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DVD A LA LOUPE


PANIC ROOM - INCLUS DVD PROMO

Lui écrire Gaulhenrix

Panic Room - Inclus DVD promo DVD sorti le 06/11/2002


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Columbia / Tristar
Distributeur :
GCTHV (Gaumont/Columbia/Tristar Home Video)

Date de sortie cinéma : 24 Avril 2002
Nombre d'entrée en salle :
1 225 000

Durée du film : 1 h 48 min.

Acteurs: Jodie Foster

Achat du DVD : Comparer les prix avec le moteur

Nombre de visites :
6322


   

Le Film : 8.5/10

Résumé : Une mère et sa fille s’installent dans un appartement doté d’une pièce spéciale de protection. Dans la nuit, la mère, Meg, s’aperçoit que trois cambrioleurs se sont introduits. Elle a tout juste le temps de réveiller sa fille Sarah et de s’enfermer avec elle dans l’abri. Ce bunker est fait pour résister à tous les assauts. Mais comment appeler à l’aide quand les intrus s’ingénient à couper les circuits téléphoniques ?…

Avis : Avec ce dernier film, David Fincher réalise, d’abord, un exercice de style particulièrement réussi. Mais il crée aussi une atmosphère prenante dans la mise en place de son huis clos et, parallèlement, jette un regard caustique sur la recherche du besoin de sécurité absolue qui caractérise nombre de citoyens de son pays (Cf. le « Bowling for Columbine » de Michael. Moore). Il se permet même une subtile réflexion – cinématographique - sur les différences de destin selon la condition sociale à travers le jeu de l’apparence et de la réalité.

Dès le générique, la maîtrise technique de Fincher nous éblouit. Les multiples plans « aériens » de New York – plans fixes d’abord, puis lents travellings, plongées, contre plongées et vues en perspective se succèdent et suscitent le vertige – semblent le fait d’une entité supérieure qui scrute en tous sens cette ville réduite à ses buildings, cependant que l’activité humaine, écrasée au fond de véritables puits de béton et de verre, apparaît pour ce qu’elle est, canalisée, ordonnée et dérisoire. Ce regard caméra venu d’en haut impose alors la démesure des buildings qui semblent refléter dans leurs mille et une fenêtres l’anonymat, la froideur et l’étrangeté, ne serait-ce que parce que la Cathédrale elle-même – donc la dimension spirituelle de l’homme – est filmée comme écrasée par cet environnement moderne. Une impression renforcée d’ailleurs par les mots d’un générique aux étonnantes lettres blanches en relief, comme sculptées, qui s’accrochent frontalement aux façades ou suivent la perspective des profondes rues, se reflètent dans les vitres. S’installe ainsi, d’emblée, un malaise souligné enfin par un double thème musical : l’un, comme sous-jacent, souterrain et rampant par ses notes graves, évoque une menace qui semble rôder ; quand l’autre, qui lui succède bientôt au moment où s’affiche le titre, martèle les trois coups répétés d’un drame imminent.
Puis la caméra saisit un feuillage et la rangée d’arbres, qui suit, introduit la Nature dans la Ville par le biais d’un panoramique isolant un Central Park montré tel un vestige incongru, cependant qu’une voix féminine s’impose sur la musique et nous fait entrer dans le détail de la fourmilière humaine qui s’agitait, il y a peu, tout en bas. Et, précisément, cette conversation dans la rue entre deux femmes, leur marche pressée, et les reproches sur leur retard que leur adresse l’agent immobilier, sont les signes d’une société qui a perdu ses repères traditionnels : une Nature qui n’est plus qu’un décor artificiel, une vie qui s’apparente à une course, perdue d’avance, contre le temps. L’histoire peut commencer, nous savons qu’elle ne sera pas banale…

Le cadre choisi pour le huis clos est, paradoxalement, une immense résidence bâtie sur plusieurs niveaux qui abrite, à son dernier étage, une véritable chambre forte de protection. Et tout l’art du réalisateur est d’opposer ce vaste espace (intérieur) à l’étroitesse du bunker, comme, dans le générique, il mettait en contraste la verticalité et le gris des buildings à l’horizontalité et au vert de Central Park.
Ce « jeu » du chat et de la souris qui se déroule entre Meg et les cambrioleurs est saisi à l’aide de mouvements de caméra variés et incessants qui relèvent d’un exercice de style particulièrement brillant et touchent même à la virtuosité (certains plans séquences, notamment), mais ne sont jamais gratuits. Il s’agit, du point de vue du récit, de traduire, la progressive réduction de l’espace (l’extérieur de la ville, l’intérieur de la résidence ensuite, l’abri confiné et verrouillé enfin) mise en parallèle avec l’intrusion des voleurs prenant graduellement possession des lieux : les fréquents travellings avant ou arrière et les plans d’ensemble cèdent peu à peu la place aux plans moyens et aux gros plans.
Ce travail technique sur l’espace du film se complète d’un souci symétrique de traduire l’enfermement par le choix du moment de la journée – c’est au cœur de la nuit propice à la fulgurance des cauchemars, quand la ville dort et que, à l’extérieur, rien ne peut aider ni personne être alerté, que se produit l’irruption de la menace –, et par les éléments naturels – c’est une pluie diluvienne qui noie New York, isolant chacun chez soi et recouvrant de son crépitement continu tout éventuel appel au secours auprès d’un voisin.
Enfin, le film se déroule dans une obscurité savamment travaillé qui renforce l’encerclement des victimes (Fincher a changé son chef opérateur en cours de réalisation au prétexte qu’il ne lui donnait pas de noirs suffisamment profonds). Ainsi s’installe, visuellement et quasi physiquement, un sentiment de claustrophobie sur lequel joue à merveille le réalisateur de « Seven ».

Pourtant le récit progresse par l’enchaînement inéluctable des événements (l’intrusion, l’encerclement, la pénétration) et les différentes tentatives désespérées de Meg pour entrer en contact avec l’extérieur (appel téléphonique à la police, puis à son mari), cependant que la révélation de la maladie de Sarah ajoute encore à la tension de l’atmosphère. Le point fort du film – qui en relance l’intérêt – réside dans le rebondissement imprévisible habilement fondé sur l’inversion de situation : les assaillants se retrouvent eux-mêmes assiégés. En quelque sorte, le violeur ne peut plus se retirer...

Le film rend un hommage appuyé à Hitchcock. On donnera quelques exemples : on a déjà signalé le générique dont le regard caméra évoque directement le plan aérien qui survole la ville de Phoenix dans « Psychose », ainsi que les deux thèmes musicaux directement inspirés de ceux du générique du même « Psychose ». Les plans en plongée d’immeubles rappellent le début de « Vertigo ». La chambre forte où s’enferme Jodie Foster renvoie à l’ultime pièce refuge où Tippie Hedren est assaillie par les « Oiseaux ». Le voisin que l’on essaie d’alerter évoque « Fenêtre sur cour ». L’escalier monumental filmé en plongée ou contre plongée évoque celui de la maison de Norman Bates dans « Psychose ». En outre, l’humour d’un Fincher, caustique dans son propos – comment concevoir, une fois que Meg et Sarah sont enfermées dans l’abri, qu’elles puissent en sortir ! -, n’est pas sans rappeler celui, souvent au second degré, dont Hitchcock parsème ses films. Par ailleurs, il utilise les modes de l’antithèse et de l’inversion, évoqués ci-dessus, si chers au Maître. Enfin, on ne manquera pas de remarquer que Fincher reprend le thème du voyeurisme associé à l’art même du cinéma (la caméra indiscrète de Hitchcock faisait entrer le spectateur, par la fenêtre, dans la chambre d’hôtel et l’intimité de Marion et de Sam avec « Psychose ». Ici, Meg cloîtrée dans son réduit dispose de plusieurs écrans qui lui permettent de suivre les mouvements des intrus et d’intervenir par la voix pour les influencer. De même, une fois ceux-ci enfermés à sa place, elle saura les priver des images de la maison. Autrement dit, la réalité du film n’existe que par ses choix : on pourrait dire que, telle une réalisatrice, elle organise son tournage en intervenant auprès des acteurs-cambrioleurs par le son, et en sélectionnant ses images pour les spectateurs ; la chambre forte peut s’apparenter ainsi à une véritable salle de montage. Un film dans le film, en quelque sorte…

Le film s’achève, du point de vue du récit, sur le sacrifice de Burnham : voulant éviter les meurtres des deux femmes, il renonce à fuir avec les Bons dérobés. Fincher, non sans quelque grandiloquence, le filme, en contre plongée, les bras écartés tel un Christ, dont le visage montré en gros plan dit toute la détresse. Puis, Fincher lui substitue aussitôt celui de Meg, aussi émouvant. Ce parallèle entre les deux visages – et les deux destins – n’est pas sans signification et nous conduit à comparer les deux désarrois et à aller au-delà des simples apparences. Ces deux gros plans, malgré leur identité, sous-tendent bien plutôt le contraire. C’est bien Burnham qui est le personnage lumineux du film. Cet homme crucifié par sa bonté n’est-il pas précisément Celui que cherchait le regard caméra du générique dans cette ville anonyme de New York, livré à l’infidélité d’un Stephan Altman abandonnant femme et enfant, à l’affairisme immobilier d’un Evan Kurlander, à la cupidité d’un petit-fils prêt à léser les héritiers de son grand-père ? Burnham, à l’inverse, homme profondément humain et généreux, est poussé par la nécessité – payer le procès pour obtenir la garde de ses enfants – à se montrer, brièvement, malhonnête. Sa Rédemption ( ? ! ) par son sacrifice laisse un goût bien amer au spectateur et l’amène à penser que c’est bien lui le personnage central du film et que le don de soi n’est pas récompensé. La « victime », au final, n'est plus celle que l'on imaginait jusqu'alors : la situation de Burnham s’est définitivement aggravée alors que celle de Meg s’est améliorée. C'est bien la différence sociale qui explique la différence de destin !

Et, en effet, après un long fondu au noir qui "efface" en quelque sorte le drame, se développe alors la séquence finale du film qui est à mettre en perspective avec la séquence initiale. Il s’agit du même décor urbain de New York. Mais alors que le film commençait par une marche hâtive ponctuée des reproches de Meg à sa fille, la fin nous montre la mère et la fille, étroitement réunies sur un banc public, comme apaisées par l’épreuve subie, commentant – ensemble - les annonces immobilières. Le décor initial de la rue laisse place au cadre final chaleureux d’un Central Park magnifié par les couleurs mordorées de l’automne.
Mais ce n'est là qu'une apparence : la conversation des deux femmes est si futile par rapport au destin tragique de Burnham, que nous sommes amenés à penser que Fincher manie l’ironie : décidément, dans son cinéma souvent décrié pour son formalisme, voire sa vacuité, mais dont il faut décoder les apparences, les victimes – personnages ET spectateurs - ne sont pas celles que l’on croit…


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format : 16/9 Ratio : 2.35:1

Avis : On l’a précisé dans l’analyse du film, les événements se déroulent – en dehors des premières et des dernières minutes – de nuit et en intérieur, de sorte que l’image est sombre. Pourtant, le résultat est superbe de précision et permet d’apprécier le moindre détail des nombreux objets que rencontre la caméra au cours de ses fréquents mouvements. Il est vrai que le contraste, particulièrement soigné, donne de la profondeur à ce huis clos et que quelques très réussis clairs obscurs jalonnent le film.


Le Son : 3/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 français et anglais - DTS 5.1 anglais - Sous-titres : français, anglais, ...

Avis : Un son - à la hauteur de l’image – qui restitue, par ses basses, le climat oppressant du film. Mais les bruits ambiants – on songe, bien sûr, à la pluie – ont une belle présence. On notera également que la chambre forte une fois refermée, une sourde impression de caisson ouaté est parfaitement rendue.
Le Dts de la VO a pour lui une plus grande précision lors de certains effets et la VO est à conseiller. Mais la VF (DD 5.1) est très proche et les basses sont même plus présentes parfois que dans la VO. D’autre part, si vous préférez la VF, sachez que Jodie Foster se double elle-même, ce qui compense quelque peu le côté artificiel des autres voix françaises du doublage.


L'Interactivité : 0.5/3

L'ergonomie des menus :
Avec un fond sonore à base de basses inquiétantes, la caméra virevoltante, à travers une succession rapide de plans sombres de l’appartement, nous conduit jusqu’à la porte de la « panic room » qui se referme sur nous. Un second battant en acier double aussitôt la porte et se referme en la cachant.
C’est sur ce battant intérieur vert-de-gris que s’affiche alors le Menu. Bref, nous sommes enfermés dans le bunker et le Menu va pouvoir nous distraire… en attendant les secours : une bonne idée de mise en scène !
L’accès aux chapitres amorce un mouvement circulaire sonorisé qui part du battant du Menu et nous place face à une série huit moniteurs aux écrans déconnectés (« neige » à l’écran). Quatre moniteurs, au centre, affichent une image fixe et muette et conduisent, chacun, à quatre chapitres du film. Sept images se succèdent qui assurent l’ensemble des vingt-huit chapitres (7x4 = 28).


Les bonus :

Il faut signaler d’emblée qu’il n’existe pas de section Bonus. Mais le Menu propose deux suppléments : les filmographies et une bande-annonce. Il faut donc s’attendre sous peu (compte tenu de la sortie du Dvd il y a un an) à une nouvelle édition en deux Dvd sans doute richement dotée en Suppléments
.

  • Les Filmographies
    Un même mouvement circulaire, sonorisé, zoome entre les moniteurs du Chapitre et la porte blindée du Menu pour se centrer sur les Filmographies alignées de haut en bas dans des rectangles superposés. Le nom du personnage interprété par l’acteur s’inscrit en vert sur un écran au-dessus lorsqu’on revient au Menu. La touche du choix sélectionné se colore en rouge. Il est à noter que l’on peut passer d’une filmographie à l’autre sans avoir à repasser par le Menu. Mais il est navrant de constater que les filmographies sont bien trop succinctes !
  • Le film-annonce
    Elle est offerte en guise de second supplément. Une voix féminine off (en VO et non sous-titrée !) au ton dramatique définit les caractéristiques de la « panic room ». Puis, une succession rapide d’extraits de scènes du film, bien choisies pour leur atmosphère oppressante, se déroule et s’achève sur les voix de la mère et de la fille, cependant que le titre s’inscrit en rouge sur l’écran devenu noir. La bande-annonce est efficace et suggestive. Mais elle ne dure que deux minutes.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    Un étui aux couleurs rouge et noire reçoit, sur le côté droit, un digipack à trois volets qui est illustré de photos du film. Un livret est proposé qui annonce les différents chapitres. Un second DVD ne fait que proposer des bandes-annonces promotionnelles. C’est un bel ensemble.
    L’étui propose une composition stylisée mais intéressante. L’image est partagée verticalement en trois rectangles. Celui du centre, tel une fenêtre étirée, offre, vers le bas, le visage de Jodie Foster à l’horizontale et tourné vers nous, les yeux écarquillés de frayeur, tandis qu’à l’arrière, mais au-dessus pour suggérer la profondeur, s’inscrit dans l’embrasure d’une porte, la haute et sombre silhouette de Forrest Whitaker comme une menace qui va s’abattre sur elle. La victime et son bourreau sont ainsi représentés symboliquement par l’horizontale et la verticale : c’est très réussi ! Mais il faut aussitôt nuancer le propos : ce rapport entre les personnages définit parfaitement la situation initiale, mais la fin du film remet tout en question…

    [ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]



    La sérigraphie

    L’image de la sérigraphie est fidèle à l’esprit du film. Le visage de Jodie Foster à l’horizontale est enserré entre deux bandes noires. Une jolie façon de suggérer le climat oppressant dans lequel elle se trouve enfermée, ainsi que le sentiment de claustrophobie qui est le sien au début du film lorsqu’elle cède à la panique avant de se reprendre et de faire face.

    [ Voir le Top Sérigraphie pour ce DVD ]


    Note Finale : (16/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 02/09/2010 à 10:39 par dale cooper : Bravo pour la critique!

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