DVD A LA LOUPE

Résumé : Paul est un génie de 15 ans, un scientifique spécialisé dans l'intelligence artificielle. Il a construit un robot nommé BeeBee qui montre parfois certains signes d'autonomie. Paul et sa mère viennent d'emménager dans une nouvelle ville grâce aux talents de Paul qui étudie maintenant dans une nouvelle université de médecine. Paul se lie d'amitié avec un étudiant qui livre les journaux sur son vélo et sa voisine la belle Samantha qui vit avec son père très violent. Lors de la fête d'halloween Paul et ses amis décident de faire un tour chez la sinistre voisine Elvira mais le canulars tourne mal. Peux de temps après Samantha est plongée dans le coma après une dispute avec son père. Paul décide de la sauver en utilisant les puces de son robot.

Avis : C'est un film tourné par Wes Craven alors en plein «succès» avec ses films d'horreur mais celui la ne restera pas comme une œuvre majeure du maître. Le film est tiré d'un roman de Science fiction de Diana Henstell et c'est son seul livre. C'est un genre nouveau pour le réalisateur bien que le concept sur l'intelligence artificielle est à la mode.
Ce film pour éviter la censure retirera quelques scènes qui seront réintroduites par le suite dans les versions Dvd. Le budget est de 5m$ rentabilisé aux Us, mais le film est interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie même en version censurée.
A l'origine ce sont les soucis entre Craven et la Warner qui n'ont pas aidé ce film, l'éditeur attendait un nouveau film d'horreur, et le réalisateur souhaitait mettre sa réputation au service du fantastique ! Les 2 jeunes acteurs principaux sont quand mêmes nommé pour un Award.

C'est donc une série B de la fin des années 80 bien alléchante si on se fie à la jaquette «rencontrez la nouvelle créature terrifiante de Wes Craven». Et pourtant ce film est totalement déstabilisant avec cette intention pour le réalisateur de prendre un sujet comme l'intelligence artificielle loin d'être sa marque de fabrique.
Et c'est cette hésitation de style qui rendra ce film finalement sous exploité. En effet il peine a décoller avec un style académique qui se révèle finalement bien léger, mais qui serait totalement insipide sans le talent de Wes Craven.

Le film démarre avec une scène choc qui nous permet d'être immédiatement dans l'ambiance et surtout de découvrir «l'engin BeeBee» et le personnage principal dans un court et sympathique prélude. Puis c'est le générique avec titre Us et sa musique énigmatique. L'image reprend et le film commence dans la continuité du prélude et finit le long générique avec cette étrange atmosphère et une audacieuse réalisation.

Le robot est excellent et devient rapidement le vif du sujet. A noter la voix du robot est excellente pour l'époque du film. Les scènes comportent peux de mouvements de caméra et beaucoup de dialogues. L'histoire avance avec de nouveaux personnages dans une ambiance «futuriste» qui étonne par son coté si crédible. Le rythme est vif et le film gagne en intérêt avec l'arrivée de l'autre personnage principale.
C'est une réalisation académique dans cette ambiance SF, fantastique et limite horreur alors qu'apparaît la 1ère scène choc à grand renfort de musiques crispantes, fidèle au style du réalisateur. Cependant la fabrication des effets est bien légère, on pouvait s'attendre à mieux vue la date de sortie du film.

Une étrange histoire prend forme. La réalisation reste relativement fixe et son sujet énigmatique «mais pas nouveau», fait doucement son apparition. Les rebondissements opèrent un changement de l'intrigue, dans ce film qui est totalement linéaire et qui alterne les émotions, le fantastique et l'horreur à grande vitesse. Et c'est bien avant la mi-film qu'on rentre dans le vif du sujet, ce qui augmente l'intérêt du film lors d'une scène saignante mais prévisible.
C'est dans cette ambiance agréable qu'on retombe malheureusement dans le mythe tellement vue et revue de Frankenstein, mais qui est emmené dans le plus pur style «intrigant» du réalisateur afin d'arriver à la mi-film.

L'histoire rebondit donc encore une fois. L'atmosphère est bien plus sombre et de plus en plus étrange alors que le film ne décolle à aucun moment et reste mystérieusement platonique suivant son intrigue sans faille et bien trop prévisible. La violence augmente lors de la longue scène de la cave, et lance aussi le long dénouement dans une ambiance de plus en plus troublante.
Puis c'est le final ou l'intrigue se déchaine, et rend les dernières minutes du film réellement pertinentes avec une fin incroyable.

 
L'amie mortelle