DVD A LA LOUPE

Résumé : Quand Rosemary (Mia Farrow) et son mari (John Cassavetes) emménagent dans un appartement de Manhattan, tout commence à prendre un tour bizarre. La grossesse de Rosemary ne fait que renforcer la situation menaçante. Bientôt elle découvre qu’elle ne peut pas faire confiance à l’accoucheur pourtant d’excellente réputation et encore moins à ses voisins encombrants qui lui ont conseillé d’aller le voir et qui semblent avoir des visées sur cet enfant qui va naître.

Avis : Roman Polanski aime mettre mal à l’aise ses spectateurs par l’intermédiaire de personnages au comportement et aux motivations douteuses et je pense que dans ce film, son premier hollywoodien, tout atteint un paroxysme. Malgré un début très mièvre (voulu par Polanski....dés les premières images s’est écriée qu’est ce que c’est que ce roman à l’eau de rose !) accentué par un générique à la musique douce et dont les noms qui défilent sont écrits en rose vif, l’inquiétude s’installent très vite…les circonstances de la mort de l’ancienne locataire, ces voisins trop sympathiques et trop collants dés le début, l’histoire du batiment…tout commence nous rendre mal à l’aise malgré le fait que les personnages ne se définissent pas clairement (un peu comme dans cul de sac, du même réalisateur). Puis dés le début de la grossesse de Rosemary, tout s’emballe. La mise en scène, servie par des éclairages inquiétant à souhait se penchent de plus en plus sur des petits détails, les acteurs se métamorphosent complètement (excellent jeu de Cassavetes et mention spéciale à Mia Farrow). Il faut dire que Polanski a parfaitement choisi son couple. Plus Mia Farrow se dégrade physiquement, plus Cassavetes semble sournois et menaçant.

Je ne raconterai pas les multiples rebondissements du scénario mais il ne faut pas s’attendre à du grand spectacle. La force de ce film est vraiment de contenir l’action pour mieux renforcer l’oppression. Le sentiment de mal à l’aise se dissipe très vite pour laisser place à une véritable angoisse qui ne sera que crescendo tout au long du film et sans aucun débordement (il y a quand même un petit moment de relachement assez mal venu quand Mia se rend compte de la nature de l’accoucheur et qu’elle s’enfuit pour téléphoner dans une cabine…mais son monologue survolté relève quand même le niveau). A chaque fois qu’on s’attend à un meurtre ou tout autre accès violent, le film dans un certain « calme » qui rend encore plus insupportable l’attente du dénouement.
L’autre point fort c’est le fait que jusqu’à la tout dernière fin, on n’arrive pas à savoir s’il y a vraiment complot ou si Rosemary est sujette à des crises parano-hystériques. Il faudra attendre la confrontation finale pour le savoir. Ce film, le dernier avant les évènements dramatique qui toucheront Polanski (sa femme sera assassinée par Charles Manson) est un véritable chef-d’œuvre, beaucoup plus pur car moins névrosé que ceux qui suivront par la suite (lune de fiel, le locataire….) et reste un bijou d’interprétation mais si l’ensemble a quand même pris quelques rides.

 
Rosemary's baby