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DVD A LA LOUPE


EVILENKO - EDITION COLLECTOR

Lui écrire Hotkiller

Evilenko - Edition collector DVD sorti le 19/01/2006


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Editeur : Free dolphin
Distributeur :
Fravidis

Année de production : 2004

Durée du film : 1 h 47 min.

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Nombre de visites :
5026


   

Le Film : 6.5/10

Résumé :  Dans les années 80, l'histoire de "L'ogre de Rostov", premier serial killer soviétique officiel qui tua et mangea plus de 50 personnes.

Avis : Evilenko est donc l'adaptation au cinéma de la vie de ce que l'ex-Union Soviétique aura accouché de plus terrible et de plus monstrueux : le serial-killer Andreï Tchikatilo qui fut condamné à mort le 14 octobre 1992. Les 12 années qui précédèrent virent malheureusement la disparition d'officiellement 53 personnes, principalement des femmes et des enfants de moins de 17 ans, disparitions qui lui furent toutes attribuées (il fournit des preuves matérielles pour 19 d'entre elles); 53 meurtres avec sévices sexuels, 53 mutilations et actes de cannibalisme.

Ce film de David Grieco n'est pas du tout prétexte à un alignement de scènes plus ou moins violentes et encore moins gore. Non, il s'agit plutôt d'un docu-fiction où le réalisateur détaille l'itinéraire d'un serial killer qui a su profiter de la lourdeur de la bureaucratie soviétique et de sa couverture, à priori, d'agent du KGB. Itinéraire disais-je et j'ai envie de dire itinéraire seulement; car c'est là que se trouve le point faible du film : on suit effectivement avec intérêt les mouvements et les exactions de ce monstre, mais le film se fait terriblement léger du point de vue de la psychologie du personnage. Même si l'on sent que le réalisateur a voulu privilégier l'aspect factuel des crimes commis, la dimension psychologique du personnage qu'il met en scène est complètement occultée. En d'autres termes, on ne saura jamais quelles étaient les motivations de Tchikatilo, quelle blessure d'un passé difficile a pu servir de préambule à son comportement, et à la vision du film on serait bien incapable de dire si cet homme avait toute sa raison ou non (malgré l'évident parti pris du réalisateur sur le quel je reviendrai par la suite).

Alors Evilenko est-il un film inutile ? Certes non, car si l'on ne doit retenir qu'une seule chose du film c'est l'étrange parrallèle entre la montée en puissance d'un monstre allant de paire avec la chute d'une conception obsolète de la société, la mise à mal du communisme en général et de l'appareil étatique soviétique en particulier.
Après des années de bons et loyaux services, le professeur Andreï Tchikatilo se trouve renvoyé du collège où il exerçait pour une sombre affaire de pédophilie. Le réalisateur en profite pour pointer timidement d'un doigt accusateur l'attitude de ce chef d'établissement qui taira le comportement déviant du personnage et préfèrera se soulager d'un collaborateur plutôt que de rapporter aux autorités compétentes ce sombre épisode d'un collège de Kiev. Là où le discours devient plus discutable c'est que la narration nous fait comprendre que cette mise à pied serait l'élément déclencheur de cette folie meurtrière. Selon le réalisateur, en communiste convaincu, outré que le discours d'une fillette ait été préféré au sien, Tchikatilo serait l'image même d'un monde vieillissant, d'une conception d'un monde passablement moribonde et qu'à partir de ce constat, son comportement meurtrier s'inscrirait dans une sorte de témoignage d'un passé peu glorieux : bref, les meurtres sauvages de Tchikatilo sont représentées comme une sérieuse épine à la Perestroïka de Gorbatcheff, un peu comme si cette politique d'ouverture n'aurait pas été capable de comprendre les nostalgiques d'un régime entretenu par quelques aparatchiks corrompus. Peut-être, toujours est-il qu'en rajoutant une dimension politique à son propos, le réalisateur trouble quelque peu le spectateur que nous sommes car son film devient hésitant, oscillant entre description d'une folie meurtrière et critique d'un appareil d'état dans son ensemble. Cette critique touche également la mécanique policière qui va enfin se décider à mettre un spécialiste sur les traces de celui que l'on surnommait déjà "l'ogre de Rostov". Là encore, la mise en scène de David Grieco n'a rien d'exceptionnel mais en filigrane on devine le poids d'une hiérarchie bureaucratique trop lourde face à un assassin constamment en mouvement et dont chaque victime est un tragique pied de nez aux méthodes archaïques d'une police trop sûre d'elle même. Point d'orgues de ce triste état des lieux : la collaboration entre la police et un psychanaliste (sorte de profiler à la russe), ce dernier retrouvant facilement le meurtrier (soit-disant en quelques semaines contre plusieurs années pour la police), mais qui malheureusement périra entre les mains du meurtrier.

En créant la confusion des genres, David Grieco voulait nous offrir une approche assez personnelle de cet assassin. Mais le résultat est un film un peu bancal, renforcé qu'il est par la trop grande "fictionnalisation" de l'histoire : pourquoi par exemple le tueur est-il rebaptisé Andreï Romanovitch Evilenko au lieu de Andreï Tchikatilo ? On peut comprendre le rapport avec le mot anglais "Evil" (Diable), mais forcément, l'aspect documentaire du métrage perd en crédibilité. De même le réalisateur prend ouvertement le parti pris de la schizophrénie pour cet assassin, induisant nécessairement la non-responsabilité de ses actes. Peut-être, mais l'honnêteté aurait commandé qu'il indique de la même façon que ce tueur pouvait s'avérer très organisé et méthodique sachant même s'arrêter de tuer lorsque sa survie en dépendait ou lorsqu'il se sentait soupçonné. Bref, voilà le gros reproche que l'on pourra faire au film, à savoir, ne pas clairement basculer dans un univers à part entière, que ce soit le polar classique ou que ce soit le documentaire pur et dur. A force d'hésitations le réalisateur nous offre une oeuvre sans trop de saveur qui demeure une simple adaptation de faits réels, mais qui n'est pas la vérité. Et c'est dommage car la vie des vrais serial-killers est une aubaine pour les scénaristes aboutissant à des films très achevés tels L'étrangleur de Boston, mais ce Evilenko n'en fait définitvement pas partie, trop empreint qu'il est par une approche très personnelle de son réalisateur.

Alors peut-être en viendrez-vous à la conclusion que ce film est mauvais et qu'il n'a aucune qualité véritable : ce serait un peu réducteur parce que ce qui sauve absolument le film c'est la magistrale qualité de son interprétation qui tient en un seul nom : Malcom Mac Dowell. Abonné aux rôles torturés et torturants depuis plus de 30 ans (Orange Mécanique, Caligula), le jeu de ce comédien est extraordinaire : il créé un personnage à part entière avec cette démarche très particulière, cette intonation de voix changeante : douce quand il parle à des enfants et volontaire lorsqu'il s'adresse aux policiers. Le "Père Malcom" nous offre un psychopathe de très haute volée et l'on regrette vraiment que le cinéma soit littéralement passé à côté de ce comédien trop vite catalogué dans une catégorie de personnages. Donc, si à l'instar de l'auteur de cette critique vous êtes un inconditionnel de cet acteur, je vous recommande tout particulièrement ce film.

Le 14 février 1994, Andreï Tchikatilo fut officiellement exécuté d'une balle dans la nuque. Nul ne sait où se trouve sa dépouille, alimentant ainsi les rumeurs les plus folles sur son éventuelle survivance et sa fonction de sujet d'étude pour les psychologues russes. La Perestroïka aura, en plus de tout le reste, eu le mérite de mettre à jour une sorte d'internationale du serial-killing (ce n'était plus un mal americano-occidental) révélant d'autres tueurs tels Nikolaï Djoumagaliev ou Gennadiy Mikasevitch respectivement surnommés "Crocs de Métal" et "l'étrangleur de Soloniki"... tout un programme...! Y'a encore des films à faire....


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : Côté master aucun soucis, la qualité de celui-ci est très bonne. Par ailleurs, l'éclairage très particulier du film avec ses couleurs un peu ternes et cette dominante de marron est très bien rendu. Cela pixellise un poil sur certaines scènes où l'arrière plan est noir, mais ce n'est pas très marquant. Bref, un DVD de très bonne facture.


Le Son : 2/3

Détails techniques : Dolby Digital stéréo en français et en anglais. Dolby Digital 5.1 en français et en anglais. - Sous-titres : français

Avis : Assez curieusement il y a peu de différences entre les deux formats sonores. Le remixage 5.1 autorise quelques envolées des enceintes arrière pour certains bruits d'ambiance, mais ceux-ci ne sont pas très récurents et dans l'ensemble la dynamique des deux bande-son est assez proche. VF non visionnée dans le cadre de cette critique. on notera que les sous-titres français ne peuvent être éliminés.


L'Interactivité : 1.5/3

L'ergonomie des menus :
C'est le rouge qui est la couleur marquante ainsi que le regard étrange de Malcom Mac Dowell. Le menu est au format 16/9 et les transitions simples restent rythmées par la musique du film. Pas de difficulté particulière d'utilisation et l'on notera l'emblême du marteau et de la faucille pour valider les choix de visionnage.


Les bonus :

Cette édition propose les bonus sur un second DVD (ce qui du même coup a permis de caser une bonne image et deux remixages en 5.1 sur le premier disque).

  • Scènes coupées : pas moins de dix scènes coupées. On peut les choisir ou lancer directement la lecture de l'ensemble. Ces scènes coupées sont sous-titrées en français et astucieusement le montage qui en est fait alterne les plans en NB (qui sont dans le film) et ceux en couleur (qui sont les plans supprimés). Il ne manquait qu'un petit commentaire du réalisateur pour nous expliquer la suppression de ces scènes et notamment celle où un homme explique comment est mort le fils de son ami tandis que Evilenko est en arrière-plan et qui visuellement était très bonne.
  • Interviews : plusieurs interviews sont regroupés (environ 1h30 au total) : du réalisateur au compositeur en passant par Malcom Mac Dowell tous reviennent sur leur grand enthousiasme à faire ce film et l'on retiendra surtout la volonté de Malcom Mac Dowell de vouloir véritablement s'accaparer le personnage à part entière.
  • Documentaire : un documentaire qui mêle interventions du réalisateur, extraits du film et images du véritable Ogre de Rostov. Ca pourrait être bien mais le reportage est uniquement en langue italienne non sous-titrée....

  • Les Visuels : 1/1



    La pochette / Le packaging

    Il s'agit d'un digipack cartonné presque slim. La couleur dominante est le rouge et l'on découvre à l'intérieur chapitrage ainsi que contenu respectif de chaque DVD. Par contre, carton rouge à l'emplacement des DVD (l'un sur l'autre) avec ces attaches latérales qui ne maintiennent pas toujours correctement les galettes. Au fond du digipack on trouvera plusieurs photos du vrai Ogre de Rostof. La réalisation est quand même de bonne facture (aspect glacé) même si on note l'oubli de la mention de la piste en stéréo sur le 4ème de couverture.



    La sérigraphie

    Elles sont très sobres et assez bien définies (l'une rouge et l'autre noire). On voit le visage étrange de l'acteur principal et les logos, même nombreux ne gachent pas trop le rendu d'ensemble. Les mentions légales sont quasi-inexistantes.


    Note Finale : (13.5/20)

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