Ce deuxième film du cinéaste américain Sydney Pollack, qu’il a tourné en 1966, tiré du grand dramaturge Tennessee Williams, est une merveille. Il offre un rôle magnifique à la superbe actrice américaine d’origine russe Natalie Wood, qui livre ici une impressionnante performance dans le rôle de Alva Starr, jeune femme à la limite de la prostitution qui cherche seulement à exister dans une Amérique prolétaire touchée de plein fouet par un chômage massif.
Sa rencontre avec Owen Legate (Robert Redford), pourtant l’ « ennemi » chargé du licenciement, lui redonne espoir en lui faisant découvrir l’amour. Mais on est ici dans l’univers pessimiste de Tennessee Williams, et Propriété interdite retranscrit admirablement cette atmosphère, marquée du sceau de la fatalité, par une mise en scène sobre et inspirée qui renforce le côté réaliste du film, tout en y insufflant une pincée de poésie.
C’est en tout cas un des films les plus marquants de Sydney Pollack, d’une tristesse infinie, qui montre à quel point Natalie Wood est une actrice méritant d’être redécouverte.
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