Les créateurs de ce "Sandman" ont certainement apprécié les films de Wes Craven, aussi bien "Freddy" que "Shocker", tant leur croque-mitaine s'en inspire ouvertement. En effet, le script nous présente un jeune homme pourchassé par un serial-killer condamné à mort pour le meurtre de plusieurs familles, dont celle du héros, ressuscité grâce à des rites sataniques et cherchant à se débarrasser du seul rescapé de ses crimes. Après une séquence d'intro dans la directe lignée des slashers et une présentation sans originalité des personnages, le métrage trouve une très vague inspiration satanique pour justifier la renaissance de l'assassin, tout en cherchant à le rendre effrayant, avec notamment ses cicatrices dues à ses lèvres cousues dans son enfance. Malheureusement, et cela restera le principal défaut du film, la représentation du "méchant" ne parviendra jamais à avoir le moindre impact sur le spectateur, tant son graphisme demeurera peu crédible ( avec un maquillage trop simpliste ) et ses interventions ne parviendront pas à souligner un charisme définitivement absent. Et quelque part c'est bien dommage car, si l'on met de côté une intrigue aux rebondissements trop classiques, l'idée de cet homme fait de sable, pouvant donc passer par le moindre trou de serrure par exemple, avait de quoi nourrir quelques espoirs, surtout que les scènes où le Sandman se dépasse sous forme de sable sont réussies et auraient pu amener quelque chose, si le métrage s'était appuyé sur une mise en scène plus vivante et incisive, alors qu'ici la réalisation reste terne et proche du téléfilm, sentiment renforcé par une absence totale de gore dans les meurtres et la chasteté de l'ensemble, même dans l'obligatoire reprise de la scène de douche. Heureusement, quelques apparitions du croque-mitaine arrivent à surprendre et le film ne s'éparpille pas trop en sous-intrigues néfastes à la cohérence de l'ensemble. L'interprétation est correcte, mais sans grand relief et les effets spéciaux, s'ils emploient le numérique de façon plutôt discrète, ont le malheur de pêcher dans des maquillages trop primaires. Donc, ce "Sandman" se laisse voir, sans réel ennui, mais s'effacera très vite de nos mémoires !
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