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DVD A LA LOUPE


ALIEN VS PREDATOR

Lui écrire Hotkiller

Alien vs Predator DVD sorti le 27/04/2005


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : 20th Century Fox
Distributeur :
Fox Pathé Europa

Date de sortie en salle : 27 octobre 2004
Nombre d'entrées : 840 000 env.

Durée du film : 1 h 40 min.

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Nombre de visites :
2068


   

Le Film : 0.5/10

Résumé : De nos jours, un étrange réchauffement en Antarctique attire une équipe de professionnels, persuadés de retrouver les traces d'une civilisation disparue. Ils ignorent qu'ils vont se retrouver au milieu d'une lutte entre deux races extra terrestres : les Black Bavouilleurs et les Mega Space Rasta Mutants....

Avis : Louée soit la Fox, loué soit l'Empire de "Dark Murdoch", car ils nous ont livré en cette année 2004, à grands coups de millions de dollars, ce qui restera certainement comme l'un des plus beaux exemples de cinéma bis qui se prend pour de la série A au regard de toute l'histoire du cinéma. Il faut dire que la Fox ne pouvait pas se tromper : en mettant derrière la caméra le pape du cinéma pour invertébrés en la personne de Paul W. Anderson, inoubliable auteur de Mortal Kombat (bon sang quel daube ce film quand j'y repense !) et de Resident Evil, ils étaient surs de leur coup.
Pour ceux qui ignorent un petit peu comment fonctionne le duo Fox/art cinématographique, rappelons que le jeu est simple : prendre un scénario d'une simplicité extrême, mettre des écrans bleus un peu partout, prendre quelques comédiens de pure seconde zone, rajouter des effets spéciaux "de la mort qui tuent leur race", livrer une promotion marketing outrancière (vous me direz, c'est toujours plus facile quand on maîtrise les médias) et vous obtenez un pur produit aseptisé, organisé comme une légion romaine, une machine à gagner de l'argent au mépris de tout ce qui de près ou de loin ressemblerait à ce pourquoi le cinéma aurait été conçu au départ : transmettre des émotions. Et oui, si La Fox était là pour faire du cinoche, ça se saurait non ?

Alors voilà, je vous explique : on nous avait déjà fait le coup du Freddy qui se galoche avec Jason et voilà qu'on nous remet le couvert avec deux icônes du cinéma horrifico-SF. Mais pour créer une telle rencontre improbable, il fallait quand même au départ essayer de pondre un scénario. Comme lettre de crédit, la Fox se dit qu'en reprenant les auteurs des précédents opus respectifs de nos deux monstres, ça pouvait le faire et il est vrai qu'en mettant O'Bannon à l'écriture et d'autres collaborateurs, on pouvait s'attendre à quelque chose à peu près digne d'intérêt. Mais hélas, ce film est un véritable four à tous les niveaux :

  • Les personnages d'abord : rarement on aura vu au cinéma des personnages aussi convenus et stéréotypés, qui vont de l'archéologue façon Johnny Belle Gueule, aux gros bras avec un QI de supporter ("Yeah, on est les winners, on va leur en mettre plein la gueule") en passant par l'anglais demeuré (on se demande ce qu'il fout dans cette équipe de "professionnels" d'ailleurs) et qui tous, de toute façon seront cantonnés à des rôles de "soldat allemand", ce qui dans un sens n'est pas plus mal, car comme le veut la loi mécanique du plaisir cinématographique, plus un personnage mauvais est supprimé du script en avance, plus le plaisir du spectateur augmente. Le seul problème dans le cas présent, c'est que ces personnages sont nombreux et qu'ils mettent un peu trop de temps à se faire décarrer augmentant en conséquence l'ennui du spectateur selon ladite loi précitée.

  • L'histoire à présent : comme dirait le personnage de Janice dans Friends : "Oh My God....!". Mais par le truchement de quel produit hallucinogène peut-on arriver à accoucher d'un tel scénario ? En effet, l'histoire lorgne du côté de nombreuses références et ne possède aucune originalité intrinsèque. Citons pêle-même, La Chose (pour l'endroit), Armageddon (pour le côté "J'va creuser un trou pour voir ce qu'il y a en-dessous"), Vertical Limit (pour les scènes de "suspense" dans le couloir glacé), Indiana Jones (pour le côté "Je décrypte, un alphabet vieux de milliers d'années sans l'aide d'un dico"), Cube (pour le côté pièces de la pyramide qui changent toutes les 10 minutes), Matrix (pour les 2 scènes en bullet time), j'en passe et des meilleurs. Et tout ça pour quoi ? Hé bien d'abord, pour nous refourguer quelques belle incohérences scénaristiques comme la scène du pingouin qui fout la trouille à un membre de l'équipe : c'est le seul pingouin du coin et faut qu'il aille se planquer dans une baraque abandonnée. Hé les traine-lattes de la Fox, z'avez pas vu la Marche de l'Empereur ? Le pingouin ou le manchot, ça vit en colonie pas tout seul comme un gland au fond d'un cabanon pourri ou y'a personne depuis un siècle !! Ou la scène finale nous offrant un personnage qui arrive à cavaler par moins je ne sais combien de degrés vêtu simplement d'un tee-shirt. P'tin, sont burnés ces amerloques, y'a vraiment que dans le désert qu'ils ne s'acclimatent pas...! Et y'en a plein comme ça : le film est sensé se passer au mois d'Octobre (qui correspond à l'été en Antarctique) et malgré tout il fait nuit noire...! Le village abandonné est sensé être au-dessus de la pyramide alors qu'il faut un tunnel profond d'environ 700 mètres et incliné à 30 degrés pour y accéder. Je suis pas une bête en trigo mais présenté comme ça, j'ai plus l'impression de voir un film qui me prend pour un c... qu'un film où je vais pouvoir me reposer les neurones.
    Et tout celà bien sur pour nous montrer comment toute une équipe de baltringues va se faire dessouder en moins de 2h par des monstres. Ah oui, parce que je vous ai pas dit qu'il y avait des monstres ? Bon alors à ma droite vous avez les Blacks Bavouilleurs (appelons-les BB) ou "Tête de suppo" au choix qui ne sont que des machines à tuer, tandis qu'à ma gauche se tiennent les Mega Space Rasta Mutants (MSRM pour les intimes), qui ne sont que des machines à chasser. Attention, souvenez vous bien de cette phrase précédente, car la nuance aussi infime soit-elle explique entièrement la fin du film. Bon alors maintenant suivez-moi (je préviens au passage que les quelques lignes qui suivent constituent un formidable spoiler pour un film qui ne l'est pas du tout) : les BB et les MSRM se détestent cordialement. Et histoire de voir qui est le plus fort, se rencontrent tous les 100 ans sur un ring en forme de pyramide labyrinthique au fin fond du pôle sud. C'était sans compter sur nos chers spécialistes américains qui débarquent dans ce joyeux bordel et qui vont se faire latter soit en se faisant appliquer un masque sur le visage dont les BB ont le secret, soit à coups de poignards à faire pâlir d'envie ce blaireau de Blade. Et donc à la manière d'un clin d'oeil bien involontaire dans lequel on pourrait voir une référence à la politique extérieure de "Doubleyou", le réalisateur nous fait clairement comprendre qu'il ne fait vraiment pas bon être américain dans une terre étrangère. Bref, vous l'aurez compris, sans compter que des films comme celà font passer la Trauma pour une Major d'Hollywood au glorieux passé et hissent Ruggero Deodato au panthéon des réalisateurs cornéliens, l'énorme inconvénient d'AVP c'est qu'il est par-dessus tout celà porteur d'un message et quel message...

  • Un message d'une profonde finesse : après toutes les péripéties de nos héros, et puisqu'à la façon d'Higlander, il ne doit en rester qu'un, le survivant du massacre (qui bien sur est le personnage qui n'arrête pas de dire depuis le début du film qu'il ne faut pas y aller, que c'est pas bien, etc...) décide alors de faire fonctionner l'un de ses deux hémisphères (oui je sais c'est beaucoup pour un personnage américain, mais n'oubliez pas que c'est un film de science-fiction, alors tout est possible) et nous livre une phrase à faire pâlir de jalousie tout dialoguiste anormalement constitué : "L'ennemi de mon ennemi est mon ami". Pas étonnant qu'avec une telle phrase, le film prenne un virage majeur puisque c'est une première dans le cinéma, à savoir que l'on n'avait jamais vu deux personnages que tout oppose s'allier pour affronter un ennemi commun. Reconnaissons quand même que ce retournement de situation nous offrira l'une des scènes les plus ridicules de toute l'histoire du cinéma où un personnage humain se fait un bouclier avec une tête de BB et que la queue du BB en question va lui servir d'épée. Quand je pense que y'a des mecs qui se font fait ch.. à nous écrire ou à filmer la légende d'Excalibur et que l'autre bourricot d'Anderson revisite tout celà en une scène clipesque toute pourrie façon "Agence tout risque" pour arriver à nous sortir un guerrier ultime...pas de doute, va y avoir du sport....! Et tout ça pour nous dire quoi : que malgré les différences, nous pouvons nous accepter les uns les autres, que malgré les différences, la solution est dans le respect de l'autre....brrr...j'en ai froid dans le dos rien qu'en comparant ce cinéma américain avec la politique étrangère américaine actuelle...!

  • Pour finir, je vous passerai le détail de la scène finale apocalyptique où la reine des BB déboule à tout berzingue, remontée comme pas deux parce que ça fait 1 heure 20 qu'elle était attachée et qu'elle a envie de bouffer du rat musqué tchernobylien en armure. Et enfin, la cerise sur le gâteau, un merdique twist final tellemment prévisible (sans mentir on le sait déjà depuis une bonne demi-heure) qui achève cette pochade vulgaire tout en laissant la porte ouverte aux pontes de la Fox de nous refourguer un second opus à cette bouse sans nom. Ce serait d'ailleurs pas mal si, à la manière de leurs personnages principaux, ces derniers pouvaient attendre au moins 100 piges avant de s'y recoller, histoire qu'on ne nous inflige pas un tel châtiment deux fois dans une vie d'homme.

    Que dire d'autre : oui cet AVP est un spectacle pitoyable où les effets spéciaux remplacent l'histoire et le scénario au point d'en occulter les comédiens, qui soit dit en passant sont aussi mauvais que possibles (mais les dialogues du film y sont pour beaucoup). Comment Lance Henriksen a-t-il pu cautionner cette histoire infâme, tout en prenant le patronyme de Charles Bishop Weyland (c'est bon Anderson, on a compris le clin d'oeil) ? Comment le sympathique Spud de Trainspotting a-t-il fait pour accepter de traîner ses galoches des faubours d'Edimbourg jusqu'à Hollywood et son Antarctique infernal ? Comment enfin, l'idée d'un tel film a-t-elle pu germer dans l'esprit d'un producteur ? Tout simplement parce que le maître mot est la pure rentabilité financière, tout simplement parce que le cinéma selon ces producteurs n'est plus un Art mais un investissement au même titre que la Pierre ou la Bourse. Quand on apprend que la Fox nous prépare un remake de The Omen (Damien, la Malédiction) qui devrait sortir comme par hasard le 6/6/2006, je doute que leurs motivations soient purement artistiques. Et pourquoi pas une rencontre au sommet entre un Alien et un Predator tant qu'on y est ? Pire, que risquent-ils de nous faire pour le centenaire du naufrage du Titanic : un show à l'américaine, habile croisement de film et de télé-réalité ou 2220 personnes seraient enfermées dans une barraque à frites flottante et seuls 868 d'entre elles en sortiraient vivantes. Pour sauver machin...taper 1 ! Arf, jouissif, j'ai hâte d'être en 2012 !

    Oui, il existe du bon et du mauvais cinéma. Oui, il existe du cinéma peu fréquentable parce que bâclé, mal fait, mal construit. Et celà n'a rien à voir avec le clivage cinéma d'auteur/cinéma populaire. On trouve des chefs d'oeuvre intemporels dans tous les genres, tandis que Bergman, pour génial qu'on puisse le trouver a toujours fait des films emmerdifiants. Mais les films comme AVP induisent un tel nivellement par le bas qu'ils en deviennent une insulte à l'intellect de tout spectateur. Ces films qui prennent le prétexte de leurs effets spéciaux ou le manicchéisme déplacé de leur histoire pour véhiculer une morale à deux sous, lénifiante et pleine d'auto-satisfaction nombriliste, sont à ranger du côté des outils de propagande comme Foxnews et sont la justification de cette expression quelque peu galvaudée "d'exception culturelle" pas forcément franco-française mais qui se refuse à cautionner un certain type de cinéma, à alimenter une sous-culture de masse. A défaut, faudra pas s'étonner si un jour le Da Vinci Code remplace les livres d'histoire dans les collèges américains.


    L'Image : 2/3

    Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 2.35:1

    Avis : L'image de ce film est d'assez bonne qualité dans l'ensemble : les scènes très blanches (reflets de la neige polaire) comme la totalité des scènes obscures sont assez bien dessinées, mais on regrettera quand même quelques plaques de pixels surtout dans les arrière-plans noirs qui de fait perdent un peu en profondeur. Aucun soucis pour le master utilisé : pas de tâches ou autres défauts, tant il est vrai que les tâches en question sont derrière et devant la caméra plutôt que sur la pelloche.


    Le Son : 2.5/3

    Détails techniques : Dolby Digital 5.1 en français et en anglais - Sous-titres : français, anglais, néerlandais.

    Avis : On pouvait s'attendre à une spatialisation surfaite et quasi permanente du film mais il n'en est rien. Au contraire, la bande son est très bien équilibrée, et les surrounds ne s'allument qu'à bon escient afin de mettre en valeur les images, leur conférant du même coup une remarquable dynamique. Pour les quelques scènes que j'ai pu voir en VF, le remixage est équivalent à celui de la langue originale tandis que le doublage artistique est très correct.


    L'Interactivité : 0/3

    L'ergonomie des menus :
    Après le traditionnel message anti-téléchargement et 4 bandes annonces de la Fox, un menu au format 16/9 apparaît. Et là, flashback, retour à des années en arrière : les menus sont fixes, non sonorisés et ne font l'objet d'aucune transition entre eux. Même le chapitrage ne fait l'objet d'aucun fonds sonore. Les couleurs sont criardes et laides. Bref, une interactivité assez préhistorique et peu emballante.


    Les bonus :

    Cette édition ne propose absolument aucun bonus, ce dernier, baptisé "Les coulisses de la Fox" se limitant à 5mn de bande annonces du film Hide and Seek (le prochain De Niro) et Robots. Autant dire rien, celà étant, ce n'est pas forcément l'auteur de cette loupe qui s'en plaindra.



    [ Voir les Bonus Cachés pour ce DVD ]

    Les Visuels : 0/1



    La pochette / Le packaging

    Cette édition est présentée dans un boîtier amaray. Le recto de jaquette montre les deux monstres en gros plan. On regrettera peut-être ce fond blanc en contraste avec les visuels précédents des 2 personnages au cinéma. Au verso les infos sont claires et justes tandis que le boitier transparent laisse apparaître le chapitrage au verso de jaquette avec un visuel de "ch'tiot" alien.



    La sérigraphie

    Bel exemple de ce qu'il ne faut pas faire : des logos voyants, un rond central non imprimé qui ruine le visuel. A croire que véritablement cette édition est faite pour ne pas avoir envie de l'acheter.


    Note Finale : (5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 06/08/2005 à 20:36 par Tyler : Bravo Hotkiller !!! Cette critique est absolument formidable et résume à merveille la connerie hallucinatoire de ce navet putride. Encore une fois un très grand bravo !!!
    - le 04/08/2005 à 15:25 par jb123 : on sait exactement ce que l'on va trouver en visionnant AVP...un film "popcorn" vite consommé. alors à quoi peu bien servir ce genre de critique, sinon de défouloir?
    - le 04/08/2005 à 14:23 par Sebass : No comment
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