Première partie d'une trilogie inachevée à ce jour, ce "Night watch", d'origine russe, nous conte une nouvelle fois l'éternelle lutte entre le Bien et le Mal pour la domination du monde.
Le script met en effet en scène les "Autres", personnages d'apparence humaine représentant les deux parties et chargés de veiller au respect d'une trêve décrétée lors d'une séquence d'intro moyen-âgeuse bien brutale et barbare, alors qu'une malédiction ancestrale pourrait bien faire basculer l'équilibre incertain existant entre les belligérants. En fait, l'intrigue se focalise sur la croisade au quotidien d'un des "Autres", serviteur du Bien ( donc un "Night watch" ), dans sa chasse contre des vampires, puis dans son implication dans une conspiration personnelle qui pourrait changer à jamais la face du monde.
Mais si l'intrigue peut sembler trop touffue, partant un peu dans tous les sens et posant comme autant d'évidences des éléments surnaturels des plus étranges ( la chouette, par exemple ), une fois son postulat de base accepté, le spectateur se laisse agréablement porter par le délire visuel omniprésent qui lui est ainsi proposé, le métrage accumulant les morceaux de bravoure d'un esthétisme totalement bluffant et aux idées souvent volontaires, même si l'entrecroisement des différentes sous-intrigues n'est pas toujours harmonieuse, ni complètement linéaire et si certains des enjeux du film ( magnifiquement présentés, le vortex, par exemple ) trouveront une issue bien banale ( presque bâclée ).
Mais l'ensemble est mené tambour battant, sur un rythme sans faille, même lorsque le script tente de répondre à certaines interrogations soulevées, et chaque séquence comporte toujours des détails attirant l'oeil, captivant, mais sans pour autant parvenir à générer le moindre frisson, tout en plus un léger suspense entretenu régulièrement par des scènes d'action parfois impressionnantes, mais très référentielles.
Le film n'hésite pas non plus à recourir à des effets sanglants généreux et les différents personnages véhiculent un humour plutôt discret mais adapté aux situations.
L'interprétation est cohérente, donnant de la profondeur aux divers protagonistes, tout en étant bien aidé par une intrigue laissant quand même de la place aux sentiments et la mise en scène du réalisateur est active, vivace, ne reculant devant aucun effet ( la séquence dans le métro ) et l'utilisation de plans courts aide encore le métrage à gagner en rythme. Les effets spéciaux sont globalement de bonne facture, même si l'utilisation du numérique reste parfois trop visible ( le camion ).
Donc, ce "Night watch" se révèle être une très sympathique surprise, pas du tout desservie par son origine, riche en allégories diverses, et qui donne envie d'espérer voir un jour la suite, pour vérifier si l'essai est vraiment transformé !
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