Andrew Birkin s'est inspiré d'une nouvelle de Stefan Zweig pour son premier film. Il en a tiré une oeuvre formellement très maîtrisée. A Vienne en 1919 un diplomate américain ne peut accompagner sa femme dans un hôtel de montagne où l'on doit soigner de l'asthme leur fils âgé de 12 ans. Dans l'ennui et le confort d'un palace, le garçon et sa mère tombent sous le charme d'un aristocrate autrichien: celui-ci cherche à distraire l'enfant pour mieux séduire la mère. Traumatisé par un comportement qu'il ne comprend pas (sa mère est allée rejoindre le baron dans un refuge isolé), l'enfant s'enfuit pour rejoindre son père. Tout rentrera dans l'ordre après que la jeune femme et son mari auront décidé de faire retomber le secret sur la brève incartade. Birkin tire un excellent parti d'une histoire romanesque qui sert de support à une analyse pénétrante du désir, de son refoulement et du couvercle d'ordre moral qui étouffe le tout. Faye Dunaway est remarquable en femme déchirée entre son attirance pour un homme énigmatique et sa soumission à son rôle de mère et d'épouse. Klaus Maria Brandauer, plus sobre que de coutume, donne à son personnage un arrière-plan sulfureux qui réchauffe une oeuvre glacée, glacée comme les apparences de la bonne société autrichienne.
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