DVD A LA LOUPE

Résumé : Le terrifiant Vaisseau Fantôme et son capitaine Davy Jones servent à présent Lord Beckett et la Compagnie anglaise des Indes Orientales, écumant les sept mers et massacrant sans pitié pirates de tous bords. Will Turner, Elizabeth Swann et le capitaine Barbossa n'ont plus qu'une chance de résister à Beckett : rassembler les neuf Seigneurs de la Cour des Frères. Mais l'un d'eux manque à l'appel...

Avis : Tourné en même temps que "Le secret du coffre maudit", "Jusqu'au bout du Monde" en constitue la suite indissociable dans la mesure où l'épisode précédent nous laissait sur une incertitude totale concernant le sort du personnage principal de la saga, le Capitaine Jack Sparrow. Le succès planétaire du second volet assurait celui de cet épisode, les spectateurs voulant naturellement connaître la fin de l'histoire. Avec une équipe de tournage reconduite et un casting identique pour les personnages principaux, ce film se retrouve avec les mêmes qualités et les mêmes défauts que l'épisode précédent, à savoir qu'il constitue un divertissement familial plaisant et spectaculaire, mélange d'aventure, de fantastique, d'humour et de romance, mais dont l'intrigue reste assez confuse et le réalisme totalement absent.

Après que Jack Sparrow (Johnny Depp) eut été littéralement avalé par le Kraken, ses amis Will Turner (Orlando Bloom) et Elizabeth Swann (Keira Knightly), assistés du Capitaine Barbossa (Geoffrey Rush) revenu du monde des morts, et de la sorcière Tia Dalma (Naomie Harris), vont tenter de retrouver sa trace pour contrer la mainmise sur les sept mers de Lord Beckett (Tom Hollander), et sa Compagnie anglaise des Indes Orientales. Celui-ci mène une guerre sans merci à tous les pirates, et bénéficie pour cela de l'aide de l'abominable Davy Jones (Bill Nighy) à bord de son Hollandais Volant. L'introduction du film nous montre d'ailleurs une scène de pendaison collective de pirates capturés, dont femmes et enfants, qui fait débuter le film sur une note assez noire. Leur quête va conduire nos héros au bout du monde, en passant par l'Asie où règne un pirate chinois, le capitaine Sao Feng (Chow Yun-Fat). La première partie du film est pleine de rebondissements, et l'action qui se déroule à Singapour est l'occasion d'une transformation visuelle de l'atmosphère du film, avec des costumes et des jonques présentant un contraste certain avec les épisodes précédents. L'idylle entre Will et Elizabeth se noue et se dénoue avec difficultés pendant que l'équilibre entre les forces du monde des morts marins et celles du monde des vivants est de plus en plus précaire. Le film se termine peu après une scène démente, extrêmement spectaculaire, où l'on assiste à la bataille entre le Black Pearl et le vaisseau fantôme au sein d'un gigantesque tourbillon marin secoué par une énorme tempête.

Gore Verbinski continue de maîtriser sa saga, et s'il ne renonce pas à utiliser de manière intensive les effets spéciaux, il évite la surenchère gratuite que l'on pouvait reprocher à un Peter Jackson dans son "King Kong" en s'en tenant (ce qui est déjà pas mal…) à ce qui est nécessaire à la composante fantastique du scénario écrit par Ted Elliot et Terry Rosso, et au combat final. Le rythme est toujours très soutenu mais les rouages d'une intrigue complexe, avec une succession d'alliances et de trahisons, font souvent décrocher le spectateur du fil logique, pour autant que cette histoire fantastique en possède un. On se laisse donc emporter par les aventures de nos héros en frémissant lorsqu'ils se retrouvent en butte aux traîtrises des méchants, principalement le détestable Lord Beckett. L'équilibre entre les différentes composantes est toutefois parfait pour un divertissement capable de plaire aux enfants et aux adultes, chacun y trouvant ce qu'il y cherche. Pendant que les plus jeunes se feront gentiment peur, les adultes apprécieront l'humour et la parodie au second degré incarnée par Johnny Depp (qui en rajoute cependant un peu trop dans le cabotinage), et selon leur sexe, les apparitions charmantes de Keira Knighley ou la virilité d'Orlando Bloom. On notera que le personnage d'Elizabeth, un peu effacé lors des deux premiers épisodes prend ici une nouvelle épaisseur en devenant de fait le personnage principal du film.

Les fans de Jack Sparrow regretteront peut-être qu'il soit ici un peu en retrait, et certains pourront trouver le film un peu trop long. Des scènes comme celle du purgatoire, par exemple, auraient pu être raccourcies, et une intrigue plus simple traitée en un peu plus de deux heures aurait peut-être eu encore plus de force. Mais globalement cet épisode clôt avec succès une première trilogie qui laisse pourtant largement ouverte la possibilité d'autres épisodes.

Et pour terminer, n'omettons pas de signaler à ceux qui éjectent leur petite galette au début du générique final qu'il y a encore quelque chose à voir à la fin de celui-ci, et que c'est loin d'être négligeable…

 
Pirates des Caraïbes 3 : Jusqu'au bout du monde - Edition collector / 2 DVD