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STAR TREK IV : RETOUR SUR TERRE - EDITION COLLECTOR / 2 DVD

Lui écrire DVDpasCher

Star Trek IV : Retour sur Terre - Edition collector / 2 DVD DVD sorti le 12/06/2003


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Paramount
Distributeur :
Paramount

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Nombre de visites :
1499


   

Le Film : 8.5/10

Résumé :  Au XXIIe siècle, dans notre galaxie, un étrange cylindre non identifié neutralise plusieurs vaisseaux. Mis sur orbite terrestre, il envoie une sonde surpuissante qui aspire l'eau et les océans. La terre est déréglée, le soleil ne se lève plus...

Avis :  Star Trek III s’achevait sur une happy end de rigueur. Le corps et le katra de Spock avaient été fusionnés et notre vulcain préféré était de nouveau sur pied, l’esprit certes un peu embrumé mais debout et prêt à reprendre les rennes de sa vie…. Aux côtés de ses amis. Mais toute cette liesse ne pouvait durait et la question douloureuse du retour sur Terre commençait à se poser, sans compter celle du fils potentiel de Spock ; J’en vois déjà qui commencent à lever un sourcil à la lecture de ces quelques mots. Spock a un fils ?

L’idée avait en effet travaillé les producteurs et scénaristes de l’époque et personne ne s’est pourtant posé la question à la vision des films précédents. Spock mort a vu ses cellules se faire régénérer par l’effet Genesis. Il est donc redevenu un nouveau né puis un enfant et enfin un adolescent. Tous ceux qui se souviennent du « Mal du pays » et d’un épisode particulier de Star Trek Voyager et d’Enterprise avec T’Pol et Tuvok comprendront où je veux en venir. Tous les sept ans, les vulcains subissent ce qu’on appelle le Pon’Farr, à savoir une montée d’hormones si fortes que les vulcains doivent s’accoupler sous peine de périr.

Dans TOS, Spock trouve un dérivatif en tuant Kirk (qui reste en vie via un joli stratagème de McCoy). Dans Voyager, Tuvok parvient à assouvir sa soif avec une hologramme de sa propre femme (il ne pouvait se résoudre à la tromper et la solution restait finalement un brin romantique) . T’Pol, victime d’un virus , Phlox a réussi à mettre un vaccin au point dans l’urgence avant que celle-ci ne perdent toute dignité.

Mais dans Star Trek III, comment Spock a-t-il pu passer par au moins 4 voire 5 Pon’Farr sans y rester, sans compter la vitesse à laquelle son corps grandissait ? Reste alors un plan de Saavik et de ce dernier, le lieutenant prenant soin de laver et de consoler son aîné… Et Bizarrement, plus rien, on passait à la scène précédente, ce qui explique qu’elle soit encore présente au casting de Star Trek IV. Mais finalement, on ne la voit que quelques minutes puis sur un ultime plan où elle reste sur Vulcain aux côtés de la mère de Spock. La logique voudrait que si fécondation il y a eu , celle-ci puisse être aidé par la future grand-mère du petit…

Tout ceci n’a jamais eu de suite, nous le savons…. Pour le moment. De là à ce que le créateur de Lost nous ponde un arc scénaristique sur le sujet, il n’y a qu’un parsec à franchir.

Pour revenir à notre opus du jour, tout ce petit monde doit donc retourner sur Terre et affronter la cour martiale, mais le voyage ne se fera pas sas anicroches….

Les trois premiers Star Trek se caractérisaient par un canevas commun. De prime abord, ils possédaient tous un méchant d’envergure. The Motion Picture présentait un V’Ger omniprésent, fruit des recherches humaines ayant su trouver sa propre voie et sa propre identité dans l’espace. Lorsque celui-ci fut de retour sur Terre, c’était pour mieux la détruire si son créateur ne répondait pas à l’appel. The Motion picture étant une aventure se suffisant à elle-même avec un début, un milieu et une fin du plus bel effet, la franchise cinéma aurait pu s’arrêter là. Se pose alors deux problèmes : le manque de reconnaissance des fans face à un univers qui a par trop changer et l’appât du gain alimenté par la réussite malgré tout de cette première tentative sur grand écran.

Ni une , ni deux, on met en chantier Star trek II, véritable renaissance et nouvelle genèse d’une licence qui n’avait guère été gâtée sur la décennie passée . Gros succès critique et public, La colère de Kahn fonctionne elle aussi sur une menace planétaire, le projet Genesis, et sur un bad guy d’envergure comme on en fait un tous les dix ans. Le film possédant une fin ouverte, le troisième film entre en production alors que la promotion du second est à peine entamée. Car les producteurs ont réussi à mettre au point une check-list infernale de leurs besoins. Ils savent combien ils peuvent désormais miser pour obtenir une retour sur investissement pleinement lucratif, et ce en rognant un maximum sur les sfx de type téléportation qui seraient presque gratuit aujourd’hui mais qui à l’époque valaient plusieurs milliers de dollars. On retrouve ces considérations sur la série « V » où chaque tir laser était facturé 5 000 billets verts. Le retour du personnage phare étant réussi et la fin de The Search for Spock étant elle aussi ouverte malgré un message de fin assez finaud pour ne pas continuer l’aventure en cas de déboire financier, un quatrième épisode est mis sur les rails.

Mais Star trek III fonctionnait aussi autour d’enjeux dramatiques et d’un autre vilain, moins réussi mais permettant un retour flamboyant des klingons au premier plan. Et pour Star Trek IV, Bennet, Nimoy et Meyer (retour du fils prodigue de Satr Trek II et du futur Terre Inconnue) décident de modifier légèrement la formule. Tout d’abord, éviter les morts violentes car entre Decker, Ilia, Spock, Kahn et le fils de Kirk nonobstant l’Enterprise lui-même, il faut bien reconnaître que les trois premiers numéros faisaient preuve d’un côté sombre assez inédit et contrastant sévèrement avec la série d’origine. De plus, le rythme de ceux-ci était assez épuisant, le film se basant toujours sur les revendications du fêlé du jour qui tuait à tout va. Enfin, Kirk en tant qu’amiral souffre de son inactivité forcée et les motifs de récupérer un commandement commencent sérieusement à s’épuiser alors que Spock doit se reconstruire et retrouver la pleine possession de ses moyens après une opération mentale à cerveau quasi ouvert.

Les scénaristes mettent donc en place une nouvelle menace, parvenant à insuffler un fil rouge de pression sur les épaules de nos héros sans pour autant les presser via l’astucieuse idée du voyage dans le temps. Bien que Shatner exprime à l’époque son opposition devant cette ficelle assez grosse (faire des erreurs et les corriger d’un coup de Delorean renvoie l’humanité à une idée de lâcheté et de facilité assez compréhensible), l’histoire se met progressivement en place. Ce voyage dans le temps se base sur plusieurs motifs. Kirk reste le héros de la Fédération et de la franchise (sa portée est d’ailleurs telle qu’il a le droit à son propre pastiche via le personnage de Zap Brannigan dans l’excellentissime Futurama de la Fox) et son action pour sauver Spock qui est avant tout son ami , bien que passant par le vol d’un astronef et la désobéissance à un ordre direct , doit trouver un contrepoids via un cadre désespéré pour Starfleet afin de commuer au mieux sa peine en quelque chose de supportable. Ensuite, via les réductions drastiques que j’évoquais plus haut, le fait de tourner un film entier sur la Terre de 1987, à fortiori à San Fransico , permet d’éviter tous les plans spatiaux et d’infernales maquettes. Si on regarde le film, on réalise rapidement que les sfx viennent pour la majorité des autres métrages et sont pour exposés dans le petit résumé qui permet de faire la liaison justement avec eux. En quelques minutes, on a le droit au projet Genesis, à l’explosion de l’Enterprise et à la fin de Spock. Dans Star Trek Iv, les plus gros effets spéciaux viennent finalement de plans auxquels on ne fait presque pas attention, celui des baleines en propre qui ne sont que des maquettes d’un mètre / un mètre vingt et leur bassin. Idem pour la planète vulcain. Quand au vaisseau de proie Klingon , il est sur 01h40 de film invisible durant près d’1h20 ! Lorsqu’on le voit sur Vulcain avec la mention du Bounty sur la coque, il s’agit à 90 % d’un matte-painting . Et que dire de l’hélicoptère qui transporte les différentes parois de plexiglas ? Il s’agit d’un simple jouet filmé sur le fond bleu le plus naturel qui soit. Enfin, les téléportations sont le plus souvent suggérées via nos vieilles habitudes de fans et par un judicieux jeu d’éclairage et de bruitages.

D’un autre côté, toutes ces économies de bout de chandelle permettent d’avoir des séquences vraiment fantastiques à l’image de cet Oiseau de proie fonçant en Warp 9 vers notre Soleil (dois je rappeler qu’une telle vitesse de distorsion, bien qu’habituelle dans The Next Generation, est tout à fait exceptionnelle dans TOS , plus habituée à voguer autour de Warp 7 ?) , du voyage onirique dans l’esprit de Kirk pour figurer le voyage dans le temps (difficile de faire foncer un Vaisseau spatial sur les 88 miles/heure locales et de la faire disparaître dans une traînée de feu) et de l’apparition finale du museau du dit vaisseau klingon devant un baleinier. Reste à trouver un argument valable pour forcer notre joyeuse bande à remonter le temps, chose effectuée assez rarement jusqu’à maintenant, à deux exceptions notables près dans la série classique dont une qui permet d’expliquer comment Spock et consort parviennent à énoncer la formule magique en quelques secondes , sans crainte d’erreur pour justement effectuer le voyage. Le principe en lui-même de l’inconscience de l’humanité de notre époque à épuiser les ressources naturelles à un point tel que l’avenir sera menacé d’une manière apocalyptique et en place assez rapidement. Néanmoins, faut il trouver un leitmotiv suffisamment impressionnant sur grand écran pour attirer le spectateur. Etre fan est une chose, avoir une bonne histoire en est une autre. La portée dramatique est assurée par une éventuelle disparition de l’humanité, il ne manque plus que la dernière pièce du puzzle. Les créatifs envisagent d’abord un empoisonnement généralisé qui ne pourrait se résoudre que par un remède à base d’une plante justement disparue depuis plusieurs siècles.

Le problème, c’est que récolter une plante morte ne prend guère plus qu’un coup de ciseaux et côté aventures, on va passer rapidement de Star Trek à Il était une fois les explorateurs. Ce problème d’idée majeure, visuellement parlant revient d’ailleurs souvent dans l’histoire du cinéma. Peut on croire une minute que des films comme retour pour le Futur ou Terminator auraient eu le succès que l’on sait si les idées d’origines avaient été maintenues ? Pour mémoire, rappelons nous que la Delorean devait être un simple frigo, idée abandonnée pour éviter que des gosses en mal d’imagination ne reproduisent la scène chez eux (merci aux affreux moutards qui pour une fois se sont révélés utiles bien malgré eux) et que le Terminator devait être joué par Mickael Biehn tandis que Schwarzy devait justement prendre le rôle de ce dernier. Nimoy et ses copains se concentrent alors sur une espèce en voie de disparition : les baleines à bosse (les autres aussi sont menacées d’extinction mais ne sont pas visuellement aussi imposantes ou pratiques à reconstituer en maquettes). L’idée est bonne puisque ces dernières sont réputées pour leur intelligence, et contrairement à des dauphins, il faut bien admettre que logistiquement parlant, cela va permettre d’offrir des scènes incongrues où l’humour est omni présent (Ordinateur ? Ordinateur ? demande à Scotty au pc de l’ingénieur d’usine avant de parler à la souris puis de se mettre à l’ouvrage en précisant qu’on ange en plein rétro) et de créer toute une mythologie pouvant rejoindre celle de Star Trek. Les baleines sont un jackpot scénaristique pour Nimoy qui trouve là le moyen de créer en plus d’une bonne histoire pour la partie historique un bon « méchant » pour la partie contemporaine de Starfleet ; la Sonde cétacé vient ainsi de nulle part et se dirige vers la Terre, comme V’Ger, avec des intentions proches, puisqu’il s’agit pour elle d’entrer en contact avec ceux de son espèce. Cela sous entend évidemment qu’au-delà de l’homme, la planète nourricière est également habitée par des entités extra terrestres, expliquant de fait leur intelligence et le fait que nous ne sommes peut être toujours pas parvenus à les comprendre. Les baleines eux-mêmes dans leur mode de vie et leur aptitude à réagir en communauté selon des moyens d’expression qui leur sont propre restent fascinantes et apportent un onirisme certain à la mise en scène.

Cependant, il faut être capable de porter tout cela à l’écran , sans pour autant transformer tout ceci en une énième aventure du commandant Cousteau dans une recherche hypothétique d’une couple de cétacé, le tout en construisant avec les moyens du bord un aquarium modèle XXXXXXXXXXlL dans la soute du vaisseau klingon, reconnu pour son exiguïté.

Solution miracle et simplissime, simplement choisir un marineland et les problèmes de localisation sont résolus, comme celui de trouver à proximité des usines de plexiglas, à défaut de fabrique d’aluminium transparent. Ce qui nous amène à un autre défaut majeur des films et séries temporels et uchroniques (fan de Sliders et de Code Quantum, bonjour, sans compter que pour l’anecdote, le professeur Arthuro fera de multiples apparitions dans Star trek Voyager et que Scott Bakula deviendra le premier capitaine de l’histoire de l’Enterprise, rétroactivement parlant, pour plus de détails, je vous invite à lire les papiers produits sur la série éponyme), la continuité et les paradoxes entre époque actuelle et époque passée . Si Star trek les films a eu son plus bel exemple de paradoxe temporel avec First Contact, Picard et toute sa clique réussissant à être à l’origine de la disparition future des Borgs tout en risquant une nouvelle invasion future décrite dans Enterprise et plus fort encore à être les fondateurs occultes de la Fédération telle que nous la connaissons en aidant Zephram Cochrane à réparer les problèmes du moteur de distorsion du Phénix, et si Voyager a lui aussi été bénéficiaire de son lot d’épisode temporel hallucinant dont un doublé marquant expliquant les origines des avancées technologiques de l’humanité et donc la mise au point future du Phénix du même Cochrane, sans compter bien sûr les nombreuses incursions de Daniels dans l’univers d’Archer et inversement dans Enterprise permettant également à la Fédération de pouvoir se former dans de bonnes conditions et nonobstant, soyons fous, un paquet d’épisodes remarquablement bien écrits dans DS9 où Sisko devient une figure emblématique de la résistance et d’une forme de liberté certaine (je n’irais pas plus loin, car un article sur les incursions temporelles de Star trek dans sa propre réalité pourrait m’occuper tout un mois mais ne s’adresserait qu’à un public de fans avertis) et pour finir, par les incursions vulcaines elles mêmes dans le passé de l’humanité bien avant le pré cité premier contact, Star Trek IV a su éviter l’écueil fatal d’ingérence et de pollution temporelle pour ne finalement violer cette future directive que pour leur époque actuelle. Le fait de récupérer deux baleines en 1987 ne changera pas la donne de l’époque, sans compter que sans Kirk elles se seraient fait tuer quelques heures plus tard mais aura des répercussions quasi existentielles sur la Terre du 23ème siècle.

Le problème de paradoxe et de pollution temporelle ne pourra plus être évoqué qu’à deux reprises, en toute logique le fan de Star Trek étant logiquement ouvert aux formes de science fiction les plus diverses mais étant tout de même loin d’être le crétin post pubère auxquels pensent les producteurs (je reviendrais dans un instant sur cette affirmation). La première concerne justement l’obtention des fameuses et indispensables plaques de plexiglas pour pouvoir concevoir les parois de l’aquarium klingon, car à juste titre, Scotty a parfaitement pensé son projet en incluant la résistance nécessaire pour l’accueil de deux « monstres » de cet espèce question poids et espace mais aussi de l’eau les entourant, détail qui avait échappé jusqu’à présent à Kirk. Scotty donc accompagné de Bones se rendent à l’usine du coin pour essayer d’obtenir gracieusement et rapidement les précieuses plaques et n’offrent ni plus ni moins que la structure atomique de l’aluminium transparent qui remplacera le plexiglas dans le futur. McCoy rappelle alors à Scotty qu’en officiant ainsi, ils risquent à moyen terme de perturber le cours de l’histoire (pendant que l’ingénieur en question précise qu’il lui faudra au moins 10 ans pour pouvoir analyser complètement la dynamique de cette nouvelle matrice) ce à quoi il répond que rien ne prouve que l’homme en question n’aurait pas lui-même fait cette découverte…. Il n’en faut pas plus pour satisfaire la morale de nos explorateurs du futur en goguette et l’affaire est faite. Même si les conséquences ne risquent que de concerner cet homme et celui qui aurait du effectivement trouver cette formule, les conséquences peuvent pourtant être désastreuses sur un avenir lointain. Pour bien comprendre les répercussions, imaginons deux rails de chemins de fer dont le parallélisme à défaut d’être parfait connaît une déviation d’un demi millimètre. Sur place, cela ne changera rien, sur plusieurs centaines de kilomètres, cela peut engendrer un clash ferroviaire. Scotty opère de même sur la voie ferrée des siècles à venir et il est d’autant plus surprenant de se retrouver à la fin du métrage avec une situation équivalente à celle de départ et ce sans aucun changement.

Kirk à son échelle va lui aussi procéder à un audacieux paradoxe en revendant la paire de lunettes que lui avait offerte McCoy dans Star Trek II (bravo pour la continuité même pour ce type de détails), bien évidemment, une telle action n’engage historiquement personne, c’est certain mais on peut s’amuser en se disant que la pire offerte à Kirk est exactement celle qu’achètera McCoy par la suite, et ce ad vitam aeternam.

L’autre énorme paradoxe reste le vaisseau klingon lui-même et son problème de dilitium. Suite au voyage temporel, les dits cristaux vont s’épuiser et il va falloir les réenergiser. Pour ce faire, rein de plus simple, il suffit de voler les photons relâchés par les réacteurs nucléaires de l’époque. Uhura et Chekov (chacun à son heure de gloire dans ce film, ce qui contribue à sa sympathie. Uhura ayant été mise hors course durant le film précédent, on reste heureux de la revoir autant dans celui-ci.) s’emploie à mener à bien leur mission quand un problème de téléporteur ne parvient à sauver qu’Uhura des griffes des militaires américains. On se retrouve alors dans une situation savoureuse. En pleine guerre froide, un russe est surpris sur un bâtiment nucléaire américain (sans compter ses demandes répétées à un officier de police pour justement trouver les dits bâtiments quelques minutes plus tôt) et s’en suit un interrogatoire assez cocasse tant les quiproquos et questions à double sens sont légions. Chekov finira à l’hôpital et sera soigné in extremis par un McCoy décidément de toutes les scènes (il en profitera d’ailleurs pour faire repousser un rein à une vielle octogénaire contrainte à la dialyse). Mais que faire alors dans cette joyeuse équipée du communicateur et du phaser laissé sur le bureau d’interrogatoire par Chekov ? Ce problème d’armes découvertes à une mauvaise époque sera traité dans Enterprise quelques 20 ans plus tard mais pour le moment, une rapide analyse militaire démontrera le potentiel de cet équipement qui aurait pu faire basculer le cours de la guerre froide de manière définitive (pour les fans, précisons que cet épineux exemple de maladresse scénaristique a fait l’objet d’un roman de Star Trek aux éditions Fleuve noir). Mais plus grave encore, il ne faut pas oublier le contexte géopolitique de l’époque fédérationniste en guerre alors contre les Klingons ( il ne viendrait à personne l’idée de croire que l’Empire rejoindrait la Fédération dans un avenir proche, Kitomer n’ayant pas encore eu lieu). Comment un vaisseau dont le bouclier occulteur a donné des cauchemars à Starfleet pour citer les propres termes de Spock peut il ainsi rester à fond de cale, échoué dans la baie de San Francisco ? Pas une seule fois dans ce film ou le film suivant on ne parlera de l’énorme opportunité donnée de pouvoir en apprendre plus sur la technologie de l’ennemi. Il faudra de surcroît attendre l’un des derniers épisodes de Star Trek la nouvelle génération pour enfin savoir pourquoi Starfleet ne possède pas d’appareil occulteur sur ses vaisseaux alors que Romuliens et Klingons en ont, sans compter que la technologie est connue des vulcains et de plusieurs autres peuples. Dans cet épisode, où l’Enterprise est équipé d’un occulteur transphasique (le vaisseau est à la fois capable de se rendre invisible et de traverser la matière, ce qui permet un plan tout à fait inattendu puisque l’équipage traversera la roche de l’intérieur) , on apprend que cette restriction mécanique est le fruit d’un traité entre les deux anciens frères ennemis et que la fédération s’est engagée à ne jamais développer la dite technologie.

Star trek IV, à défaut de ces paradoxes qui font plutôt sourire comparé à la complexité qu’ils dégageront sur Retour vers le Futur mais aussi sur les futurs épisodes TV, réussit un sacré tour de force, celui de parler ouvertement d’écologie en cette période où Greenpeace était hyper active médiatiquement parlant, sans pour autant être racoleur. A cette volonté utopiste s’ajoute aussi une critique sévère de la société contemporaine qui pourrait encore être assez vindicative aujourd’hui. Dans ce style de science fiction volontairement dénonciatrice de nos abus, seule Futurama (dont les liens avec Star Trek sont assumés jusqu’à un épisode de la troisième saison lui étant entièrement dédiée) a réussi à être autant, sinon beaucoup plus subversive (raison de son arrêt prématuré sans doute et de la violente volée de bois vert qui s’en est suivi contre la Fox dans les épisodes OAV récemment sortis et qu’on ne peut que conseiller).

Les répliques savamment travaillées de Spock quand à la reconnaissance immédiate de la bonne époque temporelle face à la pollution ambiante de la planète (qui trouveront écho par la suite toujours dans First Contact), la dénonciation de l’argent comme moteur principal d’une société et même un côté assez fleuri de notre vocabulaire ou bien encore une certaine dérive (déjà !) de la jeunesse seront pointés, analysés et détournés afin de démontrer leur aspect ridicule. La fierté de l’homme à détruire son environnement, pourtant source de sa propre subsistance et à l’origine de sa nourriture et de ses méthodes de soins est portée plus en avant afin de mieux la démonter, que ce soit du petit film de présentation du métier de baleinier à la peur provoquée par l’apparition du vaisseau klingon (dont Nimoy a du supplier les producteurs pour pouvoir l’inclure au film, tant celui était alors hors budget) sur les dits harponneurs, prêts à tuer Georges et Gracie pour quelques kilos de substance grise destinés à l’industrie cosmétologique et quelques litres d’huile…. Le film est une dénonciation en soi de ces méthodes archaïques et parvient à en faire prendre conscience sans être moralisateur. Lors de sa présentation en URSS, son impact a été tel qu’un moratoire sur la pèche à la baleine a vu le jour… pour un temps.

Star Trek reste aussi un phénomène sachant évoluer avec son temps et je citerais l’hommage du film aux disparus de la mission Challenger, qui en nous permettant de nous souvenir de cette tragédie introduit Star Trek dans la culture américaine , et ce sans équivoque.

Star Trek IV est un bon film de science fiction qui tranche enfin avec sa partie adulte pour nous proposer une agréable récréation , bourrée d’humour mais aussi d’enjeux assez énormes. Il parvient en plus, malgré un budget restreint à assurer une continuité bienvenue avec les épisodes passés et les franchises à venir, sans trahir les personnages principaux. A ceci, rajoutons de nombreuses bonnes idées de mise en scènes et un courage certain de Nimoy face aux dirigeants de la Paramount de l’époque. Je ne citerais pour cela que l’exemple de la sonde (dont le bruit caractéristique proche d’un mantra provient de Nimoy lui-même !). Au début du film, celle-ci arrive au niveau de la Terre et émet une suite de sons incompréhensibles avant de finalement pomper toutes les réserves énergétiques planétaires et de faire s’évaporer les océans. Sans pour autant résumer le film (ce que j’ai évité de faire , pour une fois) , lorsque les baleines parviennent au 23ème siècle, celles-ci répondent dans un moment poétique à la sonde, la communication étant établie via des positions reprises à l’unisson entre la Sonde et les cétacés (positionnement sur le côté et quasiment à la verticale, comportement existant dans la réalité et repris ici pour des raisons évidentes). Le tout se passe en l’absence de background musical. La scène, si elle paraît parfaitement claire après vision du film n’aurait pas du être à l’origine présentée en l’état. En fait, les producteurs avaient insistés pour que des sous titres explicatifs, voire des traductions littérales soient incrustées. Nimoy avait dénoncé le procédé, car cela enlèverait tout le mysticisme voulu à l’origine autant sur la sonde que sur ses relations avec les cétacés. Il voulait que chacun, en comprenant l’idée générale, puisse également imaginer des origines distinctes et des explications de sources multiples sur les liens unissant ces trois êtres. Les producteurs finissent par céder à Nimoy mais reviennent dessus lors de la projection test , et le public à la question de l’utilité des sous titres répondra simplement qu’ils sont tout à fait inutiles. Autre point, un critique, à la vision du film, avait dénoncé ce Star Trek car ce dernier possédait trop d’humour qui gâchait le potentiel sérieux du cinéma habituel de Science Fiction. Vu que l’épisode 4 rapportera alors les plus gros bénéfices de la franchise cinéma , on comprendra aisément que financièrement parlant, il avait mal jugé les fasn qui ont apprécié cette parenthèse. Et Nimoy précisera également que 2010, suite directe de 2001, en essayant d’expliquer tous les mystères du film de Kubrick se plantera tout simplement, le public n’aimant pas forcément que tout soit expliqué dans le détail et voulant conserver une part de rêve et d’imaginaire à laquelle il ne faut pas toucher.

Quant au final, il réussit en quelques plans à clore ce qui n’était pas du tout prévu au départ, à savoir une trilogie, tout en respectant les différents apports. La Terre est sauvée et tout l’équipage de l’Enterprise passe finalement en cours martiale, Spock inclus, ce dernier ayant voulu partager le sort de ceux qui l’avait sauvé. Les différents griefs sont établis (vol d’un astronef, sabotage du dernier vaisseau en date, l’Excelsior, violation d’un ordre de quarantaine vis-à-vis de Genesis….) et désobéissance à un ordre direct du haut commandement de Starfleet pour Kirk. Toutes les charges sont alors abandonnées sauf une, la dernière, tout à fait acceptée par Kirk qui perd son grade d’amiral pour celui de capitaine et qui retrouve donc la charge d’un vaisseau spatial et de son équipage. Tour de force impressionnant qui parvient en quelques secondes à gracier tout un équipage, à réintégrer un officier à la charge qu’il désirait secrètement et à également porter une sanction qui était nécessaire, l’obéissance étant vitale et indispensable dans un coprs qui se veut avant tout militaire.

Reste de cette victoire sur les Klingons (qui n’ont perdu qu’un vaisseau , et encore, et un équipage là où Kirk avait perdu son Vaisseau et son fils) un dernier entretien entre Spock et Sarek, le fils confiant un message à son père pour sa mère, lui précisant qu’il allait bien, ce qui permet de clore l’introduction du film où Spock ne comprenait pas la question posée par l’ordinateur vulcain. Il est de nouveau complet, son chemin de croix est terminé et il est plus accompli moralement et psychiquement que dans The Motion Picture, ayant cette fois trouvé définitivement sa place. Cette volonté de rester à Starfleet , parmi les humains, source de désaccords violents avec son père qui le destinait à l’Académie des Sciences vulcaines et qui entraîna une rupture pure et simple entre les deux hommes , portée à l’écran dans TOS, trouve aussi une résolution heureuse ici, Sarek reconnaissant la valeur et le courage des amis de son fils. Les deux individus se quittent apaisés et sans rancœur, ce qui n’avait encore jamais eu lieu en trente ans de licence.

Le plan final de tout l’équipage d’officiers supérieurs de Kirk qui se retrouve encore dans une navette en direction de leur nouveau vaisseau (réminiscence du premier et second opus ?) finira d’emporter l’adhésion quand ce dernier croit se voir affecté à un vieil appareil alors que Sulu à des vues sur l’Excelsior (qu’il commandera dans Star Trek VI, simple question de patience) et que la navette se dirige justement vers lui , avant de passer par-dessus la soucoupe et de découvrir un nouvel Enterprise flambant neuf (quand on t ils eu le temps de la construire alors que la référence elle-même était destinée à la casse et à l’oubli à peine un film plus tôt !) avec la mention ô combien essentielle du « - A » à côté du fameux quatuor de chiffres cultes qui correspond à leur retour en grâce mais au caractère quasi immortel que vient d’obtenir l’Enterprise, premier vaisseau de l’histoire et jusqu’à présent le seul à avoir droit à une telle distinction ! Et comme le disait Picard lors de la destruction de l’Enterprise – D, il reste encore beaucoup de lettres dans l’alphabet et nous savons à présent que le vaisseau ira au moins jusqu’à sa version J grâce à Daniels et Enterprise la série.

Un sacré phénomène que Star Trek vraiment, dont la cohésion sur bientôt 50 ans , dans ses multiples incarnations ne peut que forcer le respect. Merci d’être restés jusqu’ici et à bientôt pour L’Ultime Frontière. Nous verrons alors si cet opus mérite autant sa réputation de mal aimé. Et n’oubliez pas , réagissez !


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1

Avis : Une image restaurée et de qualité légèrement supérieure à l'édition single. Comme précisé plus haut, les sfx sont d'enfer puisqu'on ne les voient pas! Mention spéciale au lave glace de l'hélicoptère qui est animé par ... un doigt!! Plus sérieusement, du bon travail, les incrustations du vaisseau klingon sont assez réussies et l'onirisme du la scène du voyage dans le temps reste un moment magique.

[ Voir le Top Image pour ce DVD ]


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby digital 5.1 en Anglais - Dolby surround en Français et Espagnol / Sous-titres : Anglais, Français, Espagnol, ...

Avis : Un son propre mais pas révolutionnaire. Tout est malgré tout mis en ouvre pour passer un bon moment. Ma préférence va vers la VF par fénéantise et pour le plasir de retrouver le cast habituel des films.


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Le menu principal est animé et musical (comme tous les sous menus, chapitrage) et annonce la couleur. Seul reproche, à la longue, il devient un poil trop long et répétitif, surtout qu’il se relance à chaque fois que l’on veut accéder à la page principale L’ergonomie est agréable et diablement simple et lisible. Paramount a soigné son fer de lance et a travaillé des interfaces tout à fait en adéquation avec la série. Le travail est de grande qualité.


Les bonus :

Enorme interactivité pour cette édition avec d'intéressants modules sur le voyage dans le temps (un peu lourd pour les néophytes). Le reportage d'époque est intéressant mais était déjà présent sur la précédente édition.

  • Commentaire audio du réalisateur Leonard Nimoy et de William Shatner : passionnant et touchant le plus souvent. Un régal.
  • Commentaire écrit de M. Okuda.
  • L’univers de Star Trek
  • Interviews hommage dont une à Deforrest Kelley, homme qui semblait d’une préciosité rare.
  • Effets spéciaux, archives, story boards
  • Bande annonce

  • Les Visuels : 0.5/1



    La pochette / Le packaging

    On conserve la charte graphique et on propose un fourreau gris sur lequel est apposé la jaquette originale en deux morceaux. A l’intérieur , un double boîtier amaray gris pailleté (un peu comme pour Tomb raider du même éditeur) présentant les deux disques sur deux supports dont un amovible. Est également joint un encart reprenant lui aussi la jaquette de base et offrant les chapitres. La dominante de couleur est le violet. Le fourreau donne un effet visuel sympa sur une étagère à côté de ses petits frères.



    La sérigraphie

    Sérig imprimée massacrée par une juxtaposition de tout ce qu’il ne faut pas faire : surface de couleur unie trop importante, logos omniprésents et disgracieux, Titre surimprimé sur les visages…. .


    Note Finale : (15.5/20)

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