Avec ce "Démons", produit par l'un des maîtres du giallo, Dario Argento, le réalisateur Lamberto Bava ( fils du grand Mario Bava ) signe ici son meilleur film, très jouissif. Pourtant, le script s'avère être simpliste, avec ces spectateurs invités à une séance d'un film d'horreur et qui se retrouveront rapidement face à une horde de démons, d'apparence proche du zombie mais en plus vif, alors que toutes les issues du cinéma semblent mystérieusement condamnées. Après une courte séquence d'introduction empreinte de la marque de son producteur, le métrage s'installe dans le principe du "film dans le film", ici bien maîtrisé dans la ressemblance entre ce qui se passe sur l'écran et la "réalité", avant de lâcher ses démons aux trousses des survivants d'une premier assaut maléfique. Et si les différents rebondissements proposés ont tendance à se répéter régulièrement, cela n'a que très peu d'importance, tant l'accumulation de séquences sanglantes au gore expansif, débridé et parfois imaginatif prend le pas sur la minceur de l'intrigue et sur certaines incohérences notoires. D'ailleurs, l'intrigue restera très vague sur l'origine du déferlement démoniaque, mais ce n'est pas grave, tant le film est tourné vers une action constante, sur un rythme endiablé, pour nous amener au final sans temps mort. Alors, bien sûr, on pourra aisément constater la présence de la "patte" de Dario Argento dans de nombreux éléments ( notamment l'éclairage qui rappelle les plus grands classiques du réalisateur, la présence de l'aveugle dans le cinéma ne serait-elle pas fortuite, mais plutôt un clin d'oeil cinéphile appuyé, et n'en serait-il pas de même pour l'apparition finale de l'hélicoptère, complètement déplacée, dont les pales décalottent un démon, nous renvoyant ainsi à la fameuse scène du "Zombie" de George A. Romero, coupée du montage européen de ce film par Argento lui-même ), mais Lamberto Bava arrive quand même à imposer aussi son style, versant plus volontairement dans l'horreur excessive et presque grotesque, riche en détails explicites ( la transformation du démons sur le devant de la scène du cinéma, avec perte de dents à l'appui, par exemple ), mais naviguant parfois aussi à la limite du ridicule ( la course en moto de la dernière bobine du film ). L'interprétation est correcte, sans vrai relief et la mise en scène du réalisateur est très vivante, avec une caméra toujours en mouvement et un découpage des séquences collant au rythme vif du métrage. Les très nombreux effets spéciaux sont globalement probants, même si quelques scènes ne sont pas très crédibles, mais en tout cas toujours gratinées. Donc, ce "Démons" reste un bon spectacle, à réserver quand même aux amateurs de débordements sanglants en tout genre !
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