Ce "Exterminator" est l'un des vaillants représentants des "Vigilante movies", genre inauguré par les aventures d'un certain Paul Kersey en 1974, et se nourrissant de l'insécurité urbaine grandissante pour nous présenter des adeptes de la justice expéditive. En effet, le script met en scène un vétéran du Vietnam qui, suite à l'agression sauvage de son meilleur ami, pétera progressivement les plombs, et en plus de le venger se donnera comme but d'exterminer la "vermine" naviguant dans les quartiers chauds de New-York. Dès sa violente séquence d'intro prenant place pendant la guerre du Vietnam, le métrage donne le ton pour s'ancrer ensuite dans un réalisme malsain et sale dans sa présentation des bas-fonds new-yorkais, tout en immeubles délabrés, détritus omniprésents et bien entendu loubards dégénérés au look délicieusement suranné ( et d'ailleurs, presque tous les protagonistes oscilleront entre corruption, bassesses et autres perversions, à l'exception du personnage principal ). Mais ces derniers ne seront pas les seuls à victimes de l'Exterminateur puisqu'aussi bien pédophiles que mafieux périront sous ses coups. Mais ce qui surprend à la vue du métrage, c'est l'aspect cru et brut dans la visualisation des scènes-chocs ( même s'il s'agit ici de la version "cut" du film, amenant quelques incohérences dues aux coupes subies ), d'autant plus que le réalisateur prend largement parti pour son "héros" puisque, en plus de nous le rendre rapidement sympathique, ses "victimes" n'hésitent pas à torturer une prostituée au fer à souder ou à tabasser froidement une personne âgée, devenant ainsi tellement abjectes que leur mort devient jouissive ( le genre de cocktail de violence, qui ajouté à une idéologie prônant l'auto-défense, n'a pas du plaire au Comité de Censure français qui a banni quelques temps le film des écrans ). Le métrage se déroule sur un rythme soutenu, enchaînant les séquences vengeresses sans temps mort, et même la "love story" entre le policier de service et une infirmière prendra toute sa signification dans la dernière partie du film, tout en n'oubliant pas de se ménager quelques passages porteurs d'un suspense intense ( le doberman, par exemple ), ainsi qu'un soupçon d'humour noir. L'interprétation est convaincante, Robert Ginty est crédible dans son rôle de justicier presque malgré lui, tandis que Christopher George est parfait en flic bourru mais finalement très humain. La mise en scène du réalisateur est vive, alerte et complètement maîtrisée dans les scènes d'action. Donc, ce "Exterminator" se révèle être prenant et captivant de bout en bout, laissant le spectateur partagé entre des sentiments contradictoires !
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