Avec "L'ascenseur niveau 2", le réalisateur hollandais Dick Maas nous propose un quasi-remake, plutôt qu'une suite tardive, de son film de 1983. En effet, le script suit l'enquête d'un dépanneur d'ascenseur, accompagné d'une journaliste, confronté à plusieurs accidents suspects survenus dans un building new-yorkais. Et si l'intrigue reste classique mais linéaire, tout en hésitant quelque temps entre ésotérisme et science-fiction sur la "vie" qui semble animer les ascenseurs de ce gigantesque immeuble, tout en faisant preuve de quelques ellipses grossières ( voir le final ) dans ses rebondissements, c'est surtout le savoir-faire de ce réalisateur trop rare qui ressort de ce métrage. En effet, outre sa capacité à installer des instants de suspense assez habiles, mais quand même faciles ( quand l'ascenseur va-t-il se mettre en marche seul et happer les personnages ? ), l'auteur fait preuve d'une ironie évidente mais réjouissante dans la présentation de seconds rôles bien frappés ( par exemple, la nounou fumant au milieu de jeunes enfants tout en les insultant est trop grave ), tout en incluant dans son film des fausses alertes parfois surprenantes ( la main semblant arriver derrière le héros, qui sera finalement la sienne ), détournant par la même occasion quelques codes du genre. Alors, bien sûr, les situations auront un goût de déjà-vu pour ceux qui connaissent le film original ( l'aveugle et son chien apparaîtront d'ailleurs comme un clin d'oeil appuyé en leur direction ), mais le réalisateur a en partie réussi son pari de transcender la notion de simple remake basique pour apporter à son métrage une touche personnelle, qui pourra séduire, si l'on arrive à mettre de côté l'original, bien évidemment beaucoup plus saisissant. De plus, le film se permet quelques petits écarts sanglants bienvenus, même s'ils restent plutôt sages et est mené sur un rythme sans temps morts, avec des personnages qui arrivent à devenir presque attachant, malgré l'aspect quelque peu stéréotypés des personnalités. L'interprétation est convaincante, et c'est toujours avec plaisir que l'on retrouve Ron Perlman et Michael Ironside. La mise en scène de Dick Maas est alerte, suivant l'action de près, avec une caméra souvent en mouvement, mais les effets spéciaux souffrent parfois de l'utilisation d'un numérique terriblement visible, venant ainsi gâcher quelque peu la crédibilité de l'ensemble. Donc, ce "L'ascenseur niveau 2" s'avère être agréable à suivre, malgré quelques facilités flagrantes, et fait plaisir par son traitement sincère de la part de son réalisateur !
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