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DVD A LA LOUPE


PHANTOM LOVER

Lui écrire ninnin4

Phantom lover DVD sorti le 15/03/2007


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : HK Vidéo (Seven7)
Distributeur :
Seven7 / Metropolitan Filmexport

Année de sortie en salle: 1995
Durée du film 1 h 40min

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Nombre de visites :
1724


   

Le Film : 9/10

Résumé : En 1936 en Chine, une troupe de théâtre quasiment en faillite se met à donner des représentations dans un théâtre vétuste où le grand acteur Song Danping avait été tué. L'un des acteurs, Wei Qing, commence à voir d'étranges apparitions qui pourraient bien redonner vie à sa troupe et le délivrer d'un destin semblable à celui de Song Danping...

Avis : Rien ne présageait de l’engouement qu’allait me susciter ce « Phantom Lover » avant que je le visionne. Certes, la bande annonce était prometteuse, mais comme il arrive dés fois au sein de cette collection, elle aurait fort pu se révéler bien meilleure que le film lui-même. De Ronny Yu, je ne connaissais que « Le 51ème état » et « Freddy contre Jason », films de sa période américaine certes sympathiques pour ceux qui apprécient le genre mais qui n’ont rien de réellement transcendant. Si « La fiancé de Chucky » m'avait réellement déliré, j’avais dans le même temps apprécié le travail général d’un homme qui semblait savoir manier la caméra mais j’étais bien incapable de citer quelconque film de son début de carrière asiatique, pourtant chargé visiblement. Sa prédisposition pour le genre horrifique me faisait craindre le pire pour sa relecture du « Fantôme de l’opéra » car je garde un assez mauvais souvenir de la version de Dario Argento et je suis loin d’être un grand fan du cinéma fantastique made in HK et je dois avouer que mes a priori étaient injustement fondés car comme je vais essayer de vous le démontrer, cette film est une pure merveille injustement méconnue.

Intéressons nous dans un premier temps au scénario qui est un des plus aboutis que je connaisse dans le cinéma de cette époque. Loin de toute futilité martiale ou comico comique, Ronny Yu réinvente le drame avec ce film. Par des personnages très bien construits, il se penche sur de nombreuses choses de la société. Dans son histoire du passé, il renvoie nombre de choses de notre société et se permet une réflexion sur l’art dans un premier temps, ce qui fait qu’on qualifie un homme plus qu’un autre d talentueux, à la veille de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine, il s’interroge en parallèle sur la notion de gloire et de repli sur soi face à un pouvoir qui met tout en œuvre pour éviter que quiconque ait le pouvoir de galvaniser les foules. Il se permet aussi, à travers cette troupe de théâtre assez médiocre, de montrer que tout art doit sans cesse se renouveler et ne succès n’arrive que par la force du travail et de l’envie de bien faire.
Il vous faudra apprécier dans le même temps la puissance dramatique de cette œuvre. Malgré un titre qui pourrait rappeler fortement la trilogie « Histoires de fantômes chinois » (ça a été mon cas), il ne faut pas vous attendre au ton léger, doucement érotico comique de celle-ci Bien loin de tout ça et de toute forme de fantastique, Yu nous impose ne tragédie digne d’un Shakespeare imposant à ses personnages nombre de tourments émotionnels (la perte brutale d’un être cher, la peur de se montrer une fois sa beauté physique disparue…) et d’épreuves atteignant la dignité humaine au plus profond de soi (mariage forcé, subir les assauts amoureux et de violence d’un mari non voulu, atteinte à son intégrité physique…° le tout étant comme je l’ai déjà dit porté par des protagonistes qui donnent une réelle consistance à cette histoire, rien n’étant survolé et laissé au hasard. De mémoire, il faudra attendre « Infernal affairs » ou les films de Chan Woo-Park pour retrouver dans le cinéma asiatique une telle intensité émotionnelle.
Je ne me permettrai pas de faire le parallèle avec l’œuvre originelle, celle qu’a écrite Gaston Leroux au 19ème siècle. Je l’ai lue il y a fort longtemps et je ne saurai dire si celle ci, de toute façon adaptée dans la Chine de la même époque la suit à la lettre. Ce que je peux dire, c’est que la structure en flash back réguliers est intéressante, très harmonieuse et elle sert de façon parfaite cette double histoire d’amour bi temporelle. Malgré une reconnaissance parfaite du présent et du passé, s’il est certes inversé par rapport à d’habitude (le noir et blanc presque sépia sert l’histoire du moment, la couleur celle du passé), le réalisateur arrive à nous mélanger les pinceaux en donnant un aspect presque fantastique à son œuvre, le spectateur se demandant régulièrement si le jeun acteur n’étant pas l’incarnation psychique du chanteur Song Dang-Ping.

L’autre point fort est l’audace et la maestria visuelle dont a su faire Ronny Yu. Il est à ce jour, parmi les films que je connais de sa filmographie, son chef d’œuvre. En prenant à contre-pied les habituel structure en flash back, créant ainsi à la fin de son métrage un rencontre déroutante des deux moments, il impose déjà ici une volonté de faire quelque chose de différent. La deuxième preuve en est le mélange des genres qui traverse tout le film : une partie comédie musicale (trop sirupeuse à mon goût), une autre bien plus théâtrale, fortement inspirée par « Cyrano de Bergerac », une inspiration fantastique tirée du meilleur des « histoires de fantômes chinois », le drame fait aussi partie du lot avec un côté shakespearien non négligeable et enfin, on notera l’aspect (faussement) biopic de l’œuvre qui n’a rien à envier aux américain pourtant rois du genre. Le tout crée un melting poat absolument réjouissant, formidablement cohérent et donne l’aspect grandiose à un film qui mérite de rester dans les annales malgré un semi échec dans son pays d’origine.
Cet échec est en plus injustifié au regard de la qualité de l’ensemble de la mis en scène. Temporelle Yu fait preuve d’un grand savoir faire dans la maîtrise de sa caméra, s’autorisant des mouvements absolument incroyables, digne d’un Tsui Hark de la grande époque sans sombrer dans le plagiat et surtout, l’aspect cohérent de l’œuvre déjà mention est sublimé par d’une part, un casting de choc et de choix, le regretté Leslie –Les associés- Cheung en tête, Wu Chien Li aussi, et surtout, l’utilisation de décors et de costumes absolument superbes. La reconstitution historique est digne des meilleurs film hollywoodiens et c’est surtout le fameux opéra qui est l’objet de tous les enjeux, que ce soit dans sa période faste et son habillage d’un baroque jusque là jamais abordé en Asie (on retrouvera ça chez Chan Woo-Park où chez Coppola) où dans sa décrépitude après l’incendie qui brisera l’amour impossible et que ne reniera pas l’excellent Tim Burton. Yu utilisant à la manière d’un McTiernam le moindre recoin de son décor, il est clair, et c’est ce qui explique le peu d’engouement du public asiate pour ce film, que Yu a par là même, à l’instar d’un John Woo avec son « A toute épreuve », fait son ticket d’entrée pour Hollywood….et ce ticket est à comparer à celui de Woo car c’est œuvre est absolument géniale dans son ensemble.

Cette relecture du fantôme de l’opéra, déjà maintes fois représentées à l’écran (je crois que la première adaptation date des années 20) à l’instar du Dracula de Bram Stocker est à classer dans la catégorie des chef d’œuvres d’adaptation et serait même à ranger aux côté de celle que Coppola a faite avec le dernier film cité. Esthétiquement superbe, cette œuvre est traversée d’un souffle romanesque héros du commun que je soupçonnais guère possible dans le cinéma HK de la fin des années 90 et si on peut reprocher une approche musicale un peu trop sirupeuse de la pièce « Roméo & Juliette » jouée dans ce fameux opéra, il faut bien se faire à l’idée que nous sommes face à un véritable chef d’œuvre tant scénaristique que artistique et que tout le monde, même les plus réfractaires au cinéma asiatique devraient le visionner afin de découvrir ce qui restera comme, aussi, la plus belle mise en scène du livre de notre Gaston Leroux national.


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format Video : 16/9 – Ratio : 2.35:1

Avis : Un très bon travail de plus de la part de Metropolitan./HK Video. L’image est tout simplement splendide. Le master a été magnifiquement restauré et ne subsiste quasiment aucun défaut. Dans le même temps, l’image affiche des couleurs plus que pimpantes, et la compression, même dans les nombreuses scènes enfumées et nocturne, n’est jamais prise en traître.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 2.0 en cantonnais & mandarin – Sous titres : Français imposés sur les Vo

Avis : J’ai simplement testé la version cantonaise mais elle sévère très précise et surtout dynamique. On regrettera que ce film n’ait pas hérité d’un remixage 5.1 qui aurait été le bienvenu


L'Interactivité : 1/3

L'ergonomie des menus :
Une fois de plus dans la collection, c’est très sobre et très élégant avec ces titres inscrits dans la partie inférieure, garantissant une excellente lisibilité et une série de micro scènes sonorisées par des extraits de la BOF qui défilent sur toute la partie de l’écran. Pas de transition mais chaque page, notamment celle des chapitres est animée de façon différente.


Les bonus :

  • Un semblant de making of
  • Bande annonce du film
  • 8 bandes annonces de la collection
  • Cette édition ne mérite donc son appellation collector limitée que par un packaging digne de ce nom.


    Les Visuels : 0/1



    La pochette / Le packaging

    Le boîtier est du même type que « Princesse Chang Ping » que j’ai critiqué dans ces pages et dont j’ai déjà fait le best of, à savoir, un solide livret en format à l’italienne, aux couvertures très épaisses et qui contient à la fin la galette du film. Le tout est inséré par le haut dans un surétui cartonné qui inspire le même respect. Dans des teintes bleues nuit, ce packaging inscrit le spectateur directement dans l’ambiance romantique du film et la construction très sobre des jaquettes en fait un très bel objet de collection.

    [ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]



    La sérigraphie

    La sérigraphie ne complète pas l’arrière plan . Elle n’en demeure pas moins très belle, représentant dans la partie supérieure, le dôme de l’opéra, dans la partie inférieure, ce dernier en train de brûler et enfin, dans la partie gauche, le visage de la si belle actrice. A droite par contre, nous retrouvons les mentions légales et le titre. 1 seul logo placés en bas.

    [ Voir le Top Sérigraphie pour ce DVD ]


    Note Finale : (15/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 22/05/2008 à 10:04 par phibes : Le meilleur film de ronny yu? Mais visiblement tu ne sembles pas connaitre "Jiang Hu, entre passion et gloire" (aka la fiancee aux cheveux blancs). Comme je ne connais pas celui-ci, match nul. J'essairai de le voir, car tu m'en as donne l'envie.
    - le 21/05/2008 à 10:21 par nicofeel : Excellent film pour une excellente critique. Voilà succinctement ce que je pense.

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