Avec ce "Frightening", le réalisateur David DeCoteau nous livre un film qui sort finalement des apparences trompeuses du "slasher". Pourtant, le script ne présageait rien de bien transcendant, avec ce jeune homme débarquant dans son nouveau lycée et qui rencontrera deux bandes adverses, des néo-punks et l'équipe de lutte romaine locale, tandis que des meurtres perpétrés par quatre mystérieux individus éclaboussent le campus. D'entrée, le métrage s'installe dans le "film de campus" classique, mais sans jamais tomber dans le moindre humour potache, pourtant habituel, tout en portant pour l'instant l'intérêt du spectateur sur la quête de l'identité de ces tueurs, même si celle-ci deviendra rapidement évidente. Ce qui n'empêchera pas le réalisateur de mettre en scène quelques séquences d'assassinats bien senties, à défaut de générer le moindre suspense, tant le sort réservé aux victimes apparaît comme évident, mais surtout, David DeCoteau cédera une fois encore à ce qui fait sa particularité, avec cette prédilection à déshabiller régulièrement ses jeunes acteurs imberbes, lors de prises de douches ou en toute autre occasion qui se présente ( même si cette tendance restera confinée à la première partie du film ), tout en laissant au second plan ses actrices, uniquement là pour faire de la figuration en tant que potiches. Et, sans réelle rupture de ton, l'ensemble bascule dans sa dernière bobine, avec un twist final qui, sans être novateur ( rappelant bien évidemment un film célèbre dont on taira le titre afin de ne pas gâcher la surprise ! ), parviendra à surprendre, même si ce dénouement est plutôt mal amené et dont l'opportunisme n'échappera à personne. Si les meurtriers ont une prestance à l'écran assez impressionnante, tout de noir vêtus, avec béret et lunettes noires, les crimes n'auront pas une représentation graphique expansive, et limiteront les effets sanglants au strict minimum, avec juste une courte scène de brûlure à l'acide démonstrative, mais le réalisateur parsème également son film de quelques séquences oniriques ayant un peu d'effet. L'interprétation est cohérente, mais sans relief, et la mise en scène de David DeCoteau est très vive, avec un découpage en plans vraiment courts, flirtant avec un esthétisme proche du clip musical, dynamisant agréablement le métrage, qui ne souffre en outre que de très rares longueurs. Donc, ce "Frightening", malgré ses petits défauts et les travers de son auteur, se suit facilement, avec un intérêt maintenu constamment et une vivacité plaisante !
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