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DVD A LA LOUPE


INTERSTELLAR (BLU-RAY)

Lui écrire montana62

Interstellar (Blu-ray) DVD sorti le 31/03/2015


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Warner Home Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

Date de sortie en salle: 5 Novembre 2014
Nombre d'entrées : 2 640 439 env.
Durée du film : 2 h49mn03s

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Nombre de visites :
579


   

Le Film : 9/10

Résumé : Alors que la Terre se meurt, il relate l'aventure d'une équipe d'astronautes qui franchit un trou de ver apparu près de Saturne, afin d'atteindre une nouvelle galaxie, d'explorer un système stellaire et de trouver un nouveau monde habitable par l'humanité pour la sauver.

Avis : Interstellar affiche par son titre les couleurs d’une odyssée galactique dont l’essence et la complexité peuvent décourager à première vue les néophytes de l’astrophysique. Le 7ème art s’est contenté souvent, dès qu’un vaisseau quitte la terre, d’une confrontation extra-terrestre, au plus d’une ballade dans notre bon système solaire.

Ici face aux menaces de l’extinction humaine, La gravité et l’amour vont constituer une équation métaphysique proposée par un Nolan plus perfectionniste que jamais.

L’humain contribue tellement à détruire l’équilibre écologique de notre planète, qu’on ne peut plus parler d’effet de mode cinématographique. Le climat et les cultures intensives ont fait atteindre un seuil critique à notre planète et la ferme de Cooper sert de point d’ancrage au récit. Cette première partie plante le décor d’un avenir peu optimiste pour l’homme, l’industrie technologique telle qu’on l’a connu est devenue obsolète et inutile face aux urgences alimentaires.

Cooper privé de son épouse doit faire face à l’éducation de ses enfants et à des éléments paranormaux qui perturbent sa fille Murphy. Christopher Nolan prend son temps pour nous présenter cette famille, le drame qu’elle a subi a renforcé les liens mais aussi fait prendre conscience qu’il était important que chacun soit vite autonome. Une nouvelle tempête de poussière va accélérer le « destin » de cet ancien pilote et le récit.

Si le réalisateur se penche sur l’écologie et la famille, il injecte par petites doses des faits surnaturels pouvant fausser certaines pistes. Ces mêmes effets ouvrent un second chapitre et les portes de l’avenir ou plutôt de l’espoir : la NASA.

C’est là que l’astrophysique fait sont entrée, la « vulgarisation » de cette science par le réalisateur appuyé par l’astrophysicien Kip Thorne va permettre une compréhension abordable du spectateur lambda. Trou de ver, relativité, gravité, les êtres du Bulk, la théorie des cordes, les explications se bousculent et mettent en lumière 2 solutions. Mais derrière ces choix, des décisions sont à prendre vu l’urgence et les temps de trajet risquent d’être longs. Pour Cooper et surtout ses enfants, cette séparation prolongée est synonyme d’un nouveau « deuil » familial. Ainsi la question cruciale du film est posée : jusqu’où sommes-nous prêts à vouloir sauver l’humanité ?

Afin de ne pas trop s’éterniser sur un choix, L’ellipse temporelle tranche l’émotion ainsi que nos repères de terriens. Nous plongeons dans l’inconnu et restons suspendus à la mission où d’autres choix vont être faits. La roublardise de Nolan entre en jeu, en hommage au célèbre « 2001 », on retrouve un cousin éloigné (TARS) du célèbre monolithe noir mais bien plus démonstratif. En effet ce robot cubique a la capacité de développer l’humour, un argument salutaire mais restreint vu le contexte. Implanté par l’humain, c’est la « machine » qui permet partiellement au spectateur de se dérider. Une fois amarré à « l’endurance », le rythme s’accélère une fois de plus et nous voilà transporté vers ce trou de ver. Singularité, gravité, enfin nous pouvons matérialiser ce langage scientifique bercé par la formidable partition d’Hans Zimmer. Mission de reconnaissance ou arche de Noé, « l’endurance » et son équipage vont par leur choix affectif ou humanitaire provoquer le destin. Difficile d’abuser plus de la gravité sans jouer les être de Bulk et spoiler. Il faut juste savoir qu’au final l’humain reste plus que jamais acteur malgré la technologie et la science.

Nolan nous propulse vers les étoiles dans un tourbillon d’images qui tourne à la démonstration avec cette vague de 1000 mètres ou l’approche du trou noir. Mais démonstration ne rime pas avec exagération et le réalisateur a l’intelligence de distiller ses effets avec la maîtrise d’un chef d’orchestre. Si la densité du récit laisse peu de temps mort au spectateur malgré ses 2h50, Nolan adapte son script au spectateur néophyte afin que la complexité ne vienne pas trop polluer la réflexion. C’est peut-être à ce niveau que Kubrick a échoué dans son 2001 alambiqué.

Bien que surfant sur la mécanique quantique ou la métaphysique, l’œuvre invariablement s’harponne à ce sentiment humain si particulier : l’amour. Ici il traverse la singularité gravitationnelle et inonde chaque décision en constituant une faille visible dans le récit. Car si Nolan flirte par moment avec Kubrick, il tombe également dans les travers d’un Spielberg ou cette fois émotion rime avec exagération. La structure est tellement façonnée sur la survie humaine, qu’individualiser radicalise la pensée sur un schéma hollywoodien bien connu.

Si la 5ème dimension est l’amour, ce serait bien trop réducteur de classer l’œuvre uniquement comme un pamphlet moralisateur. Nolan cherche à titiller le spectateur, la prise de conscience passe par des actes bien plus concrets qu’une séance de cinéma. Nous avons des échéances à court terme (écologiques) et à très long terme (naturelles) qui plongera irrémédiablement la race humaine à son extinction. Il est donc temps de s’atteler à la tâche et de lever les yeux vers le ciel afin d’entrevoir une issue de secours pour l’homme.

Le casting s’appuie sur quelques valeurs sures du réalisateur, comme Michael Caine et Anne Hathaway. Matthew MacConaughey amène également son enthousiasme mais au final le thème fédérateur casse le casting en le rendant secondaire.

Nolan le perfectionniste a une nouvelle fois choisi pour matérialiser l’inconnu le compositeur Hans Zimmer. Ce dernier tout comme le réalisateur a privilégié l’organique au numérique, les cuivres et l’orgue distillant des mélodies aussi entêtantes qu’inquiétantes.

En choisissant le cérébral à l’action, Nolan prend à contre-pied le traditionnel blockbuster. Le budget conséquent de 165 M de dollars réussit tout de même à multiplier par 4 ses recettes. Les français ont accueilli l’œuvre dignement avec un peu plus de 2,5 millions de téléspectateurs, mais c’est 2 millions de moins qu’ « Inception » ou « Dark Knight Rises ». Malgré son succès Nolan reste oublié de l’Academy Awards avec 5 nominations (décors, montage sonore, son, effets visuels et musique) et aucune statuette.

Rabelais a écrit « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme », avec Interstellar Nolan inverse quelque peu les choses, « Sans âme la science ne pourra servir qu’un champ de ruines ». Au final Interstellar n’est pas le chef d’œuvre annoncé mais c’est un grand film de science-fiction.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : disque 45,93 Go- Encodage MPEG4-AVC - Format 2.40 et 1.78 (IMAX) - 16/9

Avis : Comme dans ses derniers Batman, Nolan privilégiant la bobine au numérique utilise le double format 35mm/IMAX ce qui vaut un 2.40 en 35mm et 1.78 en IMAX. Pour les possesseurs de vidéoprojecteur, il vaut mieux prévoir à l'avance le réglage surtout sur des écrans 2.40. En IMAX, c'est un véritable feu d'artifice de précision, l'approche du trou noir est un pu régal, la gestion des noirs et le contraste permettent une lisibilité de tous les instants. Le directeur de la photo Hoyte Van Hoytema opte pour des couleurs légèrement désaturées pour bien marquer l'état de crise dans lequel se trouve plongé notre monde. Quand on repasse en 2.40, le grain se fait un peu plus présent, mais surtout on note un manque de netteté flagrant dans la profondeur, ces 3 scènes le démontrent nettement (55‘30) (1h02mn11s) et (1h27mn30s). La particularité de l'IMAX qui n'aime pas l'exigüité peut expliquer un tournage dans ce double format, le prix sans doute aussi. Sinon l'ensemble reste de haut vol.


Le Son : 3/3

Détails techniques : Français et Anglais DTS-HD Master Audio, Italien, Espagnol, Portugais DD 640 Kbps
Sous-titres : Anglais, Français, Italien, Portugais, Néerlandais, Espagnol.

Avis : Warner semble avoir rectifié le tir, du moins sur ses gros titres, on dispose ainsi pour la VF d’une piste HD qui fait jeu égal à la VO pour le Bitrate. Attention sur cette scène (1mn30s), le caisson fait carrément léviter votre canapé, j’ai du sauter sur l’ampli car on est à la limite du seuil de la douleur tant le dynamisme est (trop) élevé. Ca se calme ensuite et je n’ai pas noté un tel écart même si la scène de décollage est très impressionnante. Comme c’est un second visionnage, j’avais remarqué une attention très soutenue pour les partitions d’Hans Zimmer, je pense que le mixage en fait privilégie cette piste aux dépens parfois des dialogues. Sinon le doublage se fond parfaitement à l’ensemble, la bande originale est parfois d’une pureté cristalline, quel régal !


L'Interactivité : 3/3

L'ergonomie des menus :
Le 1er disque qui comporte le film est assez austère dans sa présentation même s'il conserve une vision proche du thème. On retrouve pour les menus Démarrer le film - Chapitres au nombre de 20 - Langues. Sur le second disque , on dispose du même visuel et les menus proposent bonus et Langues


Les bonus :

Nous disposons d'un disque (27,54 Go) entièrement consacré aux bonus. Ce disque comporte 3 parties.

  • La science d'Interstellar (50'20) : Nous plongeons au beau milieu de l'astrophysique piloté par Kip Thorne et narré par l'acteur Matthew Mc Conaughey. Interstellar s'est nourri de beaucoup d'hypothèses fondées ou probables. L'existence de planètes habitables par la sonde Kepler est déjà un projet qui existe depuis 20 ans. On a même trouvé une planète similaire à la notre, mais la planète Kepler-186f est à 4,82 Billiards de km de la terre soit 500 ans de voyage à la vitesse de la lumière. Dans ce sujet riche on y parle bien sur de la déformation de l'espace temps un des socles du film. La théorie de la relativité d'Einstein pose que l'espace-temps est comme un tissu souple. Et les objets qui s'y trouvent : le soleil, les planètes, même nous, le déforment. La conséquence de cette déformation c'est la gravité. Une démonstration simple est faite avec 2 personnes ayant en commun une montre atomique de grande précision dans un immeuble avec l'un étant au rez de chaussée et l'autre au dernier étage. A l'arrivée il y a quelques secondes de décalage. On enchaine sur le trou noir au centre de la voie lactée, ce dernier a une masse de 4 millions de fois à celle de notre soleil. Les explications s'enchainent à un rythme d'enfer avec les disques d'accrétion, la théorie de l'inflation cosmique, le voyage dans le temps et l'entropie qui mesure le désordre de l'univers. Chaque partie s'efforce de faire le lien avec le film tel que ce bassin de poussière dans les années 1930 qui a entrainé une catastrophe écologique comparable à celle d'interstellar. On peut revoir également l'évènement du 15 février 2013, un météor de seulement 20 mètres de diamètre qui a libéré 20 fois l'énergie d'Hiroshima. Cela nous entraine vers l'irrémédiable et la mort programmée de notre planète qui sera grillée par notre bon vieux soleil. Sauver l'espèce humaine passe ainsi par l'espace et nous ramène aux fondamentaux du film. Un sujet de 50 minutes passionnant, totalement en accord avec le film, d'une grande intelligence dans sa narration et surtout sans la moindre complaisance ou promotion.


  • Le 2ème gros morceau des bonus est le making of "Dans les coulisse d'Interstellar" qui comporte pas moins de 14 modules

  • - Préparer un voyage interstellaire (7'49) : L'étape pré-production du projet s'oriente sur une science réélle. A l'origine c'est le frère de Christopher Nolan qui se colle au script aidé bien sur par l'astrophysicien Kip Thorne. Christopher reprend ensuite le script pour l'élaborer avec comme socle de coller au plus près de notre réalité actuelle. En cela, cela lui évite de perdre un temps précieux à deviner ce que sera notre futur. Rapidement, il parle de l'utilisation de l'IMAX et une grande première, la possibilité de porter la caméra sur l'épaule afin de filmer même dans des endroits confinés. Cet amuse-bouche augure déjà de la densité des sujets traités qui nous attendent, on en salive à l'avance !

  • - La vie dans la ferme de Cooper (9'43) : Première surprise, ce n'est pas aux USA mais au canada près de calgary que se trouve la ferme des Cooper. Nathan Crowley le chef-décorateur explique les raisons de ce choix et les détails dont beaucoup nous échappent. Hoyte Van Hoytema le directeur de la photo (le costaud qui porte la caméra IMAX sur les épaules) lui indique l'emplacement exact de la ferme choisi pour ses éclairages. La 2ème surprise est annoncée par le frère de Nolan venu rendre visite pour découvrir ce lieu important dans l'intrigue. Voir cet immense champ de maïs dans un tel endroit paraissait suréaliste. En fait c'était bien le cas, puisque le champ a été semé uniquement pour les besoins du film provoquant au passage quelques sueurs froides en raison d'une pousse tardive compte tenu de l'emplacement et de l'environnement climatique. George Cottle le coordinateur des cascades embraye sur la grande difficulté à rouler dans un champ ou le mais faisait près de 3 mètres de hauteur réduisant presque à néant toute visibilité. Scott Fisher le superviseur des effets spéciaux enchaine quant à lui sur la scène du drône. Les effets spéciaux sont déjà abordés au travers de ce champ de maïs qui brûle, pour nous néophytes on nous explique qu'un champ de maïs vert ne peut pas brûler, il faut donc recourir à des artifices et non des moindres avec ces tanks de propane de 1 900 litres. La conclusion de ce reportage se termine de façon inattendu mais nous ramène à la réalité d'une telle entreprise : l'argent. Après avoir semé sur 2 champs de 120 et 200 hectares pour les besoins du film, le soucis du retour sur investissement et la vente du maïs a permis une rentrée d'argent qui n'est pas à négliger.

  • - La poussière (2'38) : 3ème surprise, exit les CGI, c'est de la vraie fausse poussière à base d'un agent de remplissage alimentaire. Plus pratique pour maîtriser la lumière, on découvre la logistique nécessaire pour mettre en place un tel procédé. Et il ne suffit pas de mettre une bonne dose de réalité pour "salir" une rue entière, il faut également en passer par la case nettoyage une fois la scène terminée. Dans ce cours reportage, on note juste l'intervention inutile de l'actrice Jessica Chastain ravie de tourner au canada et avec une telle équipe, à croire que cette petite promotion a été oubliée au montage.

  • - Tars et Case (9'27) : Nolan voulait à la base un bloc plus fonctionnel qu'esthétique. Toujours très soucieux de minimiser l'apport d'images de synthèse, on découvre en 4ème surprise que le robot est utilisé par un marionnettiste pour les déplacements et passe par la retouche effets pour gommer ce qui reste visible. L’alliage utilisé rendait malheureusement le poids de ce cube (90 kg) impossible à déplacer pour un homme normalement constitué, mais là le génie humain intervient grâce à un système d’air comprimé qui permet de soulever les éléments. On suit toujours en parallèle les scènes du film avec les robots utilisés et on se pose invariablement la question : pourquoi ne pas avoir utilisé simplement des images de synthèse ? Christopher Nolan et son soucis de réalisme est sans doute un début de réponse.

  • - Les sons cosmiques d'Interstellar (13'40) : On attaque très tôt la partie musicale de ce best-of tout simplement parce qu’elle conduit une partie du récit. Nous ne sommes pas dans la post-production, Nolan a donné une esquisse du récit à Hans Zimmer sans donner de détail et encore moins la trame centrale. Sur une page d’écriture, Zimmer construit la colonne vertébrale du thème principal du film et Nolan s’en sert pour peaufiner son script. Désireux d’oublier la collaboration et les thèmes utilisés dans la trilogie de Batman, le compositeur décide de changer radicalement d’instruments en utilisant les orgues d’église pour appuyer la métaphysique et non un quelconque aspect religieux. Mais le génial Zimmer sait s’entourer du personnel le plus compétent et talentueux possible comme Roger Sayer « organ soloist », l’occasion de découvrir l’incroyable complexité des structures harmoniques dont cet homme est capable de tirer d’un tel instrument. L’orchestre est amené au sein même de cette cathédrale londonienne après de multiples essais, car l’architecture permet un acoustique sans nul pareil. Et pour bien démontrer que nous ne sommes pas dans la post-production, les morceaux sont joués sans la moindre image, juste à l’émotion pour déterminer si la prise avec l’orchestre est bonne. Dès lors on assiste à une utilisation pour le moins surprenant des instruments, certains tapent leur violons avec un crayon, d’autres tapent sur le côté de leur contrebasse ou frappent le bec des cuivres. On rentre au coeur du génie de la musique et sa composition, Zimmer parle de corruption des sons au fur et à mesure qu’on quitte la terre. On comprend mieux l’alchimie entre Nolan et ce compositeur, tourner sur pellicule implique de jouer avec de vrais intruments comme un orgue ou un violon. La simulation numérique n’a pas sa place ici. Un sujet aussi captivant à regarder qu’à écouter.

  • - Les combinaisons spatiales (4'31) : Mary Zophres (costumière) nous décrit la volonté du réalisateur à utiliser un élément basé sur une technologie existante. Tout doit être fonctionnel, légèrement futuriste mais jamais trop sophistiqué et tout cela a un poids, 15 Kg ! Il fait forcément chaud sous ce type d’équipement, on découvre ainsi des systèmes de refroidissement pour alléger la chaleur que doit supporter l’acteur. On note pour la seconde fois l’intervention des acteurs (Anne Hathaway) plutôt inutile.

  • - L'endurance (9'24) : On passe au vaisseau interstellaire conçu de petits modules, sa forme circulaire permet de créer une gravité artificielle pour prévenir de l’impesanteur et de l’atrophiement des muscles. Construit de 12 capsules ayant une fonction propre, elles sont par groupe de 4 pour 4 moteurs, 4 capsules d’atterissage et 4 habitations. On suit en image accélérée la construction partielle du vaisseau avec ce balancier hydraulique géant de 50 mètres. Comme on baigne dans le réalisme, le chef décorateur nous fait une petite visite guidée du plateau-vaisseau plus vrai que nature avec ses tables ou sièges encastrés. Encore une fois la possibilité de créer un univers réel même factice permet d’oublier les écrans verts et à l’acteur d’obtenir des réactions biens plus naturelles et émotionnelles.

  • - Le tournage en islande - La planète de Miller / La planète de Mann (12'42) : Nilo Otero (1er assistant réalisateur) nous emmène sur cette terre si particulière de l’Islande. Pour la partie mer, il a fallu paver pas moins de 15 km de route afin de permettre l’acheminent de lourds équipements comme le ranger qui pesait près de 6 tonnes. Il est fait état de soucis techniques comme la combinaison percée d’Anne Hathaway et bien sur de « la vague » sensée mesurer 1 200 mètres de hauteur. Les acteurs reviennent sur l’incroyable beauté du plus grand glacier d’europe et toujours l’avantage de disposer d’un élément naturel pour une interprétation plus fluide. Malheureusement un élément naturel amène un évènement naturel et Nolan revient sur les difficultés à tourner par des vents à 160 km/h bien souvent imprévisibles. Ce déchainement climatique amène une anecdote, en effet Nolan soucieux de dépenser utilement l’argent du projet, décide que ces journées impossibles à tourner peuvent être utilisées sur le parking de leur hôtel pour faire un maximum d’inserts. Le sujet poursuit sur le combat des 2 scientifiques sur le glacier et sa préparation dans les studios de Los Angeles. Mais encore une fois, tourner sur un lieu naturel amène son lot d’interrogations comme lorsqu’une avalanche se produit à quelques centaines de mètres de la scène de tournage. Mais au final, tous ces soucis climatiques rugueux sont vite oubliés une fois le résultat découvert sur les rushs visualisés bien tranquillement à Los Angeles.

  • - Le ranger et le lander (12'20) : c’est encore logiquement le chef-décorateur qui se colle au reportage. Car toujours soucieux de réalisme, l’équipe est allée voir la navette « endeavor » et ses structures permettant notamment de se protéger de la chaleur. Mais cette fois-ci c’est sur un ordinateur que démarre la conception de ce vaisseau moderne grâce à un design 3D permettant de coller les différents éléments imprimés. On pénètre ainsi par la suite dans le vaisseau à taille presqu’humaine. On voit ensuite Nolan « s’amusait » avec ces maquettes géantes à Los Angeles, le déplacement s’opérant sur des vérins géants et la caméra IMAX fixée judicieusement sur le vaisseau pour redonner les bonnes conditions d’éclairage afin d’obtenir l’ombre exacte sur la surface du vaisseau. Nolan obsédé par le réalisme nous décrit 2 types de film de science-fiction. Celui (privilégié par les amateurs du numérique) qui ne se préoccupe pas des séquences d’amarrage d’un vaisseau privilégiant les combats laser et l’autre (Nolan) pour qui la séquence devient essentielle à l’intrigue.

  • - Miniatures dans l'espace (5'29) : On suit une combinaison de maquettes qui n’ont de miniatures que le nom. En effet la station recréée au 1/15 mesure tout de même 4 mètres de large (une partie au 1/5 faisait 12 mètres de large) et permet des plans d’un réalisme incroyable grâce à la « motion control » technique où la caméra est fixée sur une grue contrôlée par ordinateur. On rentre de ce fait beaucoup plus dans la technique avec l’éclairage utilisé et ses longs temps d’exposition. Avec les niveaux bas de luminosité utilisés, l’obturateur doit rester ouvert très longtemps sur la caméra, ainsi on passe de 24 images/secondes à 3 ou 4. De ce fait comme les mouvements de caméra sont très longs, les plans le sont également et ne permettent en général que la réalisation de 4 plans par jour. Un sujet riche malgré ses 5 petites minutes pour tout amateur de technique.

  • - La simulation de l'apesanteur (5'31) : Il n’est pas question ici d’aller dans l’espace ou d’utiliser des avions spécifiques, Nolan reprend les techiniques utilisées déjà dans « Inception ». Une partie des décors a été recréé, sinon les acteurs disposaient de câbles ou de mini-plateforme. Pour donner les sensations, la décor monté sur vérin était quasi à la verticale et l’acteur n’avait plus qu’à plonger. Comme la technique est connue et déjà vue dans d’autres bonus, c’est pour le moment le sujet où on en apprend le moins.

  • - Phénomènes célestes (13'22) : Il est question de Mirage gravitationnel mais le plus drôle c’est lorsque Kip Thorne évoque le nom de « trou de ver ». La référence étant la pomme, si vous voulez vous déplacer, vous avez 2 solutions. La 1ère, vous parcourez la surface pour vous rendre aux 2 extrémités. La seconde, vous faites un trou de part en part comme le ferait un ver et forcément le chemin est plus court. Plutôt basique comme explication, mais au final la plus représentative. Pour casser nos rêves, l’astrophysicien confirme qu’un trou de ver ne peut pas normalement être naturel, ce serait une intelligence supérieure qui pourrait le créer. Difficile de représenter à l’écran un trou noir, mais l’homme ne manque pas d’astuces comme cette explication d’alignement de 2 retroprojecteurs numériques.

  • - A travers le temps et les dimensions (9'02) : Enfin on comprend grâce à ce sujet et dans notre dimension... humaine ce qu’est le Tesseract. Avant de lire le résumé, je précise qu’il faut avoir déjà vu le film, sinon spoiler !!!!!!!!!!!
    D’après Nolan (surtout moi) le tesseract a été visiblement l’une des choses les plus compliquées à concevoir et visiblement à expliquer. En effet il est basé sur le concept de suppression d’une dimension spatiale et de substitution du temps. Pour simplifier les choses Paul Franklin (superviseur des effets spéciaux) nous explique qu’un Tesseract est l’ombre tridimensionnelle d’un hypercube quadridimensionnel qu’on déplie. Pour vulgariser la chose, si on déplie un cube à plat on retrouve 6 faces et cela forme une croix. Et bien pour le Tesseract chaque face est un cube tridimensionnel. Ouf on comprend mieux ! Et surtout on nous explique ce qui fait Cooper . Comme il ne peut revenir dans le temps, le tesseract (rappelons = hors du temps et de l’espace) permet d’envoyer un message dans l’espace-temps. La gravité est une onde qui se propage à travers l’espace-temps (selon Einstein). Pour revenir sur le concret, le Tesseract a été le lieu le plus compliqué à décrire et à faire. Et effectivement à voir la conception et surtout le décor qu’il représente on comprend sans peine le casse tête que cela a représenté. Encore une fois, la volonté du réalisateur de disposer visuellement de tels lieux a permis aux acteurs de se fondre plus facilement pour une meilleure compréhension et surtout une meilleure prestation. Si on est moins convaincu par Matthew McConaughey qui signifie que l’amour est la 5ème dimension, pour ma part le Tesseract a livré son secret et dissipé un certain brouillard. Ce n’est peut-être pas le meilleur reportage, mais dans tous les cas celui qui nous livre les clés de la compréhension totale du film.

  • - Dernières pensées (6'02) : C’est un sentiment partagé pour ce dernier module, qui mixe la promotion avec l’envie de voir plus loin. Si le coût humain pour ces explorations en terme de temps est une variable à ne pas négliger, comme le dit Nolan, nous avons oeuvré pour nous faciliter les choses. Y renoncer passera sans doute par ce type d’évènements climatiques ou alors la société a intérêt à revoir pas mal de ses fondamentaux. De très loin le sujet le moins intéressant.

  • On termine avec 4 bandes annonces différents du film en VO non sous-titrée


  • Les bonus proposés sont indispensables pour une meilleure compréhension du film. Aussi dense que le film, on savoure de pouvoir écouter l'équipe technique présenter leur travail sans la moindre recherche de promotion. Les inserts d'acteurs largement dispensables font plus le boulot de la promotion, même si les interventions de Matthew McConaughey semblent plus sincères et notent une grande implication et intérêt sur le projet.


    Les Visuels : 0/1



    La pochette / Le packaging

    Si warner a rectifié le tir sur l'audio, il y a encore un peu de travail pour son packaging. Le sur-étui présente le même visuel que le boitier amaray bleu. On retrouve l'acteur principal sur une des planètes plutôt hostiles. l'ensemble conserve le générique de son casting et un avis pas très partial de l'oeuvre. La différence se fait par contre le verso, le sur-étui supprimant le générique au bénéfice de photos supplémentaires. Si la première partie photos - synopsis - détail des bonus est plutôt agréable, on reproche toujours cette publicité de l'ultra violet, un générique et les mentions légales mangeant la moitié de la face. On reprochera également une lisibilité très moyenne concernant la partie technique. En ouvrant le boitier on retrouve un disque sur chaque face ainsi qu'une feuille volante permettant de disposer d'une copie numérique.



    La sérigraphie

    le visuel des sérigraphies est identique au menu des disques. Même austérité, même identification que le thème du film. On peut apprécier des mentions légales assez discrètes, mais dommage que les logos ne soient pas plus regroupés. Un effort est encore à faire à ce niveau pour les collectionneurs.


    Note Finale : (17.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 28/04/2015 à 11:58 par montana62 : Merci pour vos commentaires, vu le boulot que ça demande, cela fait plaisir à lire.
    - le 28/04/2015 à 07:43 par c2302t : Bravo pour cette belle critique,complète,qui a du te prendre du temps. Même si je ne suis pas d accord avec tout ce qui est dit, je salue l'effort.
    - le 14/04/2015 à 18:30 par nicofeel : Bravo pour cet excellent travail, notamment au niveau des bonus. Personnellement, je mettrais comme toi la note de 9/10 au film mais peut-être pour des raisons différentes : pour ma part, je trouve que les 3 premiers 3/4 d'heure du film sont un peu longs, mais si j'en conviens que l'on ne peut pas éviter de scènes d'exposition.
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