sans l'intervention de McCoy qui, via une citation détournée de la Bible ,précise que l'homme peut créer la Terre en 6mn là où il avait fallu 6 jours à Dieu , aurait on vraiment réfléchi à cet aspect de Genesis? J'en doute fortement, après 45mn de film où le problème d'éthique n'est même pas esquissé. Le procédé de Terraformage,déjà peu respectueux de la planète où il est effectué disparaît alors au profit d'un nouveau moyen d'annexion pour une humanité qui bien que se croyant évoluée , n'hésite pourtant pas à remodeler des mondes selon ses besoins et à son image . Starfleet viole donc du même coup sa fameuse directive première en s'ingérant dans le développement naturel d'une planète et en provoquant une pollution technologique d'envergure la modification à jamais . L'homme respecte le développement des peuples mais pas celui de la Nature. L'infaillibilité morale de la Fédération n'est plus. C'est une structure conquérante, assimilable aux Klingons et même aux Borgs.

La première confrontation entre Kirk et Kahn (qui partagent eux aussi la même initiale d'ailleurs , tous deux pour un nom de quatre lettres ce qui démontre une antinomie sévère , accidentelle à priori, mais réelle) va aussi être épique qu'intensive , l'intellect supérieur de l'un se heurtant à l'expérience de l'autre . Kirk va essuyer le premier tir au prix d'une erreur de débutant , soulignée avant le premier assaut par un officier encore novice, La confiance en soi et en l'autre va conduire l'Enterprise a subir le premier assaut sérieux de son histoire (si l'on excepte les destructions successives encaissées dans la série éponyme par les Xindis , dixit les quelques lignes rédigées il y a peu de temps sur la saison 3), n'hésitant pas à exhiber de belles balafres sur sa coque extérieure. L'Enterprise n'est plus alors le vaisseau invincible que l'on a connu et au même titre que son capitaine qui sort d'on ne sait où ses lunettes en pleines négociations, il montre lui aussi des signes de faiblesse et de fragilité.

On poursuivra sur la réaction de l'équipage. Malgré les explosions, les plus anciens restent à leur poste tandis que les plus jeunes se carapatent dans tous les sens , salle des machines en tête. Mais ce qui est le plus probant, c'est l'apparition jubilatoire de Kahn à Kirk et le fait que celui ci , dépassé par son orgueil démesuré et le désir de vengeance qui l'habite , passe d'une victoire évidente à une défaite inattendue du à un ennemi blessé et acculé. Et qu'y a t il de pire qu'une bête blessée et poussée dans ses retranchements? Néanmoins , la victoire passagère a un coût énorme. Kirk n'accepte pas le fait qu'il ait remporté la victoire là où il n'y avait même pas du y avoir de combat souligné par un accès de rage où il se maudit de ne pas avoir respecté le règlement. De plus, le nouvel Enterprise comptabilise ses premières pertes au cinéma , Ilia et Decker dans the Motion Picture étant partis de leur propre initiative... ou presque ; mais vivant toujours sous une forme ou une autre. Ici, l'infirmerie est remplie de blessés graves et de cadavres, y compris celui du neveu de Scotty qui professionnel jusqu'au bout voudra savoir si son sacrifice n'aura pas été vain pour le salut du plus grand nombre, notion qui revient pour la seconde fois après une première allusion entre Kirk et Spock précédemment. L'avantage est donc à Kirk pour le moment. Mais cela va être de courte durée en attendant un second duel qui va conduire nos deux vaisseaux sur Regula One où l'équipage va trouver une équipe scientifique massacrée par un émule de Predator. En passant, on notera que c'est la première fois qu'un proche d'un des membres principaux d'équipage est touché depuis les débuts de TOS.

Kirk se rend donc sur Regula One ou après avoir détaché les différents corps sans vie de l’équipe scientifique, il découvre ce qui pourrait être les données et la torpille Genesis. Avant de se téléporter sur place, il retrouve aussi les deux officiers complètement groggy.

Tout ce petit monde regagne donc l’intérieur de la planète et Kahn qui a gardé une emprise sur Chekov et Ferrel parvient encore une fois à tirer avantage de la situation en laissant Kirk livré à lui même enterré vivant tout en s’emparant de Genesis (Scène onirique superbe d’un plan sur une planète morte dominée par les cris de désespoir de Kirk).Cette scène, qui s’intègre parfaitement à la volonté d’action du film (alors que Kirk et Kahn ne sont jamais physiquement ensemble à l’écran) permet de voir un aperçu de la puissance et du potentiel du projet du Dr Marcus , via la courte séquence de repos devant l’Oasis Genesis. Elle permet aussi de savourer l’expérience d’officier de Kirk , qualité qui manque à Kahn bien qu’il soit supérieurement intelligent, et de profiter de la manipulation dont ce dernier est la victime. La situation commence à changer. Les rapports de force s’inverse progressivement et c’est avec toutes les cartes en main que Kirk va conduire Kahn à sa perte ; ce même Kahn qui aurait pu au mieux partir à la conquête de l’espace avec une puissance quasi divine à portée de main (piste de nouveau explorée avec Christopher lloyd en Klingon dans l’opus suivant) , au pire de créer sa propre planète et y régner en maître. Au lieu de cela, son orgueil le pousse à vouloir une victoire totale, quitte à contrevenir à l’accord tacite passé avec l’amiral en charge de l’Enterprise. Il veut la coque du vaisseau comme trophée de chasse.

Ce qui va nous conduire à un véritable festival de la part de Meyer . Fort d’avoir deux vaisseaux de disponible en plus du superbe décor que représente la nébuleuse Mutara , le spectateur va se retrouver devant un jeu de piste stellaire avec multiplication de plan séquences assez jouissifs (il faudra attendre Nemesis pour connaître de nouveau l’excitation d’un combat spatial d’une telle intensité) . Tout va être essayé : superposition des navires, affrontements latéraux, faciaux, esquives de dernière minute…. Pour terminer sur l’annihilation du Reliant , remarquablement et minutieusement mise en image (pensez donc, un vaisseau de Starfleet qu’on moralement démantibuler sans arrière pensée , l’occasion était trop belle !) tandis que Kahn reste seul aux commandes, mutilé et enfin conscient de la chance qui lui était offert , chance qu’il a gâché , toujours au nom de la vengeance. Il n’hésite d’ailleurs pas à en tenir Kirk responsable, « vomissant sur lui son dernier souffle ».

Les deux vaisseaux étant immobilisés, il décide alors de chercher Genesis, afin d’emporter Kirk avec lui dans la tombe. De là à dire qu’avec ce personnage, Star Trek lorgne du côté de Shakespeare …

On sait alors qu’une planète va être crée , on sait que l’Enterprise va réussir à se sauver in extremis et on attend l’Happy End de rigueur…. Sauf que pour une fois, le film prend tout le monde à contre-pied et sacrifie son personnage le plus emblématique dans une ultime scène (vu l’âge du film, d’aucun sauront me pardonner ce spolier) extraordinaire du justesse et d’émotion. Spock se suicide pour sauver l’équipage sous le prétexte logique qu’un seul doit pouvoir s’effacer au profit de la collectivité. Et pendant que la vie trouve son chemin, celle de Spock s’éteint sous les yeux impuissants de Kirk avec une petite idée judicieuse dans l’emploi de parois transparentes séparant les deux protagonistes. Le parrallèle établi par Spock avec le test du Kobayashi Maru est évident, souligné par ce dernier, avant qu’il ne s’éteigne sur un ultime « ayez une vie longue et prospère ». le plan s’arrête sur les deux acteurs dos à dos effondré (Spock ayant été digne jusqu’au bout et ne rendant son dernier souffle que face au spectateur silencieux).

Je n’en diraispas plus pour laisser au néophyte le plaisir de savourer ce moment culloté et unique dans l’histoire des franchises et c’est avec la cérémonie funéraire qui enverra Spock sur Genesis au son de sa voie désincarnée reprenant le monologue des débuts de TOS et de TNG , nonobstant le final d’Enterprise saison 4 (à venir prochainement dans la malle à malice) que je vous donne rendez vous pour le troisième opus sobrement intitulé « The search for Spock » .

« Space the final frontier…. »


L'Image : 2/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35.1

Avis : L'image aurait pu être parfaite... Mais le grain cinéma reste trop présent , les incrustations sont parfois trop voyantes. D'un autre côté le combat final dans la nébuleuse reste un must et la compression s'en tire alors sans trop de dégâts. Beau transfert...mais sans plus


Le Son : 2.5/3

Détails techniques : dolby digital 5.1 en Anglais, Dolby surround en Français et espagnol - Sous-titres : Anglais, Croate, Français, Grec, Hébreu, , Portugais, Slovène, Espagnol

Avis : On retrouve avec bonheur les voix françaises habituelles. Si la version originale ne manque pas de pêche, on appréciera aussi la piste surround qui n’est pas en reste. La musique et les voix sont parfaitement équilibrées et les affrontements avec Kahn résonnent avec une joie coupable dans le salon.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Le menu principal est animé et musical via une vue sue la station Regula One. (comme tous les sous menus, chapitrage) et annonce la couleur. Seul reproche, à la longue, il devient un poil trop long et répétitif, surtout qu’il se relance à chaque fois que l’on veut accéder à la page principale L’ergonomie est agréable et diablement simple et lisible. Paramount a soigné son fer de lance et a travaillé des interfaces tout à fait en adéquation avec la série. Le travail est de grande qualité.


Les bonus :

Edition collector n'est pas forcément synonyme de qualité à ce niveau. Outre les featurettes d'époque où les acteurs portent des costumes hors d'âge, il n'y a pas grand chose de passionnant. On relèvera toutefois le commentaire idiot qui sort un peu des ornières conventionnelles (Myers est drôle et interessant) et l'interview de Montalban qui effectue un retour en arrière touchant. Dans le détail, on aura :

  • Commentaires audio du réalisateur Nicholas Meyer qui revient sur son expérience proche du zéro absolu dans l’univers Star Trek. Son commentaire sans langue de bois est agréable et richement illustré.
  • Journal de bord du capitaine
  • La création du personnage de Kahn …. Et le regard habité et amusé de son interprète sur le sujet. Très drôle en vérité tout en étant intéressant.
  • Effets spéciaux, interviews originales, storyboards
  • L’univers Star Trek : retour sur les livres édités autour de la saga. A fuir. Ennuyeux et pompeux de surcroît.
  • Bande annonce : parfaite avec la voix de Kahn et le désespoir de Kirk sur fond de Genesis. Avec First Contact et Terre Inconnue, la BA la plus réussie de la saga !
  • Commentaire écrit de M. Okuda.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    On change la charte graphique et on propose un fourreau gris sur lequel est apposé la jaquette originale en deux morceaux. A l’intérieur , un double boîtier amaray gris pailleté (un peu comme pour Tomb raider du même éditeur) présentant les deux disques sur deux supports dont un amovible. Est également joint un encart reprenant lui aussi la jaquette de base et offrant les chapitres. La dominante de couleur est le rouge bordeaux délavé. Le fourreau donne un effet visuel sympa sur une étagère à côté de ses petits frères.



    La sérigraphie

    Sérig laser de toute mocheté sans aucune illustration et un nombre impressionnant de logos.


    Note Finale : (17/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 11/12/2008 à 12:37 par Ivenpast : la loupe du premier opus arrive prochainement je n'avais pas envoyé les images...

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