Avec cette suite, le réalisateur Larry Cohen tente plus que maladroitement de prolonger l'expérience du "Monstre est vivant", en reprenant les mêmes ingrédients, sans apporter beaucoup de nouveautés.
En effet, le script nous présente un nouveau couple dont le bébé se révélera être un monstre, mais cette fois-ci, bien que surveillés par des agents gouvernementaux, ils seront alerté du danger par le père de la première créature, désireux de regrouper ces êtres sanguinaires afin de leur donner une chance de survie. Hélas, toute la première partie du métrage est sérieusement handicapée par une mollesse frôlant la neurasthénie qui, malgré ses tentatives d'esbroufe ( l'invasion de l'hôpital par la police ), aura bien du mal à captiver le spectateur, en grande partie à cause de ses scènes de dialogue interminables, et même la théorie du complot gouvernemental visant à détruire tous les bébés agressifs ne parviendra pas à rehausser la teneur de l'ensemble, versant volontiers dans l'invraisemblance la plus totale. Pire encore, l'installation dans la villa-nurserie, qui aurait pu être porteuse d'une quelconque tension ou de suspense, est survolée, jusqu'à l'inévitable échappée des bébés qui ne se comporteront ensuite que comme de vulgaires bogeymans, pour atteindre la conclusion du métrage, presque ridicule dans son incohérence ( cf. les masques à gaz ) et sans aucune ampleur.
Quant aux sentiments éprouvés par le couple vis à vis de leur enfant monstrueux, si bien mis en avant et crédible dans le premier film, ils seront ici survolés et caricaturés, desservis par des personnages principaux à la représentation beaucoup trop banale, ne parvenant jamais à devenir attachant. Et l'effet de surprise pressenti face aux monstres ne joue plus non plus, même si le réalisateur s'acharne à vouloir les cacher la plupart du temps à la caméra.
L'interprétation ne vient en aucun cas arranger les choses, en étant morne et sans relief, et même John Ryan, pourtant excellent dans le premier opus, ne semble pas beaucoup y croire. La mise en scène anémique de Larry Cohen amplifie encore l'impression de torpeur qui règne sur le film et aucun de ses effets n'arrivera pas perturber le spectateur. Les effets spéciaux de Rick Baker sont plutôt réussis, même si les créatures proposent une animation bien limitée.
Donc, ce "Les monstres sont toujours vivants" fait partie de ces suites largement évitables, pour ne pas gâcher le plaisir pris à la vision de leur modèle !
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