Saviez-vous que le pointeur laser avait une autre utilité que celle d’emmerder les joueurs de tennis sur les courts ? En effet, il pourrait également servir à envoûter les bedeaux irlandais en traversant par les yeux une entité maléfique peinte sur un vitrail. Toutefois, pour que la démonstration fonctionne, cela nécessite une créature de premier choix ; et, dans cette adaptation d’une nouvelle de Clive Barker, c’est le diable en personne qui nous est proposé.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le diable est très méchant. Contrairement à un monstre ordinaire, lorsque Satan vient chez vous pour vous éventrer, il ne fait pas le travail à moitié : il prend bien la peine de renverser la table de la cuisine, de vider les boites de nouilles sur le carrelage et de briser le service de vaisselle que tata Gertrude vous a offert pour vos noces. Mais pire, il n’hésite pas à pulvériser les jouets en plastique des enfants et à désunir les amoureux qui se tiennent par la main en arrachant le bras de l’un des deux tourtereaux.
Pourquoi un tel courroux Docteur Freud ? Sans doute, notre ange déchu a développé un complexe psycho-sexuel suite au masque affligeant et à l’accoutrement de heavy metalleux que maquilleurs et costumiers l’ont poussé à revêtir pour le film. D’ailleurs, le trouble obsessionnel compulsif qui l’amène à prendre des « pauses » tout droit sortie d’un Sentaï tendrait à accréditer ce diagnostique.
Barker n’ayant pas la réputation de composer dans le burlesque, laissons le bénéfice du doute à Pavlou quant à une approche second degré volontaire. Car son nanar, malgré un scénario lacunaire, des effets spéciaux obsolètes et une poignée d’acteurs plus préoccupés par l’appréhension de ne pas avoir éteint la lumière du salon au matin du tournage que par leur interprétation, offre quelques séquences cocasses plutôt mémorables. Jusqu’alors, nous n’avions encore jamais vu la « bête » uriner sur un ecclésiastique pour le « baptiser », même en fouillant dans les archives de Charlie Hebdo.
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