Après un très bon "5 x 2" qui décortiquait l'échec d'un couple à partir de 5 phases essentielles(montés à l'envers, à l'instar d'un "Irréversible") de leur vie, Ozon s'intéresse cette fois à un homme qui apprend qu'il est tant qu'il atteint d'un cancer généralisé.
Sujet casse-gueule par excellence, le film aurait pu tomber dans le pathos en étant livré à un autre réalisateur.
Oui mais heureusement, mis entre les mains d'Ozon et de son style propre, le réalisateur évite ce problème.
En montrant un homme blessé dans son corps (mais surtout dans son âme), désemparé, qui décide dès lors de se faire plaisir quitte à régler ses comptes avec les gens qui l'entourent (notamment sa famille), le film n'en est que plus intéressant car très réaliste.
D'autant que la suite du film montre que cet homme (formidable Melvil Poupaud), un homosexuel par ailleurs (fait important pour la suite du métrage) décide finalement de donner un sens différent à sa vie (suite à une scène très belle avec sa grand-mère, très bien interprétée par Jeanne Moreau). Il décide alors de se faire pardonner par sa soeur (séquence qui m'a donné les larmes aux yeux). Et décide de faire la place belle à la vie avant de quitter notre monde.
Les rapports en flashbacks avec sa famille sont très bien rendus et montrent que cet homme est un homme qui aura eu du mal à se faire comprendre par sa famille. Pourtant, sur le fond, cette famille, il l'aime. La scène où Romain parle avec sa soeur par téléphone alors qu'ils ne sont séparés que de quelques mètres est véritablement déchirante.
Enfin, fait majeur, Romain choisit lui-même, avant de quitter ce monde, de faire naître un nouvel enfant.
C'est incontestablement le triomphe de la vie.
Le long plan final montre que Romain a alors atteint la plénitude et peut donc s'en aller en paix.
La vie est sortie vainqueur de ce film !
|