Avec "Dog soldiers", le réalisateur anglais Neil Marshall ( dont c'est le premier long métrage ) signe un film de loups-garous atypique, mélangeant de manière plutôt agréable les genres.
En effet, le script place six soldats, en exercice dans la lande écossaise, face à une meute de lycanthropes affamés et vindicatifs. Après une séquence d'intro déjà très classique dans le genre et une première mise en circonstance de deux des personnages principaux, uniquement destinée à montrer le degré de barbarie du futur "méchant" du film, le métrage s'installe gentiment dans le concept du film de guerre, le temps de nous présenter ces six soldats en manoeuvre, avant que les loups-garous ne fassent leur apparition pour une attaque en règle, savamment orchestrée dans un style militaire, jusqu'à ce qu'une providentielle jeune femme ne vienne permettre aux survivants d'échapper aux griffes des monstres et de se réfugier dans une ferme désertée. A partir de ce moment, le film sombre dans un huit-clos donnant hélas l'impression d'avoir déjà été vu et revu mille fois depuis "La nuit des morts-vivants" de George A. Romero ( auquel le film ira jusqu'à reprendre l'idée de la voiture dans la grange comme possible échappatoire ), ponctué d'assauts réguliers très jouissifs, entrecoupé de temps morts censés générer de la tension, sans y parvenir réellement. Et si les quelques surprises que tente d'apporter le métrage seront beaucoup trop évidentes pour surprendre le spectateur, quelques idées un peu folles surnagent ( le chien qui s'attaque aux tripes d'un soldat encore vivant ) et arrivent à rendre l'ensemble plutôt agréable, malgré son final trop convenu. Les touches d'humour apposées régulièrement sont assez mitigées et tombent trop souvent à plat en versant dans la redite, mais heureusement l'action occupe une grande part des débats pour des gunfights très rythmés et enthousiasmant. Le film contient également une bonne dose de scènes sanglantes, parfois démonstratives, mais toujours généreuses.
L'interprétation est assez convaincante, versant dans un réalisme crédible, dominée par un Sean Portwee excellent. La mise en scène du réalisateur sait s'énerver lors des séquences d'action du film et donne un rythme continu à l'ensemble, tout en utilisant de façon discrète et probante les plans en caméra subjective. Les effets spéciaux sont probants, avec une animation des loups-garous très réussie, ceux-ci présentant un look très graphique, et les plans gore du film sont également globalement maîtrisés.
Donc, ce "Dog soldiers" se révèle être agréable à suivre, tout en étant quand même desservi par un certain classicisme trop flagrant !
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