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DVD A LA LOUPE


LA LISTE DE SCHINDLER - EDITION COLLECTOR / 2 DVD

Lui écrire Tyler

La liste de Schindler - Edition collector / 2 DVD DVD sorti le 06/04/2004


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : Universal Pictures Video
Distributeur :
Universal Pictures Video

Année de sortie en salle : 1993
Nombre d'entrées : N.C.

Durée du film : 3h 15 min.
Réalisateur: Steven Spielberg

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Nombre de visites :
5598


   

Le Film : 10/10

Résumé : Seconde guerre mondiale. L'histoire vraie de Oskar Schindler qui démarra son usine en Pologne avec des juifs déportés.

Avis : Quelques années après "La couleur pourpre", Steven Spielberg revient à un cinéma dit "sérieux" pour évoquer sans détour un sujet qui lui tient terriblement à coeur : l'holocauste des juifs par l'Allemagne nazie. Le temps d'un film, ce réalisateur pourtant connu pour son sens du merveilleux va mettre tous ces réflexes classiques de metteur en scène au placard.

Dans "La liste de Schindler" donc, pas de plan panoramique à la grue prestigieux et tape à l'oeil, noir et blanc austère et pourtant magnifique, musique étonnament discrète de John Williams et caméra à l'épaule en format 1.85 (Spielberg était alors un adepte du scope) pour se rapprocher de la forme d'un documentaire. Documentaire, le mot est lâché tant Spielberg ne veut pas céder aux artifices de la fiction.
Pour cela, il s'est donné les moyens d'un film sans concession où le spectateur médusé regarde droit dans les yeux les épouvantables horreurs commises par les nazis : massacre, humiliation, exécution sommaire, viol... on se trouve décidément très loin d'E.T. Cela est d'autant plus bouleversant que tous les éléments figurants dans le film sont adaptés d'autant histoires vraies. Difficile alors de rester insensible face à tant de détresse et de malheur mais là encore le réalisateur a réussi son pari, La liste de Shindler n'est pas un mélo tire-larme mais une oeuvre authentiquement bouleversante qu'il est presque impossible d'oublier.

Tout à l'heure nous parlions de la forme (en deux mots : représenter de la façon la plus réaliste possible l'histoire d'un massacre) , celle-ci reste toujours au service du fond (dénoncer la barbarie : plus jamais ça). Cette forme est formidablement servie par des auteurs et techniciens de talent. Ainsi, Janusz Kaminski directeur de la photographie chargé d'éclairer ce film si sombre a fait un travail remarquable tandis que le parti pris de la caméra à l'épaule sert magnifiquement les intentions réalistes de Spielberg. Le travail de reconstitution est lui aussi tout à fait étonnant à l'image de ce camps de concentration reconstitué où reste l'image obsédante de cette route constituée de tombes juives posées à même le sol : voilà traduit en image le symbole déchirant d'un empire construit sur la mort d'un peuple.

Quant aux acteurs, ils ont la tâche éprouvante et la responsabilité terrorisante de ne pas trahir leurs personnages historiques. De tous les points de vue, c'est une réussite totale, Ben Kingsley, Liam Neeson sont excellents mais c'est Ralph Fiennes dans le rôle d'un pourri nazi absolu qui emporte tout sur son passage. A la fois humain (eh oui car ce sont bien des hommes qui appuyaient sur la gachette pour assasiner sans détour Homme-Femme-Enfant) répugnant, manipulateur, imprévisible, il donne à son personnage un charisme sadique effroyable en même temps qu'une complexité fascinante. L'un des exemples le plus probants reste cette scène où arrivé sur le camps dont il est responsable, il se prend de pitié pour une jeune femme qu'il engage comme femme de ménage. Réaction immédiate du spectateur : voilà finalement un nazi pas si méchant. 30 secondes plus tard, il ordonne l'exécution d'une jeune juive architecte qui lui fait remarquer les mauvaises fondations d'un batiment. Réaction de la jeune femme : "J'essaie juste de faire mon travail." Réponse glaciale de Fiennes : "Moi aussi."

Comment a-t-on pu laisser ce peuple être à ce point systématiquement et méthodologiquement massacré par la caste nazie ? Pourquoi l'Homme est-il capable d'autant de cruauté et de lâcheté ? Pourquoi est-il aussi capable de se réveiller (comme Schindler) pour sauver des vies ? Comment ne pas oublier ce génocide et faire en sorte de ne plus jamais recommencer ? Autant de questions magnifiquement posées par "La liste de Schindler", film qui est, à n'en pas douter, à ranger à côté du "Pianiste" de Polanski, "Amen" de Costa-Gavras, "La vie est belle" de Begnini et "Si c'était un homme" de Primau-Lévy.


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 1.85 - Ratio : 1.85

Avis : Il est difficile de juger l'image de La liste de Schindler car je n'ai aucun souvenir du rendu sur pellicule 35 MM le film étant sorti en salle il y a plus de 10 ans maintenant. Tel que le propose le DVD, l'image est souvent granuleuse ce qui semble tout à fait normal car les différentes pellicules noires et blancs utilisées au cinéma comportent des émulsions particulières qui rendent une fois projettées un résultat granuleux.
D'autre part, la définition est parfaitement satisfaisante même si encore une fois, les passages sombres sont volontairement voulus par le réalisateur et son directeur de la photo (le parti-pris réaliste oblige à une rigueur formel et donc ici à une image pas toujours propre et impeccable).
Comme reproche, on notera tout de même la présence d'une très légère rayure sur les plans clairs lors de la mise à sac du ghetto de Varsovie. Cela est particulièrement flaggrant sur l'arrivée de Liam Neeson à cheval qui sera spectateur de la scène du haut d'une colline. Peu de chose à dire par ailleurs si ce n'est que le film est sur deux disques du fait de la longueur (195 minutes) et de la présence de la piste DTS VF. 1.85 16/9 et bien sûr noir et blanc.


[ Voir le Top Image pour ce DVD ]


Le Son : 2.5/3

Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en français et en anglais - DTS 5.1 en français - Sous-titres : anglais, français

Avis : Les trois pistes sonores ne proposent pas un rendu ultra dynamique ou "tape à l'oeil". Ce n'est à l'évidence pas un disque de démo, le but étant ici de retranscrire sans frime aucune les ambiances d'une oeuvre grave.
On remarque que la musique bénéficie d'un traitement de saveur. Elle inonde les enceintes surround avec un mélange de puissance et de discrétion. Cela n'empêche pas que l'on trouve des effets plus marquants lors de la mise à sac du ghetto avec bruit de mitrailleuses, coups de feu, hurlements...
Globalement, peu de chose à reprocher si ce n'est le choix de la langue pour le DTS. Les doublages français sont excellents mais le film se regarde en VO avec de telles performances, le contraire serait vraiment dommage.


L'Interactivité : 3/3

L'ergonomie des menus :
Les menus animés et sonores sont d'une sobriété parfaite et presque émouvante grâce à la musique de John Williams qui soutient magnifiquement l'émotion du film. L'intéractivité est en VOST. A noter et cela est un peu dommage qu'on ne trouve pas de commentaire audio, exercice que spielberg dit ne pas apprécier.


Les bonus :

  • Les voix de la liste :
    voilà le morceau de choix de cette édition collector à savoir un documentaire de presque 1 heure 20 qui donne la parole aux juifs sauvés par Oscar Schindler. Difficile de rester insensible face à ces témoignages tous émouvants voire bouleversants. Le documentaire fait également voir des images de tournages et des images d'époque. Plus qu'intéressant, c'est indispensable.
  • L'Histoire de la fondation Shoah par Steven Sielberg :
    cette fondation est une organisation qui collecte les témoignages des survivants du génocide juif par l'allemagne nazie. Un reportage qui prend à la gorge et fait réfléchir.

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    La packaging est d'une sobriété tout à fait appréciable et esthétique. On regrette qu'il ne soit pas plus pratique tant il est difficile de faire sortir le digipack du fourreau ! A l'intérieur du fourreau même (et c'est suffisamment rare en zone 2 pour le souligner) on trouve une jaquette dépliante qui représente Liam Neeson et Ben Kingsley avec le slogan du film "Qui sauve une vie sauve le monde entier". En dépliant le digipack qui respecte l'image noir et blanc du film, on peut voir la petite fille au manteau rouge -véritable symbole du film- perdu parmi les déportés et les soldats nazis.

    [ Voir le Top Packaging pour ce DVD ]



    La sérigraphie

    Quant aux sérigraphies, elles sont belles et sobres. Une réussite.


    Note Finale : (19/20)

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