Ce "Fantômes", venant d'Inde, profite de la nouvelle vague du cinéma d'épouvante asiatique pour venir nous conter sa petite histoire de... fantômes ! En effet, le script lorgne du côté du "Dark water" d'Hideo Nakata, avec ce couple venant s'installer dans un appartement précédemment occupé par une jeune femme qui s'est apparemment suicidée. Et dans toute sa première partie, le film nous décrit le quotidien de ces deux personnages principaux, morne et répétitif ( avec des plans refaits plusieurs fois quasiment à l'identique pour appuyer ce sentiment, l'ascenseur par exemple ), tout en faisant intervenir de façon de plus en plus fréquentes des apparitions spectrales lors de séquences parvenant à distiller quelques frissons, à défaut de mettre vraiment mal à l'aise, et en ayant la bonne idée de les sortir parfois du cadre unique de l'appartement. Mais brusquement, le métrage effectue dans sa seconde partie un revirement de situations total, surprenant et s'enfonce dans une redite, flirtant avec le plagiat pur et simple, de "L'exorciste" pour nous présenter un cas de possession presque risible ( les mimiques de l'actrice sont à la limite du ridicule ), sans aucune dimension dramatique et le final, presque brouillon et porteur d'une révélation des plus communes, ne viendra même pas rehausser le niveau. Et le film se permet de sous-exploiter certains de ses aspects qui auraient pu être intéressants ( le choix du mari entre la médecine et l'ésotérisme est trop vite bâclé, par exemple ), et même l'enquête du policier sent quand même le réchauffé. Et pourtant, le métrage partait sous les meilleurs augures, avec un esthétisme singulier, fait de couleurs d'un bleu sombre omniprésent ( qui disparaîtra d'ailleurs totalement dans la seconde moitié du film ) et une capacité à impliquer le spectateur probante, et ce même si les séquences fortes restaient prévisibles, ne générant ainsi qu'un faible suspense, donc, on pourrait être en droit de se demander ce qui a pu amener le réalisateur à changer ainsi son fusil d'épaule en cours de route pour se laisser aller à un tel gâchis dommageable. Et même l'interprétation en souffre, la justesse de la première partie cède sa place à une outrance ou une rigidité, selon les personnages, visible et disgracieuse. La mise en scène du réalisateur est originale, avec des angles de prises de vues étranges, même si ceux-ci semblent parfois influencés par ceux de "Dark water" ( les vues en plongée et contre-plongée de l'immeuble ) et les inserts d'image en flash sont bien maîtrisés. Donc, ce "Fantômes", malgré ses bonnes intentions évidentes, nous livre un résultat plus que mitigé, dommage !
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