DVD A LA LOUPE

Résumé : Laura Ash est la pièce maîtresse d’un hold-up lors de la projection d’un film au festival de Cannes. Elle séduit une top model pour lui subtiliser sa parure dorée, objet de tous les commentaires. Elle double ses compères, tués ou arrêtés, et réussit à s’enfuir avec le butin… Sept ans après, elle retourne en France sous une nouvelle identité, mais un paparazzi la prend en photo. Une curiosité qui pourrait lui être...fatale!

Avis : "Femme fatale" est un film noir à l'intrigue compliquée, avec de nombreux retournements de situations. Brian De Palma utilise toutes les ficelles de son métier et sa grande expérience pour réaliser ce thriller tortueux et sulfureux, mettant en scène une garce très belle et très vénéneuse. Mais si l'on est subjugué par la qualité artistique avec une mise en image exceptionnelle, on reste un peu sur sa faim au niveau des émotions, les personnages n'ayant pas assez d'épaisseur pour que l'on s'y attache vraiment. Sorte de condensé de tous les thèmes qui parsèment le genre (vol, trahison, vengeance, substitution des personnes, argent et sexe…), ce film est brillant, astucieux, ménageant un bon suspense, mais un peu trop froid et impersonnel. De Palma en profite également pour filmer un Paris connu ou insolite, des quartiers chics aux recoins pittoresques, toujours très beau, et il rend ainsi hommage à la ville lumière. Il rend aussi hommage à la beauté féminine, et donne la vedette à une actrice alors peu connue, la sublime Rebecca Romijn-Stamos (Laura / Lily), accompagnée d'une complice peu farouche jouée par Rie Rasmussen (Véronica). S'il fait preuve du voyeurisme certain, que l'on retrouve dans beaucoup de ses films, avec une scène saphique et un strip-tease torrides, il ne franchi jamais les limites du bon goût. Mais Romijn-Stamos ne se contente pas de nous dévoiler ses charmes, elle se montre aussi excellente comédienne, dans un double rôle, une garce et une jeune femme brisée par le chagrin. Antonio Banderas est un peu en retrait, et pas très convainquant en paparazzi qui se fait manipuler par sa propre victime. A signaler par contre le sans faute de Peter Coyotte, dans un rôle d'ambassadeur américain lui aussi manipulé, et des autres seconds rôles ( les complices de Laura qu'elle a doublés et faits envoyer en prison).
"Femme fatale" est une sorte de condensé de l'ouvre de De Palma, car on y retrouve les ingrédients de nombreux de ses films précédents. Il y fait preuve de la même virtuosité quant à la réalisation, le cadrage et l'enchaînement des scènes, et de ce point de vue les amateurs de son cinéma seront comblés. Mais c'est un film que l'on regarde surtout pour le plaisir intellectuel et visuel, sans vibrer vraiment pour les personnages, et c'est peut-être ce qui lui a manqué pour obtenir un plus grand succès en salles. A noter néanmoins la pirouette finale, inattendue, qui ne pourra que satisfaire les fans de la belle Rebecca.

 
Femme fatale