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DVD A LA LOUPE


AMERICAN SNIPER (BLU-RAY)

Lui écrire montana62

American sniper (Blu-ray) DVD sorti le 24/06/2015


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Warner Home Vidéo
Distributeur :
Warner Home Vidéo

nombre d'entrées :3 102 363
Date de sortie : 18 février 2015
Durée : 2h12mn39s

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Nombre de visites :
378


   

Le Film : 9/10

Résumé :  Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende". Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu'il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l'angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s'imposant ainsi comme l'incarnation vivante de la devise des SEAL : "Pas de quartier !" Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu'il ne parvient pas à retrouver une vie normale.

Avis : Depuis une bonne décennie, Clint Eastwood injecte dans ses œuvres une récurrente notion de sacrifice. Gran Torino, Million dollar baby, Mystic River ou Space cowboys ont vu la rencontre de personnages tourmentés ou malades qui choisissent d’aller au bout de leur conviction ou passion en passant par la case mortuaire.

Conviction, sacrifice voilà des mots qui collent parfaitement à Chris Kyle endoctriné par un père autoritaire qui ne voit que la force pour solutionner les conflits. Pas de place pour les faibles, un bon américain doit être un chien de berger qui veille sur son troupeau en utilisant les moyens adéquats pour le protéger. La formation de Navy Seal permet à cet homme froid et rationnel de développer un talent naturel de tireur d’élite. Les différentes attaques sur les sites américains vont l’amener à matérialiser ce don qu’il possède et la mission qu’il s’est fixé depuis sa jeunesse « protéger le troupeau ».

Il y a quelques similitudes au départ avec « Voyage au bout de l’enfer », on passe ainsi de la joie de son mariage directement à la lunette de son fusil qui fixe 2 cibles potentielles, une femme et un enfant. Son instinct de chasseur ne le trompe pas, ces 2 cibles armées d’une grenade représentent un danger potentiel, il faut donc mettre en pratique ce pourquoi il est missionné. Les coups de feu résonnent, ses premiers prédateurs tombent sous la précision des tirs, nous sommes rentrés de plein pied dans ce conflit irakien. Chris Kyle n’avait pas anticipé ce combat à distance où ses victimes pouvaient être des enfants, mais c’est le job et il n’est pas question de se poser trop de questions.

Pour désamorcer une tension au cordeau tout en montrant un côté irréel de cette guerre, Clint Eastwood injecte ces coups de téléphone donnés à son épouse d’une main pendant que l’autre vise tranquillement sa prochaine cible. Ses faits d’armes prennent une dimension de plus en plus importante au sein des unités qu’il protège. Même ses adversaires commencent à le redouter, cette machine de guerre puise sa source dans la satisfaction de protection, une vie prise pour une vie sauvée. Mais la guerre recèle des mécanismes qui vont bien au-delà de toute rationalité.

Son obsession de protection l’amène à se détacher de sa propre famille, insidieusement, sournoisement, l’homme est entrainé malgré lui à se soucier plus des enfants qu’il peut abattre que la sécurité des siens. Ses retours dans la famille traduisent une inutilité chronique et le constat amer d’un peuple et des médias qui abandonnent ses soldats.

La paternité et les jeunes combattants mutilés pourraient être une source de retour au pays. Mais là bas, en Irak, un loup disposant des mêmes dons que lui ne permet pas de trouver la sérénité. Broyé par la guerre et ses convictions, le bon berger américain doit continuer à faire parler les armes pour que le troupeau perpétue ces traditions de cowboy et de shérif.

Ce combat personnel d’une mission qu’il s’impose est bien l’élément le plus intéressant du film. L’Amérique est gangrénée par sa propre violence, et son obsession à vouloir maitriser le reste du monde en jouant les shérifs cache un pays qui se cherche et qui a perdu de sa superbe. Le retour au pays pour de nombreux soldats est une souffrance autant physique que morale, car le sentiment de désillusion et d’abandon les envahit.

Ces griefs ne sont pas nouveaux dans le monde du cinéma, mais Clint Eastwood se sert d’un fait réel pour démontrer toute l’absurdité d’un système qui ne maîtrise au fond plus grand-chose. Cette fonction de protecteur reste la seule branche à laquelle Kyle veut se raccrocher, il poursuit donc sa tâche en aidant les vétérans une fois de retour au pays.

L’autobiographie librement adaptée montre un homme qui n’a pas de remord à détenir le triste record du plus grand nombre de cibles tuées, pire, on en a fait un héros. Son seul regret réside dans le fait de ne pas en avoir tué plus pour protéger plus. Mais au final, qui le protège ?

Clint Eastwood dénonce cet antagonisme récurent, on oublie ces soldats blessés périssables mais on glorifie ses héros morts. Il pointe également du doigt la transmission familiale qui peut s’avérer fatale. Chris Kyle était-il vraiment un héros ou tout simplement la victime d’un mécanisme implacable ?

Nous sommes en tout cas les témoins d’un film remarquablement structuré et interprété. En choisissant l’ambigüité de ne pas évoquer les motivations d’une intervention en Irak, le réalisateur laisse planer le doute sur un patriotisme exacerbé. Après tout, ses rapports avec les armes ont jonché la majeure partie de sa filmographie. De plus son regard partial sur le peuple irakien fracture le sentiment du spectateur. Mais Eastwood préfère intelligemment s’intéresser au contenu qu’au contenant. Car l’adversaire le plus implacable pour ce navy seal n’est pas l’autochtone, mais bel et bien la société américaine étranglée dans ses convictions et ses mœurs.

Bradley Cooper s’est largement investi dans ce projet autant d’un point de vue financier que physique. Son interprétation est à l’image du sniper sans faille et maitrisée. Sienna miller est également parfaite dans la double casquette Femme et Mère.

L’Amérique soucieuse de ses héros est comme par hasard matérialisé par un box office qui donne à ce film le plus gros succès de Clint Eastwood. Les recettes dépassent les 500 millions de dollars soit presque 10 fois le budget de production. En France, les films de Clint Eastwood sont toujours attendus et celui-ci plus que les autres réalisant + de 3 millions d’entrées.

Si le film affiche un beau succès auprès du public, il est un peu l’oublié de l’Academy Awards. Avec 6 nominations aux oscars (Film, Acteur, scénario adapté, Montage sonore, son, montage) il ne récolte que le meilleur montage sonore.

Au final Eastwood porte un regard sans concession sur son pays qui chérit tant la puissance par les armes. En choisissant de suivre le parcours de ce sniper, il traduit la désillusion américaine. Pour ça American sniper est vraiment un grand film !


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format 2.40 - 16/9

Avis : Toujours épaulé par son vieux compagnon Tom Stern directeur de la photographie, Clint Eastwood nous propose une copie somptueuse. La précision comme les tirs de ce sniper est chirurgicale. Les multiples gros plans de Bradley Cooper ne laissent passer aucun poil de sa barbe. Les combats qu’ils soient nocturnes ou en pleine tempête de sable sont d’une précision à tomber par terre. Le contraste, la gestion des noirs, la dominante ocre qui colle au sujet, tout est fait pour nous donner un maximum de confort visuel et le résultat est un pur bonheur qui rend hommage au support.


Le Son : 3/3

Détails techniques : Dolby Atmos Anglais, Français, Allemand - Français DD+ 7.1 -1280 Kbps - Anglais True HD 7.1
Sous-titres : Anglais, Français, Italien, Espagnol, Néerlandais, Danis, Finnois, Norvégien, Islandais, Suédois

Avis : Si Warner délaisse souvent les bonus comme le packaging, on doit lui reconnaitre un gros effort sur la partie technique. Les amateurs apprécieront à condition d’avoir le matériel les pistes Dolby ATMOS en VO et VF, sinon True HD 7.1 compatible mais hélas bridées pour la VF. L’academy awards a récompensé à juste titre d’un oscar pour le meilleur montage sonore. Tout comme l’image on apprécie la remarquable précision du mixage avec ces tirs de sniper qui traversent notre pièce dans une fluidité impressionnante. Les combats de rue s’effectuent en fait au pied de notre canapé, nous nous retrouvons purement embarquer au milieu de ces pauvres militaires. La piste VO emporte logiquement le duel sur la VF, mais cette dernière a suffisamment de matière pour obtenir la note maximale.


L'Interactivité : 0.5/3

L'ergonomie des menus :
Sur l'image fixe de Chris Kyle prostré le menu propose Démarrer le film - Chapitres au nombre de 13 - Audio - Sous-titres et Bonus


Les bonus :

Une fois de plus Warner déçoit sur le prolongement du film. On nous propose 2 modules L'histoire d'un soldat - le parcours de l'American Sniper (31'04) et Le making of d'American Sniper (28'35) traités de manière identique sur le fond, seule la forme varie. Cette petit heure se consacre scrupuleusement à faire l’éloge d’un soldat qui s’est efforcé de protéger ses camarades durant les combats. Un sentiment de malaise se dégage dès les premières minutes. Voir la femme de Chris Kyle passait de l’exaltation à la douleur nous interpelle. On peut comprendre que la reconnaissance des actes de son mari mis en images soit pour elle une fierté. Mais le sujet ne voulait-il justement pas dénoncer les travers de cette fierté ? Une chose est sure, nous assistons à tout sauf à un making of, il suffit de voir le sous-titre de Bradley Cooper producteur, et les producteurs on en voit !

On doit se contenter de quelques phrases éclairs de Clint Eastwood, et du strict minimum sur les conditions et reconstitutions du tournage. Par contre Jason Dean Hall nous raconte en long, en large et en travers sur les 2 sujets, sa rencontre avec la famille Kyle. On a presque droit en direct aux larmes des intervenants quand ils ont appris sa mort. Pire pour le 1er sujet, on a droit à une voix off théâtralisée à outrance faisant penser aux récits bibliques des bons vieux péplums. Exit la dénonciation d’une société victime de ses principes, bonjour l’héroïsme à la palette.

Ces 2 bonus sont loin de rendre service au film, détruisant toute l’idée qu’on peut se faire du sujet, John Wayne n’aurait pas pu faire mieux pour la promo. Au final 2 modules détestables et d’une complaisance à la limite de la nausée.


Les Visuels : 0.5/1



La pochette / Le packaging

Le recto tranche encore plus que l’affiche originale sur le visuel du sniper. Avec cette bannière étoilée, le doute était permis sur le thème de l’héroïsme. Mais ici on voit un soldat complètement désabusé et prostré qui transpire la défaite. L’étui très esthétique efface un peu l’austérité du boitier amaray. On reproche toujours à Warner un générique envahissant et d’interminables mentions légales tout en distillant ses infos techniques à la loupe. On retrouve à l'intérieur sur chaque face les 2 supports ainsi que 2 codes : le premier permet de disposer d'Invictus, Gran Torino et Mystic River. Le second bien sur d'American Sniper.



La sérigraphie

C’est la continuité d’une politique qui vise à décourager les collectionneurs. On doit comme trop souvent se contenter d’un fond noir et de quelques logos pour tout habillage des galettes. Mais en plus, Warner s'efforce de les disposer aux 4 coins afin de polluer un peu plus le visuel


Note Finale : (16/20)

Commentaires concernant cette critique

- le 31/07/2015 à 10:39 par montana62 : J'avoue que la note de 0.5 pour les bonus est faible mais elle sanctionne plus la qualité que la quantité. Les 2 sujets font trop l'éloge de l'heroïsme du sniper aux dépens du film. A la rigueur, le 1er sujet pouvait se le permettre. Mais le second n'a rien à voir avec un making of, il ne fait que reprendre les "faits héroïques" du 1er sujet mais en public. A ce stade cela reste de la pure promo et malheureusement Warner est un peu trop coutumier du fait.
- le 31/07/2015 à 07:09 par Franjacq : Merci pour cette critique complète que je partage. j'aurai juste mis un peu plus que 0,5 à l'interactivité....

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