DVD A LA LOUPE

Résumé : Les policiers Marcus Burnett et Mike Lowrey enquêtent sur Tapia, un ambitieux baron de la drogue décidé à tout pour inonder Miami d'un nouveau poison et accroître son empire. Au cours de leurs investigations, ils se voient épaulés par Syd, la soeur de Marcus, également agent de la D.E.A. (Drug Enforcement Agency). Mike s'éprendra de la demoiselle, provoquant ainsi quelques tensions entre lui et son partenaire...

Avis : Il fallait que ça arrive un jour. Eh oui, Michael Bay a pété les plombs et ce dans les grandes lignes. Que dire de Bad boys 2 sinon qu'il ne faut pas que vous teniez compte de la note générale attribuée au film : 7 ou 0.5 ou 9/10. Comme vous voulez au fond car je ne reprocherai à personne de ne pas avoir aimé Bad Boys 2. Difficile en tout cas de juger de la qualité du film tant Bay a cherché à repousser les limites.

Après avoir signé un Pearl Harbor un peu mou mais très spectaculaire, Bay et son producteur Jerry Bruckheimer ont voulu prendre des vacances avec un film où ne pèse pas des responsabilités écrasantes comme celles de respecter la vérité historique ou de rendre hommage à la mort de 2500 yankees. Soudain conscient qu'il ne serait probablement jamais crédible aux yeux de la critique et d'une partie de la profession, Bay lâche la bride. Sa quête de responsabilité et sa tentative de faire du cinéma adulte (Pearl Harbor encore) étant considéré comme un échec, Bay fonce, explose, cherche les limites dans l'art pourtant consommé de la pyrotechnie et du mauvais goût.

Peu importe le scénario, peu importe les personnages, peu importe même la vraisemblance, ce qui importe dans Bad boys 2, c'est le visuel. Il faut que ça en jette et ça en jette régulièrement. De ce point de vue, le film remplit parfaitement son contrat avec une bonne dizaine de scènes d'action réparties sur près de 2H20 ! Une chose est sûre : on n'en a pour son argent. Entre une scène d'intro explosive contre des membres du KKK, une poursuite mortelle sur l'autoroute, un gungfight saisissant chez des rastas et un final meurtrier les 130 millions de dollars de budget sont à l'écran.
En (déjà !) vieux routier du cinéma d'action, Michael Bay (Bad boys, Rock, Armageddon et Pearl quand même) s'y connait pour injecter ses idées de mise en scène dans cette belle mécanique. Il faut lui reconnaitre une capacité hors paire à jouer de toutes les techniques -effets pyrotechniques, maquettes, images de synthèse, montage alerte- pour obtenir des résultats parfois très efficaces à l'image de ce plan séquence tournant dans le gunfight chez les rastas ou ce plan plongeant vertigineux dans la boite qui n'est pas sans rappeler le plan subjectif de la bombe dans Pearl Harbor.

Alors, de ce film, on peut en dire beaucoup. Et les détracteurs comme les défenseurs ont chacun des arguments probants. Il est vrai qu'il y a quelque chose de profondément décadent et choquant dans cette exhibition sans limite d'explosions, d'humour bas de plafond et de violence gratuite (la scène de la morgue est vraiment limite, quelques plans du film sont très sanglants) mais l'emballage est si soigné par les meilleurs techniciens d'Hollywood et la pâte de Bay est si reconnaissable et décomplexée que le spectacle en devient presque fascinant... Tous ces éléments paradoxaux et détonnants font de ce Bad Boys 2, par delà sa réputation de blockbuster crétin, un film quasi-expérimental.

 
Bad Boys II