Non ou la vaine gloire de commander est un brillant réquisitoire contre la guerre. Le premier mot du titre est d’ailleurs un palindrome (il peut se lire à l’endroit ou à l’envers) qui prend rapidement tout son sens : la guerre est inutile et vaine. Seuls les gens épris de pouvoir sont à même de légitimer cet acte illégitime et insensé. Le film, très politique et philosophique, permet à tout un chacun de s’interroger sur le sens de l’histoire et du nationalisme.
Le film se déroule en Angola, en 1974, où une patrouille isolée de soldats portugais s’interroge sur la justification de la guerre.
Cette interrogation est d’autant plus grande que ces soldats sont venus défendre l’Angola, une terre qui n’est pas leur patrie mais une colonie du Portugal.
Entouré d’autres soldats, le lieutenant Cabrita (joué par l’excellent acteur Luis Miguel Cintra) leur raconte quelques grandes batailles perdues qui ont jalonné l’histoire du Portugal.
A travers notamment les exemples la défaite de Viriathe le Lusitanien face aux Romains, l’échec de l’unification de la péninsule ibérique au XVème siècle par le roi Jean II ou encore le drame stratégique de la bataille d’Alcacer Quibir, le lieutenant Cabrita montre que la nation portugaise (mais en fin de compte l’humanité dans son ensemble) se construit sans cesse sur des ruines. Le récit s’achève par la mort de Cabrita le 25 avril 1974, date de la Révolution des Œillets.
Un grand film anti-guerre à voir absolument.
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