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DVD A LA LOUPE


SHERLOCK HOLMES CONTRE JACK L'éVENTREUR (A STUDY IN TERROR)

Lui écrire Hotkiller

Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur (A study in terror) DVD sorti le 24/05/2005


Cliquez pour voir la jaquette en haute-définition

Editeur : PVB Editions
Distributeur :
PVB Editions

Date de sortie en salle : 1965
Durée du film : 1h 30min.


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Nombre de visites :
3214


   

Le Film : 4.5/10

Résumé : Londres, 1888. Des meurtres atroces sur des prostituées sont perpétrés par un tueur surnommé Jack l'Eventreur. Le détective Sherlock Holmes accompagné de son fidèle ami, le Docteur Watson, se lancent à la recherche du coupable.

Avis : A la lecture du titre français de ce film on pourrait se poser légitimement la question de savoir si nous sommes en présence d'un pur nanar de zone z ou si au contraire ce film serait le fruit d'un scénario bâti à partir d'un savoureux mélange d'éléments historiques et littéraires. Faire se rencontrer deux "monstres" relevait de la gageure et le résultat au final, sans être pitoyable, fleure bon avec le téléfilm de mauvaise qualité tant du point de vue du scénario que des dialogues.

En premier lieu, cette idée de mettre Sherlock Holmes sur la piste de l'Eventreur est bâtie sur un non-sens : il y a en effet un contraste énorme entre la sauvagerie et l'atrocité des meurtres de l'Eventreur et le climat de raffinement et d'élégance dans lequel baigne l'univers de Sherlock Holmes. De fait, ce décalage nuit complètement au déroulement du film car cette impression de "ça ne colle pas" entre ces deux mondes est permanente : afin de donner un peu de cohérence à son histoire, il eut été nécessaire pour le réalisateur de créer un Sherlock Holmes qui ait au plus profond de son âme, un "côté obscur" en commun avec le tueur qu'il piste. Bref, pour parler franc, on ne voit pas comment Sherlock Holmes prendrait la peine de s'intéresser à l'histoire de ce bon vieux Jack.

Ce décalage entre le monde de Holmes et celui de l'Eventreur est accentué de surcroît par la technique filmique d'une platitude navrante du réalisateur : plans secs et courts pour les scènes de meurtre en caméra subjective (le gars derrière la caméra a vu manifestement le "Peeping Tom" de Michael Powell mais n'a incontestablement pas le même talent) et plans "théatraux" pour les scènes se passant en intérieur (notamment dans l'appartement de Holmes) où la caméra se fait beaucoup plus molle et lassante. Résultat des courses : il n'y a pas d'ambiance, pas d'athmosphère, pas d'âme dans ce film : rien qui puisse mettre le spectateur en condition, et l'on suit de fait une intrigue qui se déroule le plus "merveilleusement" du monde à grands coups de raisonnements déductifs de la part du célèbre détective anglais.

Les personnages à présent : là-dessus, le réalisateur ne s'est pas trompé et nous offre un Sherlock Holmes plus british que la Reine Victoria elle-même avec ce je ne sais quoi dans la posture, le phrasé et l'attitude qui le rendent à la fois condescendant et détestable. Il est à noter cependant que ces traits de caractère sont en fait grossièrement mis en valeur "grâce" au pauvre personnage du Docteur Watson. Faire-valoir du détective londonien, il est l'incarnation du commun des mortels qui ne réfléchit pas et l'intelligence de Holmes ne se réveille que grâce au contraste avec l'étroitesse d'esprit de cet "Inspecteur Ménardeau" en costard de tweed. Mais, me direz-vous, n'est ce pas là le principe de toute enquête de Sherlock Holmes ? Le Dr Watson fait des suppositions logiques et cartesiennes tandis que Holmes voit toujours au-delà. Certes, mais c'est là précisément que le réalisateur s'est trompé : sa scène d'introduction des deux personnages est trop conformiste (tout y passe : Holmes qui déduit que Watson est assis sur sa pipe qu'il cherche désespérément; Holmes qui nous ressort sa phrase sur "une fois que le possible a été examiné, toutes les hypothèses fussent-elles improbables...etc"; Holmes qui à partir d'une phrase d'un journal se lance dans une déduction sans fin...) et trop académique. Ce serait oublier que cette histoire n'a jamais germé dans l'esprit fertile de Sir Arthur Conan Doyle et qu'à partir de ce postulat, il ne servait à rien de nous imposer un Holmes plus vrai que nature. Encore une fois, un Holmes propre au film et qui n'aurait fait qu'emprunter certains traits de caractère du personnage littéraire aurait eu un effet novateur par rapport à l'intrigue policière qui aurait pu donner au film ses propres lettres de noblesse : ce fut notamment le cas pour des films comme Time after Time (c'était demain) ou le plus récent From Hell qui se servaient uniquement de la trame de Jack l' Eventreur pour proposer un spectacle original et décalé.

Pire encore, et c'est ce qui peut-être ruine encore plus le film, est le dénouement final où bien évidemment Holmes finira par découvrir le coupable. Du point de vue du scénario c'est parfaitement dommageable parce qu'à ce niveau de l'histoire, un personnage issu de la littérature prend le pas sur des faits historiques avérés. Trouver une identité à Jack l'Eventreur, c'est à proprement parler, massacrer la part de mystère autour du serial-killer, mettre à jour des zones d'ombre et des non-dits qui perdurent depuis la fin du 19ème siècle, tout celà au nom de la sacro-sainte infaillibilité du raisonnement du détective. Et là-dessus le réalisateur Bob Clark ne s'y trompera pas 13 ans plus tard. A cette époque où la mode de la mise en images des grands policiers de la litterature battait son plein (Mort sur le Nil, le crime de l'orient-express, etc...) ce réalisateur reprit l'idée d'une confrontation entre Holmes et Jack. De façon plus intelligente, il fera en sorte que Holmes soit confronté à quelque chose qui le dépasse et qui fasse qu'il ne puisse véritablement résoudre cette énigme. Ce "Murder by decree" avait en effet infiniment plus de saveur et de qualité que cette "study in terror" tout simplement parce que Bob Clark essayait d'appliquer les principes de raisonnement de Holmes à un cas concret d'enquête policière sans jamais faire en sorte que son personnage de fiction soit supérieur à la noirceur d'évènements qui eux, furent véridiques.

Reste quand même qu'il faut reconnaître un bon point à ce film, à savoir la qualité de son interprétation : John Neville (l'inoubliable Baron de Munchausen mais aussi, pour les jeunots, l'un des personnages récurrents de la série X-Files) est absolument royal : son air dégagé et parfois hautain sied parfaitement au personnage et sa diction impeccable alliée à son physique légèrement émacié en font l'un des meilleurs interprètes du détective qui soit. A côté de lui les autres seconds rôles présentent moins d'étoffe, mais leur physique colle assez bien aux personnages (Watson et l'inspecteur Lestrade notamment).
On le voit ce Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur n'est pas à proprement parler un navet mais plutôt un film vide de sens, parce qu'inutile. Inutile dans son propos, dans sa narration, dans son dénouement, il serait presqu'aussi inutile que la rencontre filmique de Frankenstein et le Loup-Garou (qui cependant a plusieurs longueurs d'avance au Panthéon des nanars), comme quoi le rapprochement de deux icônes, plutôt qu'un brûlot cinématographique débouche souvent sur un simple pétard mouillé.


L'Image : 1/3

Détails techniques : Format Vidéo : 4/3 - Ratio : 1:33.1

Avis : La restauration de ce téléfilm n'est pas parfaite : quelques tâches subsistent de ci de là et le rendu des couleurs n'est pas toujours homogène selon les scènes. Bon point cependant : les scènes nocturnes qui ne mettent pas trop à mal la compression mpeg. Les défauts se situent donc plus du côté du master utilisé que du traitement numérique qui en fut fait par la suite.


Le Son : 1.5/3

Détails techniques : DTS 5.1 (mi-débit) en français - Dolby Digital 5.1 en français - Dolby Digital 2.0 (dual mono) en anglais - Sous-titres : français

Avis : Proposer deux pistes en multi-canal non seulement en français, mais qui plus est sur un film pour lequel les effets sonores sont peu nombreux n'était pas véritablement nécessaire. Le doublage français est correct et à l'écoute semble plus clair et plus précis que le mono d'origine en anglais. Néanmoins cette piste originale est assez propre et les dialogues des personnages passent assez bien. Cependant, on notera quelques saturations lors des scènes où les femmes hurlent.


L'Interactivité : 0.5/3

L'ergonomie des menus :
Après un court rappel des droits et le gingle visuel de PVB Editions, le menu général du DVD apparaît au format 4/3. Sonorisé il présente l'ensemble des choix qui se font à l'aide d'un petit poignard. On notera cependant que l'éditeur a utilisé un lettrage de couleur bleue sur fond noir mais que le rendu avec cet effet de smog londonien rend ces choix assez flous. Pas de transition pour accéder aux chapitres, mais ceux-ci sont présentés sous forme de vignettes animées. Une interactivité simple sans difficulté d'utilisation aucune.


Les bonus :

Pas grand chose à se mettre sous la dent. Jugez plutôt :

  • Filmographies : plusieurs filmos nous sont proposées (réalisateur et acteurs principaux). Elles sont présentées sur plusieurs écrans fixes
  • Bandes annonces : on retrouve les BA de plusieurs films relatifs aux enquêtes de Holmes (Elémentaire mon cher Lock Holmes, la main du démon) dont une seule est en 16/9. Ces BA sont en langue française. Pour les curieux, sachez que John Hillerman (le Higgins de Magnum) a interprété le rôle du Dr Watson.

    Au final c'est un DVD que peut-être peu d'entre vous achèteront. Néanmoins il faut reconnaître à cet éditeur sa volonté de mettre sur le marché des films atypiques, peu ou pas connus, à bas prix et cette initiative est tout de même à saluer.


  • Les Visuels : 0/1



    La pochette / Le packaging

    Il s'agit d'un boîtier amaray tout ce qu'il y a de plus banal : on regrettera peut-être le bandeau vert en recto de jaquette (c'est un visuel propre à PVB) qui gâche un peu le rendu général de l'affiche du film. ATTENTION : il y a une erreur sur la jaquette puisque celle-ci indique une piste mono en français, ce qui n'est pas le cas.



    La sérigraphie

    La sérigraphie présente une qualité standard de définition. Elle reprend plus ou moins le visuel de la jaquette et les logos sont placés correctement. Pas hyper originale mais on a vu bien pire.


    Note Finale : (7.5/20)

    Commentaires concernant cette critique

    - le 17/04/2010 à 22:14 par Frankeinstein : Bravo pour cette fiche très complète toutefois je ne partage pas la note artistique donnée au film. Elle est trop sévère car ce film, s'il n'est pas un chef-d'oeuvre, mérite toutefois d'être découvert pour son idée intéressante (confrontation Sherlock Holmes et Jack l'Eventreur).

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