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DVD A LA LOUPE


LA REINE MARGOT - EDITION COLLECTOR / 2 DVD

Lui écrire ninnin4

La reine Margot - Edition collector / 2 DVD DVD sorti le 28/11/2007


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Editeur : Pathé
Distributeur :
Fox Pathé Europa

Date de sortie en salle: 13 mai 1994
Durée du film: 2 h 34 min.


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Nombre de visites :
2247


   

Le Film : 9.5/10

Résumé : Août 1572 : Marguerite de Valois, soeur du roi Charles IX, est belle, jeune et catholique. Pour renforcer la France, Catherine de Médicis, sa mère, la marie de force au protestant Henri de Navarre, futur roi Henri IV. Mais le massacre de la Saint-Barthélemy est là qui s'annonce...

Avis : Le film historique français est peut être le plus représentatif de cet art hexagonal après la comédie. On compte de grands fleurons du genre avec par exemple « Fanfan la tulipe », « Cartouche », « Le bossu » et bien d’autres de plusieurs époques différentes que je ne peux citer ici. Pourtant, ces films ont la fâcheuse habitude de lisser des personnages et même si les réalisateurs peuvent faire preuve d’un grand savoir faire dans la mise en scènes (Sacha Guitry avec « Si Versailles m’était conté » ou Rappeneau avec « Le hussard sur le toit »), on peut aisément reprocher le fait que la plupart du temps, le scénario est littéralement aseptisé, vidant les œuvres de la substantifique crasse dans laquelle s’est bâtie notre histoire. Alors quand Patrice Chéreau entreprend d’adapter Alexandre Dumas et sa « Reine Margot », on peut craindre que ce grand homme de théâtre ne nous offre, une fois de plus un film de très bonne facture certes, parfois brillante même mais au fond peu passionnante car ne représentant pas la réalité de l’histoire avec un grand H. Et bien c’est ce tromper car comme nous allons le voir, « La reine Margot », bien plus qu’une simple mise en image du livre d’aventure de Dumas père, est une véritable adaptation des évènements, une réappropriation totale des faits et Chéreau offre à son public une immense tragédie grecque qui n’a rien à envier aux grands noms que sont Shakespeare, Corneille ou Aristote. « La reine Margot » est une œuvre flamboyante, s’illustrant de ses prédécesseurs par une approche sans concession de la condition humaine de l’époque et ce dans sa globalité.

La première force du film réside dans son scénario et surtout le traitement qui est réservé à chacun des personnages. A aucun moment Patrice Chéreau n’a tenu à ménager son public et il nous impose ainsi une dissection des évènements tout à fait nauséabonde dans ses tenants et ses aboutissants. L’histoire est principalement vue à travers les yeux de Margot et se situe à partir de son mariage forcé avec le roi de Navarre, futur Henri IV et dont l’union forcée à la famille royale de France aurait du permettre une paix durable au sein du royaume de France car unissant dans le même temps les catholiques et les protestants dont les déchirements n’en finissent pas de secouer la couronne de France. D’abord insouciante et volage, son comportement outrancier envers son mari évoluera très vite vers une certaine forme d’attachement pour cet homme dont tous veulent la mort puis vers une aversion totale pour sa famille suite au massacre de la Saint Barthélemy dont elle l’instigatrice et même son roi de frère, Charles IX qui cautionnera tout ça par sa faiblesse et sa lâcheté.
On voit donc tout de suite que le film est ancré dans une réalité historique et Chéreau a voulu donner du crédit aux tractations de la famille royale autour d’un des plus grands génocides religieux qu’ait connu l’hexagone. Déjà glauque dans les faits, Patrice Chéreau n’en rajoute pas moins avec le traitement qu’il réserve à ses personnages. Entre coucheries minables voire relations consanguine, hypocrisie maladive, soif avide de sang, intolérance religieuse, rien ne nous est épargné dans les bassesses humaines, chacun cherchant à entraîner l’autre dans sa propre folie mégalomaniaque, sa quête de pouvoir et ses relations sexuelles plus que débridées à une époque où la pudibonderie religieuse est à l’origine de tous les maux qui ravagent la le royaume. Tous les personnages, Henri de Navarre bien que victime, y compris sont tous des êtres torturés et plus ou moins englués dans des malversations politiques et autres complots qui visent à perturber le camp adverse. Le sexe est devenu une monnaie d’échange entre ennemis et chaque alliance cache une trahison inavouable. Voilà le tableau que nous dresse le scénariste et qui donne une consistance sans aucune commune mesure à cette histoire passionnante dans ses relations troubles et l’interaction des protagonistes.
Dans ce monde de brute, Margot la putain comme la surnommait le peuple français, apparaît, dans ses envies de libertinage débridé et dans son comportement d’abord rageur puis défenseur de la cause protestante la vraie victime de cette énorme machination mais aussi le seul personnage un tantinet sensible au marasme dans lequel se retrouve plongée cette période au fond peu glorieuse de la renaissance. Est-ce sa relation amoureuse avec le marquis de la Môle, la seule véritable du film, qui la rend si à fleur de peau ou bien le fait qu’elle soit un outil du pour voir mais écarté de toute responsabilité ? Je ne le sais. En tout cas, bien que détestable au début du film, son personnage se révèle littéralement passionnant et mérite que toute l’histoire repose sur ses épaules.

Le deuxième point fort du film sera son casting absolument prodigieux et qui par un choix minutieux (on reconnaît là l’homme de théâtre) fait chacun coller à son personnage. Parfaitement hétéroclite et européen, on applaudira bien sur le rôle titre tenu par la belle et diaphane Isabelle Adjani. Passant de l’insolence la plus totale au repenti absolu elle brûle l’écran de sa plastique et de son jeu enflammé et comme son personnage, tient à elle seule le film. A signaler qu’elle reçut le césar de la meilleure actrice. Autour d’elle, il y a Daniel Auteuil dans le rôle d’Henri de Navarre, son mari. Ce personnage introverti, haï par les catholiques, manipulé par ses frères protestants lui va comme un gant. Ni beau ni laid, il pourrait passer pour fade mais il n’en ait rien tant son jeu est précis et puissant. C’est bien simple, il n’a été aussi bon que dans « 36 quai des orfèvres » et « L’adversaire ».
Vient ensuite Jean-Hugues Anglade, habitué à des œuvres plus modernes ou dégénérées. Il incarne ici Charles IX, roi de France bien évidemment, un roi malade, faible physiquement et psychologiquement. Son corps décharné, ses cheveux longs mais ternes, on retrouve un peu le personnage qu’il jouait dans « Killing Zoé » mais ici, il est touchant de faiblesse. Tout comme sa mère, nous avons envie de le prendre dans nos bras pour le protéger de tous ceux qui complotent contre lui, ses frères de sang y compris et de pousser Margot à accepter son amour trop proche. Tiens parlons en de sa mère, Catherine de Médicis. Elle est incarnée par Virna Lisi, actrice italienne rappelant par son visage Faye Dunaway dans « Jeanne D’arc ». Elle partage avec elle ce regard si dur qu’ont les femmes maîtresses du monde. Tout habillée de noir, son regard métallique et cruel n’en ressort que mieux. Elle aussi, a reçut un prix fort mérité, celui de la meilleure interprétation féminine. Toujours dans la famille royale, il y a le toujours impeccable Pascal Greggory dans le rôle, ici, du futur Henri III. Il joue un homme passionné dans tous les sens du terme. Avide de pouvoir, amoureux fou de sa sœur, vouant une haine farouche à tout ce qui touche la cause protestante, entouré de jeunes hommes qui forment sa cour, on pourrait le classer par les méchants du film si celui-ci était manichéen. Mais Chéreau n’a pas été homme à se laisser tomber si bas et comme tout à chacun, Greggory a su aussi donner dans l’émotion grâce à l’éternelle puissance de son jeu.
On retrouve un habitué des films en costume, Vincent Perez qui s’était distingué dans « Cyrano de Bergerac » de Jean-Paul Rappeneau. C’était bien avant qu’il tombe dans les productions Besson ou les séries TV, à l’époque où il jouait dans la cour des grands et qu’on le considérait comme un héritier de Gérard Philippe. Le rôle qu’il tient là, celui d’un amoureux éconduit de sa pire ennemie, lui va comme un gant et figure dans le haut du panier de tout ce qu’il a pu interpréter dans sa carrière. Plus anecdotique mais pourtant bien présent, il faut parler aussi de l’alors jeune Asia Argento, jeune noble lubrique, rôle qui lui va comme un gant et pour lequel elle commence déjà de dévoiler largement ses charmes. Vient ensuite Dominique Blanc dans le rôle d’Henriette de Nevers, le massif Miguel Bosé, qui interprète le duc de guise, amant officiel de Margot et Jean-Claude Brially dans le rôle malchanceux du personnage de l’amiral de Coligny, protestant certes mais proche du roi Charles IX car chef des armées. Enfin, on notera dans les figurants la présence de Barbet SChroeder, d’Helène de Fougerolles et de Valeria Bruni Tedeshi.

Comment enfin ne pas parler de la mise en scène qui est le troisième point fort de la mise en scène. Loin de toute idée de théâtre filmé comme nous aurions été en droit de le craindre mais sans verser dans l’excès d’un montage ultra cut ou de mouvements de caméra invraisemblables, Chéreau donne une certaine flamboyance à son récit qu’il illustre au mieux. Pour cela, il maîtrise nombre de qualités dans l’utilisation de la caméra, il impose une musique en rapport avec son époque et il donne aux décors, aux comédiens, aux costumes une place toute particulière qui donne justifie mon appellation d’excellente reconstitution. Les rues de Paris sont sales, les personnages transpirent aussi la crasse malgré leurs beaux atours. Points de belles dents comme dans bon nombre de production d’ici et d’ailleurs. Chacun est filmé dans le moindre de ses défauts et ses travers et la place qu’il laisse au jeu des ses acteurs amplifient le tout, le transcende.

Vous l’aurez compris, ce film est pour moi une plus grandes œuvres historiques actuelles. Passionnante de bout en bout, tenu par un lot de comédien prodigieux, servie par un scénario habile et sans aucune concession que ce soit avec l’histoire qu’avec la psychologie de ses protagonistes, voilà une très belle façon de (re)découvrir une période qu’on nous apprend glorieuse à l’école (la renaissance) mais qui au final est peut être la plus représentative des heures sombres de notre pays avec son lot de massacres, d’intolérances et de complots et qui trouve en nos époques troublées une résonance toute particulière. Je ne peux vous dire exactement ce qu’apporte ce director’s cut par rapport à la version cinéma que j’ai vu il y a bien trop longtemps pour m’en souvenir exactement. Visiblement, le film dure un quart d’heure en plus mais il reste encore des scènes coupées. Cette version ne semble donc pas être un bouche trou justifiant une réédition.


L'Image : 1.5/3

Détails techniques : Format Video : 16/9 – Ratio : 1.85 : 1

Avis : Une sacré déception à l’heure de la haute définition. Alors certes le film est long mais il faut avouer que l’image est salement compressée, le grain parasite nombre de scènes un poil sombres et on notera nombre de tâches et points blancs surtout sur les génériques. On atteint certes toutefois l’excellent, notamment sur les visages et les peux, mais ça reste amplement perfectible. Les couleurs me semblent aussi bien fadasses pour une édition prétendument restaurée et remasterisées.


Le Son : 1.5/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 & 2.0 en français – Sous titres : Français pour sourds et malentendants

Avis : Il ne faut malheureusement pas trop cherché l’esbroufe dans ce dvd qui aurait pu permettre du grand spectacle. Malheureusement le 5.1 ne se fait que très rarement entendre (j’ai noté quelques effets sur l’enceinte centrale arrière en activant le décodeur DPLIIx) même pour la musique. De plus, si les effets stéréo avant sont là, les ambiances et la B.O.F étouffent nombre de dialogue parfois chuchotés ou tout comme. Honnête mais sans plus. Merci d’avoir pensé à nos amis sourds


L'Interactivité : 2/3

L'ergonomie des menus :
Superbes menus rouges sang sur fond blanc dans lesquels des images du film défilent dans une fenêtre. Bien sur en 16/9, on appréciera la lisibilité, les transitions entre chaque page, des titres sous chaque chapitres…une belle réussite de ce côté-là.


Les bonus :

Les bonus se trouvent exclusivement sur le deuxième disque. On y trouve donc :

  • Une interview de Danielle Thompson, scénariste adaptatrice et dialoguiste de l’oeuvre et du réalisateur, Patrice Chéreau qui était aussi à l’œuvre sur le script
  • Enorme galerie de photo s’attardant sur le tournage, les coulisses, les décors, les accessoires
  • Plus intéressants, des essais costumes filmés tirés des archives
  • Comparatif film/Story-Board s’attardant sur deux scènes clé car complexes celle du mariage et celle de la chasse
  • 7 scènes coupées
  • Une édition collector qui aurait gagné d’un bout de making of et surtout d’un commentaire audio du réalisateur pour cette œuvre capitale dans l’histoire du cinéma français de ces 20 dernières années.


    Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    Pour cette réédition, l’éditeur nous offre un très beau packaging. Nous trouvons en effet un digipack 2 volets inséré dans un surétui cartonné. Ce dernier montre sur son recto l’affiche du film à savoir Isabelle Adjani dans une robe blanche ensanglantée sur un fond pourpre très classe. Le recto de l’étui est quant à lui nettement plus sombre contient de façon classique les infos techniques. Le surétui, au visuel différent est beau dans son habit mat satiné mais est visuellement assez pauvre sauf à l’intérieur où on voit par transparence des supports des galettes Charles IX sur son lit de mort. Dommage que les sérigraphies ne complètent pas cet arrière plan.

    [ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]



    La sérigraphie

    Les sérigraphies sont très sombres et il faut vraiment forcer l’œil pour y decerner vraiment quelque chose. Sur celle du film, on voit Henri III à cheval, une lance à la main, sur l’autre, Mr De La Môlle, blessé, dans une position incongrue et visiblement en train d’hurler de douleur. Logos très petits. S’il en est de même pour les mentions légales, il faut bien avouer que leur grand nombre crée une surcharge malvenue d’autant qu’elle se répète sur les deux disques.


    Note Finale : (15.5/20)

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