Résumé : Elle parle comme un charretier, porte des jupes de 8 cm et des talons aiguille de 10, a un coeur gros comme ça et de l'énergie à revendre. Elle, c'est Erin Brockovich, qui va être à l'origine d'une gigantesque bataille juridique et va mettre à genoux une multinationale !
Avis : Tiré d’une histoire vraie, "Erin Brockovich" se présente comme un véritable petit bijou, ciselé par un Steven Soderbergh au sommet de son art. Car si le thème peut apparaître comme peu attirant (la dénonciation d’un scandale sanitaire par un cabinet d’avocats indépendant), la manière de le traiter, sur un rythme vif où suspense, humour et émotion sont toujours présents, en fait une œuvre de très grande qualité. Une bonne partie du succès du film est aussi du à Julia Roberts, qui joue une Erin Brockovich rayonnante de charme et de vitalité, proférant des grossièretés avec un naturel désarmant, mais faisant aussi preuve d'une obstination dans la recherche de la vérité, et d'une écoute auprès des victimes d'une multinationale, qui nous la rendent éminemment sympathique. L'actrice met en exergue, avec beaucoup de talent, le décalage entre la façon de s'exprimer de son personnage, ses fringues à la limite de la vulgarité, et la conscience professionnelle dont elle fait preuve tout au long de son enquête, malgré les trois enfants qu'elle doit élever seule. Et c'est de manière tout à fait justifiée qu'elle a reçu l'Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle. Albert Finney lui donne la réplique, en jouant Ed Masry, l'avocat qui a fini par l'embaucher. Leur relation très particulière, avec des petits conflits de forme sur une base de respect mutuel, est parfaitement rendue par le jeu des deux comédiens, et il passe à l'écran une espèce d'alchimie entre eux tout à fait exceptionnelle. Tous les autres personnages sont justes, en particulier les victimes de l'empoisonnement, dignes dans leur détresse, et George (Aaron Eckhart), motard au grand cœur qui va aider Erin à s'occuper de ses gosses. Même les personnages secondaires sont délicieux, comme cette jeune avocate coincée, bardée de diplômes mais incapable de nouer des relations chaleureuses avec ses clients. A noter la présence de la vraie Erin Brockovich dans un petit rôle de serveuse de restaurant, le vrai Ed Masry apparaissant également quelques secondes dans la même scène, en tant que client.
La réalisation de Steven Soderbergh est elle aussi sans faille. Le rythme est parfait, les cadrages (en particulier les gros plans sur les regards des personnages) et les transitions sont justes et toujours à propos. Le scénario se déroule sans fioritures, avec efficacité, et il fait appel chez le spectateur à toute la gamme de sentiments, rire, émotion, tendresse, dégoût, pitié, sans jamais tomber dans le pathétique larmoyant. Au lieu de nous servir les habituelles plaidoiries au tribunal, le réalisateur s'attache à dépeindre une Amérique de classe moyenne, avec des gens ordinaires confrontés à des drames par la négligence d'industriels peu scrupuleux, et pas assez fortunés pour se défendre par eux-mêmes.
Comme le dit la productrice Carla Santos Shamberg dans une interview, ce film résulte du hasard, sa kinésithérapeute lui ayant parlé de son amie Erin Brockovich, lors d'une rencontre. L'intérêt qu'elle porta à cette histoire fut tel qu'elle mit tout en œuvre pour produire ce qui est devenu un des meilleurs films de ces dernières années.
L'Image :
3/3
Détails techniques
:
Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1
Avis :
De belles couleurs naturelles, vives, lumineuses et bien contrastées. Une très légère dominante jaune donne de la chaleur à l’image. La définition est excellente, et le transfert numérique a été réalisé avec beaucoup de soin. En outre, la photographie de Ed Lachman se révèle particulièrement réussie sur le plan esthétique.
Détails techniques
:
Dolby Digital 5.1 en Français et en Anglais - Sous-titres: Français, Anglais
Avis :
Le film étant essentiellement basé sur des dialogues, les enceintes arrière et le caisson de basses ont peu l’occasion de se manifester. La musique, qui participe beaucoup à l'atmosphère du film, est néanmoins enveloppante, et quelques détails sonores apportent de temps en temps un peu de relief, avec un équilibre entre dialogues et musique bien respecté. Malgré une qualité technique sans reproche, ce n’est pas une bande son qui permet de mettre en évidence les possibilités d’une installation de home-cinéma.
L'Interactivité
:
2/3
L'ergonomie
des menus :
Le menu principal est animé et sonorisé, mais les autres menus sont fixes et muets, le graphisme de l’ensemble, dans les tons bleus, ne faisant pas trop appel à l’originalité. Le film est découpé en 28 chapitres. La langue et les sous-titres sont modifiables à la volée.
Les bonus :
Les bonus ne sont pas très nombreux, mais se distinguent par la qualité et le nombre des scènes coupées.
Making of de 15 minutes en 4/3 Vost, constitué d’interviews, d’extraits de film et d’images de tournage. Les interviews les plus intéressantes sont celles des vrais Erin Brockovitch et Ed Masry, qui resituent le film par rapport à leur histoire réelle. Soderbergh précise qu’il s’est efforcé de ne pas tomber dans le documentaire, le scénario devant être le plus fidèle possible sans nuire à la structure et au rythme du film.
Interviews d’Erin Brockovich et Ed Masry de 4 minutes, en 4/3 Vost, qui complètent ce qu’ils disent dans le making of par des considérations sur les personnes réelles, victimes des empoisonnements par l’eau.
Biographies succinctes et filmographies principales de Steven Soderbergh, Julia Roberts et Albert Finney, chacun ayant droit à 3 ou 4 pages de texte, fixes et muettes.
Scénes supplémentaires, montées en continu ( une vingtaine pour une durée totale de 30 minutes). La qualité d’image de ces scènes est aussi bonne que celle du film, en 16/9 VOst. Une version commentée par le réalisateur est disponible, Soderbergh expliquant à chaque fois pourquoi il a choisi de ne pas monter la scène dans le film (nécessité de ne pas rallonger encore un film de plus de deux heures). En particulier, il a complètement exclu plusieurs scènes relatives à une période où Erin est tombée malade et s’est retrouvée à l’hôpital.
Bande annonce en 4/3 VF.
Musique du film sur piste isolée, pour mieux apprécier la partition de Thomas Newman.
Les Visuels :
0.5/1
La pochette / Le packaging
Boîtier amaray noir, contenant un petit livret de 4 pages avec des anecdotes et la liste des chapitres. Le visuel reprend l’affiche du film, les textes étant imprimés en caractères de machine à écrire, rappelant l’ambiance du bureau d’avocats.
La sérigraphie
La sérigraphie reprend une partie du visuel de la pochette, sur le seul côté droit par rapport au rond central. Au lieu de mettre tous les logos sur le côté gauche, il y en a plusieurs qui se superposent à l’image, gâchant tout effet esthétique. Plutôt raté…
Note Finale
: (17.5/20)
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