DVD A LA LOUPE

Résumé : Sarah (Jennifer Connelly) est une jeune fille de 15 ans qui aime s’échapper de la réalité et vivre des contes de fées. C’est en se réfugiant dans ce petit monde qu’elle fera appel aux goblins afin de se débarasser de son petit frère Toby (Toby Froud). Mais Sarah ne pensait pas que le roi des goblins, Jareth, la prendrait aux mots. Elle se voit alors contrainte de se rendre dans ce monde et traverser le Labyrinthe afin d’atteindre le château de Jareth (David Bowie), et ainsi espérer récupérer son petit frère avant qu’il ne devienne un goblin …

Avis : Jim Henson réalise en 1986, en collaboration avec Georges Lucas, un nouveau film d’animation un peu différent de Dark Crystal. Il utilise toujours ses marionnettes mais pousse cette fois plus loin l’univers de ses personnages fantastiques. Des personnes de petites tailles seront travesties selon ses idées « fantastiques » et ce, pour notre plus grand bonheur. Dans cette réalisation, l’univers est vraiment fantastique et féérique … Nous croisons toutes sortes de créatures telles que des fées, des goblins, un monstre qui commande aux pierres, un drôle de chien chevalier, des créatures se démembrant à l’infini, etc … tout est permis un peu comme dans Alice au Pays des Merveilles ou dans le Magicien d’Oz. Les marionnettes, les créatures et les êtres humains sont cette fois mêlés. On ne comptera pas vraiment sur de nouvelles techniques d’effets spéciaux mais plutôt sur l’originalité des créations.

Le style kitsch des années 80’ est aussi fort présent durant le film, autant par sa musique (merci Bowie !!) qui est géniale, que par le costume et la « coiffure » de Bowie. Le collant moulant du roi des goblins est … désopilant .. ! Peut être aussi par l’influence du scénariste, Terry Jones, qui n’est autre que l’un des membres des Monty Python. Henson voulait que le rôle de Jareth soit joué par un chanteur rock, pour cela il hésitait entre Michaël Jackson, Sting et David Bowie. Son choix se porta finalement sur Bowie. (Après « Les Prédateurs » et « Furyo » en 1983, il change radicalement de style.)

Le scénario du film n’a rien de bien original, sauf de mettre tout en œuvre pour nous charmer et nous ramener notre âme d’enfant. Les ingrédients réunis ici sont parfaits. Mais l’histoire reste « gentille », puisqu’il n’y a pas vraiment de méchants. Jareth tente de décourager Sarah, mais jamais il ne veut lui faire du mal car selon l’histoire, il est amoureux d’elle. Il s’agira plus d’une leçon à tirer sur la portée de nos désirs et leurs conséquences. Sarah devra mener une longue quête pour « réparer ». Qui, dans un moment d’exaspération, n’a jamais souhaité la disparition de l’un ou l’autre de ses proches ? Et si nous étions exaucés ? Que ferions-nous ? C’est la base de ce conte. Le choix est vite fait, puisque Sarah ne se découragera jamais pour récupérer Toby. Un exemple à suivre pour les enfants et pour les plus grands.

Les décors de Labyrinthe sont quant à eux assez grandioses tout en étant « infantiles ». La forêt possède une atmosphère mystérieuse, mais surtout la scène avec les escaliers du château reste suffisamment « surnaturelle » pour les esprits enfants. Toute la quête de Sarah, se déroule dans des décors qui de prime à bord peuvent paraître simples, mais entretiennent une certaine magie. Chaque détail reste important, autant le nuage de paillettes à l’arrivée de Jareth, que l’effet légèrement déformé donné à certaines scènes, que l’excentricité des personnages. C’est tout ça qui entretient la magie de Labyrinthe et nous maintient dans ce rêve où tout est possible. Et puis ne perdons pas de vue que ce film date de 1986, et donc pour l’époque, c’est un très beau travail.

Où Henson fait très fort, c’est avec le Marais des Puanteurs Eternelles. Il fallait franchement oser. Je dois reconnaître que même des années après ça me fait toujours autant rire, mais il faut prendre au premier degrés cet esprit scatologique. Les enfants y trouvent leur compte et les adultes peuvent se détendre sans trop réfléchir .. Tous ces sphincters en action à la surface du marais, c’est … hallucinant.

Comme à son habitude, Henson tente de nous faire rêver à travers ce nouveau conte, et il y parvient sans difficulté. Grâce à ses marionnettes, il titille notre esprit d’enfant et nous régale. L’Esprit du film serait pour moi : « Ne Jamais se fier aux apparences, tout est possible .. !! » La longue quête de Sarah pour retrouver son petit frère, montre qu’avec force et volonté, rien n’est jamais impossible, même pas de triompher du roi des goblins qui usera pourtant de mille artifices et subterfuges pour la décourager.

Labyrinthe est un classique du genre, et pour les amateurs d’ Henson, un classique à posséder !

 
Labyrinthe - Edition spéciale / Version restaurée