A des années-lumière de ses films purement fanstastiques et/ou d'horreur (Halloween, Fog, Christine, The thing, Le prince des Ténèbres, Los Angeles 1997, Le village des damnés), John Carpenter nous livre ici une comédie romantico-fantastique, qui constitue une oeuvre à part dans la filmographie de ce réalisateur.
Pour autant, alors que ce film a été descendu par la critique au moment de sa sortie et s'est également révélé un bide commercial, Starman ne manque pas d'attraits.
En effet, la thématique développée dans le film est beaucoup plus subtile qu'il n'y paraît.
Starman ne raconte pas seulement l'arrivée d'un extraterrestre qui, s'étant réfugié chez une jeune veuve et ayant pris l'apparence de son défunt mari, vit une histoire d'amour avec celle-ci.
Ce film est avant tout une critique ouverte d'une société américaine bourrée de préjugés à l'égard de l'inconnu. Sur ce point, les militaires qui ne cessent d'accumuler les scènes ridicules sont montrés comme des gens qui s'en prennent à autrui sans raisons valables. Leur action est donc d'autant plus montrée du doigt.
Car les intentions non supposées mais réelles de l'extraterrestre (le terme français étant particulièrement évocateur puisque cet être est effectivement au-dessus des humains puisqu'il est capable d'accomplir des miracles) incarné par un très convaincant Jeff Bridges n'ont rien de malfaisant.
Elles sont totalement amicales. Rappelons que cet être venu d'on ne sait où de l'espace est arrivé sur Terre suite aux messages de paix envoyés par nos congénères. Malgré la méchanceté dont font preuve la plupart des gens qui le cotoient, l'E.T. (qui lui agit de manière parfaitement logique) n'a de cesse d'adresser des messages de paix et d'amour.
Tout est bon en cet étranger qui son maximum pour que vivent les êtres qui se trouvent sur Terre – qu'ils soient humains ou animaux. L'extratterrestre ne fait aucune distinction entre les races. Tout le monde a ses yeux a droit à la vie et à un traitement égal.
L'histoire d'amour qu'il vit avec la jeune veuve est on ne peut plus sincère et dénuée d'arrière-pensée. Cette histoire d'amour crée une sorte de bulle positive dans cet environnement qui est hostile à notre visiteur.
En fin de compte, dans un genre où on ne l'attendait pas vraiment, John Carpenter dresse un vibrant plaidoyer pour la tolérance.
Si Starman n'est ni un chef-d'oeuvre ni le film le plus passionnant dans la filmographie du grand John, toujours est-il qu'il est rempli de bons sentiments (sans pour autant tomber dans la mièvrerie), des sentiments vrais qui font plaisir à voir. Après tout, on en demandait pas plus. En somme, le contrat est largement rempli.
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