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DVD A LA LOUPE


SID & NANCY

Lui écrire Hotkiller

Sid & Nancy DVD sorti le 15/03/2020


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Editeur : StudioCanal
Distributeur :
Universal Music Group

Année de sortie en salles : 1986
Durée : 1 h 45 min.

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Nombre de visites :
3465


   

Le Film : 7.5/10

Résumé : Le 2 février 1979 le journal anglais the Sun titrait : "Punk Star killed by overdose. Sid Vicious is dead." Le bassiste du groupe londonien Sex Pistols venait effectivement de mourir. Sa compagne, Nancy Spungen, l'avait précédé 4 mois auparavant. Ils avaient respectivement 22 et 20 ans.

Avis : Radicale, subversive, furieuse, trash, obscène, on ne compte plus les adjectifs plus ou moins exagérés qui ont pu qualifier à un moment donné la musique punk dont l'icone la plus emblématique fut le groupe Sex Pistols, qui ne vécut que 26 mois et ne produisit qu'un seul album : Never mind the bollocks.
Ce groupe, mis en place de toute pièce par le producteur underground londonien Malcolm Mac Laren était composé de 3 membres à l'origine : Glen Matlock, Paul Cook et Steve Jones auxquels vint se joindre John Lydon qui fut rebaptisé par Mac Laren, Johnny Rotten. Nous sommes en 1975 et du Dingwalls au Rock Garden dont ils furent bannis par la suite, les Sex commencent à se forger une solide réputation d'agitateurs musicaux jusqu'au 100 Club Punk Festival de Septembre 1976 après lequel ils signeront chez EMI. Malheureusement, l'infamie les rattrapa lors de ce que l'on appellera communément "the Grundy Incident" où lors d'un show télévisé très célèbre animé par Bill Grundy en Décembre 1976, ils se mirent à l'insulter après un dialogue assez "limite" que le présentateur avait entamé avec Siouxsie du groupe Siouxsie and the Banshies. Bref lassé de la mauvaise presse et du scandale, EMI lâche les Sex quelques mois plus tard et le bassiste Glen Matlock est viré en janvier 77 (à priori parce qu'il avait dit qu'il aimait les Beatles !) et Johnny Rotten propose un pote à lui en remplacement : John Simon Ritchie, ancien drummer des Banshees, qui prendra le pseudonyme de Sid Vicious. C'est ici que commence le film Sid and Nancy.

Pardon pour cette introduction un peu longue mais elle était nécessaire pour fixer ce à quoi vous êtes en droit d'attendre lorsque vous visionnerez ce film. Sid and Nancy va donc nous raconter l'histoire improbable de ce couple sulfureux que furent Sid Vicious et Nancy Spungen pendant leurs 18 mois de vie commune. Le film d'Alex Cox n'est pas à proprement parler un film sur les Sex Pistols et je renvoie les inconditionnels du groupe aux films de Julian Temple comme Great Rock'n Roll Swindle ou The Filth and the Fury qui sont de vrais documentaires et qui permettent de mieux comprendre comment sont nés tant le mouvement punk que le groupe en lui-même. Sid and Nancy est donc plutôt un film qui utilise le destin tragique de deux personnages pour devenir très clairement un film de dope. Sid and Nancy tient en effet beaucoup plus d'un film comme Requiem for a Dream et dans une moindre mesure Trainspotting que du docu-film sur une légende du Rock.

Du point de vue de sa construction le film commence par l'arrestation de Sid Vicious dans sa chambre du Chelsea Hotel de New-York alors que Nancy git par terre, morte, baignant dans son sang entretenant ainsi une sorte de mystère permettant au scénario de nous offrir 1h35 de flashback.
Flashback donc sur janvier 1977 avec Sid Vicious qui rejoint les Sex et qui rencontre Nancy chez une amie. Ce début de film est l'occasion pour le réalisateur qui a parfaitement connu le London de cette époque d'en dresser un portrait affligeant de tristesse : génération paumée, alcoolique, délinquante qui se cherche et dont la fureur latente trouve son expression la plus aboutie dans la musique et le mouvement punk. Au sein de ce maelstrom de "serial loosers" Sid et Nancy se démarquent par l'amour réciproque et naissant qu'ils se portent, amour d'autant plus réel que Nancy Spungen fut l'une des toutes premières groupies des Sex. Seulement voilà, le problème de Nancy c'est la saloperie qu'elle s'injecte tous les jours dans les veines; le problème de Nancy c'est qu'elle n'est qu'une junkie dégénérée et que dans sa course effrénée des paradis artificiels elle entraînera Sid. Ce dernier commence donc à se camer (il fut le seul membre du groupe à le faire par ailleurs) et très vite l'image du film devient volontairement cradingue dans ce qu'elle offre aux yeux du spectateur. Les corps que montrent le réalisateur sont livides, maigres, sales : la dope n'est pas sanctifiée et le seul point commun que l'on pourrait lui trouver avec le mouvement punk c'est son côté nihiliste sauf que Rotten et les autres pronaîent le nihilisme de la société anglaise et jamais celui de la personne. Cette première partie londonienne du film ne se limite pas qu'à des plans sur des fix dans des arrières cours sombres : Alex Cox colle à son sujet (l'itinéraire d'un couple sur fond d'un mouvement musical) et nous offre quelques reprises des bons moments du groupe avec notamment ce concert sur un bateau sur la Tamise où tandis que toute l'Angleterre préparait le jubilé de sa Queen, les Sex nous offraient un God Save the Queen and "her fascist regim" bien décadent et survolté. Au fur et à mesure des plans, le portrait dressé par le réalisateur se fait sans concession : Sid n'a à priori aucun talent musical, est souvent trop défoncé pour s'intéresser au groupe, mais incontestablement devient de plus en plus une icône. Comme le disait Mac Laren, Rotten était la voix du Punk, mais Vicious en était le "look". Et si l'on regarde bien les quelques scènes où apparaît le fumeux producteur, ce dernier ne fera jamais rien pour freiner la descente aux enfers de Sid, comme s'il orchestrait tout en backstage afin de forger volontairement une image choquante, forcément médiatisée et gage d'une rentabilité financière rapide.

Exit London et direction les States pour une tournée du groupe : c'est un fiasco total. Les "red necks" du Texas n'ont rien à voir avec la jeunesse de Londres : le phénomène punk était quelque chose à l'époque d'exclusivement britannique et la présence du groupe en Amérique n'est qu'une occasion de voir un spectacle radical sans grand intérêt. Lassé des problèmes de drogue de Sid Vicious, Johnny Rotten repart en Angleterre. C'est la fin officielle des Sex Pistols. Mais dans l'ombre, Mac Laren qui n'avait pas du tout l'intention de perdre la poule aux oeufs d'or décide de miser sur Sid Vicious et son comportement décadent. Après un bref voyage en France ou Sid Vicious tournera le clip de sa reprise de My way au théâtre de l'Empire (L'Olympia ayant décliné l'offre !) et quelques enregistrements de titres de Cochran, Vicious s'exile avec Nancy au Chelsea Hotel de New-York, sorte de squatt miteux pour rock stars. C'est peut-être la partie du film la plus dure et paradoxalement la plus poétique. Poésie du désespoir, poésie de l'abandon pour ce couple infernal qui s'enferme dans la spirale de la course à la came, des "amitiés" junkies et de l'inconscience manifeste. La caméra de Cox se fait alors plus intime détaillant une étrange relation qui bien que destructrice met en avant la co-dépendance de deux êtres humains, co-dépendance qui va bien au-delà de leurs rapports communs à l'héroïne. A la manière de Roméo et Juliette, l'un ne pouvait vivre sans l'autre, l'un ne pouvait survivre à l'autre. Mais nous ne sommes pas dans la belle ville de Verone, nous sommes au Chelsea Hotel, dans le chiotard cradingue d'une chambre à l'abandon où maintenant un corps git par terre baignant dans son sang et un gosse de 21 ans tient à la main un couteau plein de sang, le regard embrumé par son dernier fix, trop camé pour hurler sa douleur, trop défoncé pour comprendre son destin de Roméo "destroy". Libéré sous caution (grâce à Mac Laren) quelques jours après son arrestation pour le meurtre de Nancy Spungen, il n'est aujourd'hui pas du tout certain que Sid Vicious ait réellement poignardé sa compagne (on pense que ce fut l'action d'un dealer débarqué dans la nuit), qui n'eut aucun organe vital de touché, mais qui s'est tristement vidée de son sang pendant trois heures. C'était le 10 octobre 1978. Inutile aux Sex, abandonné de tous, les quatre mois qui suivirent furent une sorte de cauchemar surréaliste pour Sid Vicious : le réalisateur préfère conclure le destin tragique de cet icône pop-rock sur une note remplie de mélancolie où Sid danse dans un terrain vague avec trois gosses dont la radio diffuse ce que l'on appellera plus tard du disco. Une page se tourne, l'épisode le plus violent et le plus subversif de toute l'histoire du Rock'n Roll est en train de s'achever. Une dernière dose, un ultime fix... Sid se barre, rejoint Nancy tandis que l'on se souviendra encore longtemps de Rotten hurlant dans son micro "We're the future...your future !".

Film sur une certaine jeunesse, sur le comportement nihiliste d'une génération, Sid & Nancy tient à la fois du crachat que l'on se prend en pleine gueule et de la tragédie romantique. Aidé par des comédiens de grand talent (Gary Oldman est époustouflant tandis que l'on regrette presque que Courtney Love qui joue dans le film n'ait pas été castée pour le rôle de Nancy) dont la ressemblance physique avec les personnages réels est étonnante, Alex Cox signe également un violent pamphlet contre la drogue et l'inévitable négation de la personnalité qu'elle engendre. Remise en cause des valeurs morales, négation de l'autorité établie, regard désabusé et violent sur un avenir qui n'existe plus, l'esprit et la musique punk ont donné un bon coup de balai au rock hippy et endormi post soixante huitard. Le film d'Alex Cox n'est pas à proprement parler un film de société à la manière de l'excellent Suburbia de Penelope Spheeris, mais il est une assez triste illustration du "Live fast, die young". Après tout, "There's no future in England Dreamings !".


L'Image : 2.5/3

Détails techniques : Format Vidéo : 16/9 - Ratio : 1.85:1

Avis : La lumière de ce film est très froide. Cette édition respecte très bien la colorimétrie d'origine avec ces tons à la fois pâles et sombres. Le master, comme bien souvent chez StudioCanal a été très bien dépoussiéré et le rendu image respecte très bien la gra


Le Son : 1.5/3

Détails techniques : Dolby Digital 2.0 (dual mono) français et en anglais. - Sous-titres : français

Avis : StudioCanal respecte sa ligne éditoriale et nous offre la bande son originale sans remixage superflu. La musique du film est rageuse et speedée et sort assez bien sur les enceintes avant. Pour les dialogues c'est idem : dialogues clairs et intelligibles. Le tout manque un peu de dynamisme mais celà vient peut-être du contraste avec les images du film. A noter que les sous-titres ne peuvent être supprimées. Et quoi ? La VF ? C'est un film sur l'angleterre, une icône du rock anglaise et vous me parlez de VF...."F..k off!!"


L'Interactivité : 1/3

L'ergonomie des menus :
StudioCanal a choisi My Way comme fond musical au menu principal en format 16/9. On remarquera le choix de la calligraphie pour les différentes options, qui rappelle celle du titre du film qui elle-même rappelle celle de l'album des Sex "Never Mind the bollocks". C'est un rendu noir et blanc neigeux qui domine dans les images d'arrière-plan tandis qu'on reprochera peut-être un choix des chapitres très sombre (même les vignettes sont en NB). Pas de menu pour le bonus, le seul bonus en question étant accessible dès le sommaire.


Les bonus :

Sur ce coup StudioCanal n'a pas fait très fort puisque l'éditeur ne nous offre que 27 mn de discussion à bâtons rompus entre 3 journalistes français : Philippe Manoeuvre (Redac chef de Rock&Folk), Patrick Eudeline (fondateur d'Asphalt Jungle, collaborateur à Rock&Folk) et Géant Vert (journaliste, musicien, auteur d'une bio des Sex...). Tous reparlent du film, de l'esprit punk et les informations qu'ils nous délivrent sont assez intéressantes. Cependant alors que Manoeuvre essaie de faire avancer le débat, il est assez gonflant de voir ce blaireau de Géant Vert, qui sous une diction assez pompeuse et prétentieuse, se regarde largement le nombril tout occupé qu'il est à nous sortir des infos d'une platitude navrante. On aurait donc aimé des bonus un peu plus étoffés (dommage de ne pas avoir inclus le clip original de My Way) que cette simple discussion et la BA du film.


Les Visuels : 0.5/1



La pochette / Le packaging

Cette édition est un simple boîtier amaray qui reprend l'affiche du film avec les deux personnages principaux contre un mur. Le visuel au verso est assez "anarchique" et bien dans l'esprit "destroy" du film.



La sérigraphie

La sérigraphie qui présente une bonne définition reprend le recto de jacquette : titre bien placé, rond central imprimé, logo très regroupés et mentions légales quasiment invisibles. Bravo.


Note Finale : (13/20)

Commentaires concernant cette critique

- le 27/03/2006 à 07:43 par Niko06 : Franchement tu m'as vraiment donné envie de le voir, même si t'en racontes un peu beaucoup! Mais enfin tout ce qui traîte (avec talent) de cette époque que je n'ai pas connu m'intéresse beaucoup. Merci Hot!

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