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DVD A LA LOUPE


LE CHAT - CONTEMPORAIN STUDIO

Lui écrire Hotkiller

Le chat - Contemporain Studio DVD sorti le 10/06/2003


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Editeur : StudioCanal
Distributeur :
Universal StudioCanal Vidéo

Année de production : 1971

Durée du film : 1 h 30 min.
Acteurs: Jean Gabin

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Nombre de visites :
2016


   

Le Film : 10/10

Résumé : Dans les années 70, les derniers jours d'un couple dont le mari ne regarde plus la femme. Entre eux, un chat, objet d'amour pour l'un, de jalousie pour l'autre, jusqu'au jour où...

Avis : Le Chat c'est une sorte de poésie triste de l'amour. Le Chat c'est une histoire d'amour dont le moteur serait la haine. Le Chat c'est une romance sur la difficulté de vivre à deux et l'effroyable effort quotidien qu'il faut pour comprendre l'autre. Le Chat, c'est se poser la question de savoir si l'on peut aimer toute une vie. Le Chat, c'est Julien. Le Chat, c'est Clémence. Le Chat c'est Julien et Clémence, trop vieux pour s'aimer comme par le passé, trop jeunes pour ne pas encore tout à fait oublier ce passé.
Pierre Granier Deferre adapte en 1971 cette nouvelle de Georges Simenon et nous livre à mon sens l'un des plus beaux films français de cette décennie là. Tout son film est construit autour de ce couple qui ne se parle plus et qui s'autodétruit lentement. Car le maître mot est là : lente et inexorable destruction; destruction des sentiments, destruction de la tendresse, destruction des relations, un peu comme le milieu environnant de l'action du film : notre couple vit dans un petit pavillon de banlieue parisienne et de façon anachronique ce pavillon survit au milieu des tours HLM en construction et des supermarchés. La caméra de Granier Deferre s'amuse alors à faire le parallèle entre ces deux formes de vieillissement (celle des sentiments et celle des bâtiments) mais le spectateur comprend clairement que si dans un cas c'est pour reconstruire, pour le second il n'y a pas de reconstruction possible, la vieillesse des sentiments ayant dénaturé la noblesse des ardeurs passées.

Le film est monté de façon déchronologique nous offrant quelques flashbacks d'une vie commune où ce couple se parlait, où ce couple s'aimait encore. Ainsi le réalisateur évite une trop grande linéarité de son scénario, le sujet par définition ne prêtant pas à la gaudriole, la gageure de Granier Deferre était de faire que son spectateur ne s'ennuie pas. Intelligemment il commence son film par une succession d'images fortes : les deux personnages se suivent dans la rue, mais ne se parlent pas; vont l'un après l'autre dans les mêmes magasins, mais ne se parlent pas; se préparent respectivement à manger dans leur cuisine, mais ne se parlent pas : couple étrange, curieux, qui à force de vivre à deux a préféré finir par vivre tristement côte à côte. Dès lors, pour nous, spectateurs, il s'agit de comprendre comment ils ont pu en arriver là, comment la simple tolérance de l'autre a malheureusement remplacé l'Amour de l'autre.
Et puis le Chat, c'est bien sur, ce "foutu" chat, ce greffier, beau, indépendant, affectueux sur qui le personnage de Julien a reporté toutes ses émotions son amour et sa tendresse. Car même s'il n'aime plus sa femme, Julien a encore beaucoup d'amour à donner, mais cet amour, il n'a plus envie de le partager avec son épouse Clémence. Alors ce greffier est là, tandis que Clémence n'est plus là dans les yeux de Julien. Pourquoi ? Peut-être parce que celle-ci lui renvoie la propre image de sa jeunesse perdue, l'image d'un couple autrefois follement amoureux et qui aujourd'hui se supporte à peine, usé par ces 25 ans de non-dits, de douleurs passées et secrètes qu'il faut savoir taire pour préserver celui qu'on a épousé pour le meilleur alors qu'on est en train de vivre le pire. Las de cette existence ou plutôt de cette non-existence aux yeux de son mari, ivre de jalousie, Clémence tuera ce chat qui l'empêche de retrouver l'être aimé; Clémence tuera ce greffier pour tenter de revivre, parce que la colère prévisible de celui qu'on aime est tellement plus facile à vivre que l'indifférence quotidienne. Julien, en réaction s'enfermera dans le silence, le silence pesant, celui qui montre qu'il n'y a pas de pardon possible, celui qui transforme l'amour en haine, celui qui vous rend malade et coupable, celui qui détruit plutôt qu'il ne construit.

Pierre Granier Deferre filme ces rapports avec une aisance déconcertante. Les plans des scènes sont simples, les cadrages sont justes, sa caméra se fait discrète transformant le spectateur en voyeur, en témoin clé du déchirement de ce couple. Par ailleurs, la grande magie de ce film est que l'histoire reste d'une simplicité telle qu'elle en devient grandiose par la façon dont elle est contée. Pour celà le réalisateur inscrit les quelques scènes de dialogues entre ses personnages de façon décalée, avec deux scènes notamment fortes, où le "gunfight verbal" contraste avec les scènes précédentes d'indifférence et de silence pesants. Par ailleurs au cours du film, le réalisateur s'amuse avec le sentiment du spectateur : Clémence nous apparaît tantôt méchante, tantôt pathétique tandis que Julien se fait tour à tour digne et humiliant. Nous assistons, médusés, au poignant spectacle de ce couple qui ne s'aime plus sans pouvoir se dire qui a tort et qui a raison, conscients que nous sommes qu'une vie à deux est l'épreuve la plus difficle qui soit, conscient que nous sommes que le temps qui passe est le pire ennemi du couple. Mais le film de Pierre Granier Deferre, même s'il est grave n'est pas pessimiste. Celui-ci s'accorde même quelques scènes de léger humour pathétique (quand Julien communique avec sa femme par le biais de petits morceaux de papier griffonés par ex.). La fin du film, si tragique qu'elle soit, nous laisse quand même à penser que l'Amour sait être le plus fort et qu'il n'existe pas de vie sans Lui. Et le vrai talent de Granier Deferre c'est de nous montrer sous un habillage de haine, l'une des plus belles histoires d'amour qui soit.

Outre la mise en scène brillante, ce film doit tout au duo de monstres sacrés qui incarne ce couple. Monsieur Gabin et "La môme Signoret" comme ce dernier se plaisait à l'appeler, donnent à leurs personnages une force peu commune. La sincérité et le naturel de ces deux comédiens, leur aisance tant dans les scènes de simples regards que les scènes dialoguées forcent l'admiration. Nous assistons à un jeu d'acteurs rarement vu au cinéma où l'intensité des émotions traduite par ce jeu dépasse le scénario, dépasse les dialogues (malgré l'excellence de ceux-ci signé Pascal Jardin) ou la mise en scène. Monsieur Gabin et Madame Signoret ne jouent pas : ils vivent.


L'Image : 3/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.66:1

Avis : La restauration du film proposée sur ce DVD est quasiment parfaite. Le master ne fait apparaître aucun défaut. Certains plans m'ont paru légèrement moins contrastés que d'autres (les extérieurs surtout), mais il est permis de penser que l'image originale était déjà comme ça. La colorimétrie est très uniforme, pas de défaut de compression, bref une image à la hauteur de la qualité intrinsèque du film. Bel exemple.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital 1.0 en français - Sous-titres : aucun

Avis : Toujours fidèle aux oeuvres originales StudioCanal préfère remastériser le mono d'origine plutôt que de tenter un remixage 5.1 hasardeux à tout bout de champ. C'est tant mieux pour ce genre de film : les voix des personnages se détachent très clairement, aucun souffle en arrière plan sonore ne venant gâcher le jeu des comédiens.


L'Interactivité : 1.5/3

L'ergonomie des menus :
Comme d'habitude la collection StudioContemporain ne brille pas par la convivialité et l'inventivité de ses menus. Chapitrage fixe et muet, pas de transition entre les rubriques, c'est un peu triste.


Les bonus :

Outre les deux bande-annonce, cette édition nous propose une longue interview (42 mn) de Pierre Granier Deferre qui parle au présent de ce film qui a aujourd'hui plus de 30 ans. Cet homme est un vrai passionné et parle avec humour et émotion de son tournage, de ses rapports avec les comédiens, le tout étant entrecoupé d'extraits du film et d'interviews de l'époque. Ce bonus est vraiment très agréable à regarder, bourré d'anecdotes, notamment sur la pré-production et l'on se laisse guider avec plaisir par le réalisateur.


Les Visuels : 0.5/1



La pochette / Le packaging

Digipack slim et cartonné (attention fragile) dans l'esprit de la collection StudioContemporain. Comme toujours, dommage que l'affiche ne soit pas reprise en recto du digipack et qu'elle soit insérée en 2ème de couverture. Mais incontestablement, l'aspect "collection" voulu par l'éditeur est là. Bon point : le chapitrage discret inscrit sous l'affiche à l'intérieur du pack.



La sérigraphie

Une sérigraphie qui a une belle qualité de définition mais qui est gâchée par ce rond central non imprimée coupant ainsi la tête de Jean Gabin. D'un autre côté c'est complètement uniforme avec le digipack. Pas très attrayant mais pas trop moche non plus.


Note Finale : (17/20)

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