La fièvre dans le sang est peut-être le plus beau film d’Elia Kazan. D’une beauté stupéfiante et d’une profonde tristesse, le film brasse tous les thèmes de Kazan (la jeunesse, la frustration, le temps) et les porte à incandescence.
Ce mélodrame flamboyant se déroulant avant, pendant et après la crise économique de 1929, narre avec une grande délicatesse l’histoire d’amour contrariée entre la toujours sublime Natalie Wood (dans l’un de ses plus beaux rôles) et Warren Beatty.
Le film dresse un portrait très juste de la société américaine à cette époque, qui voudrait reproduire des schémas à l’infini et standardiser les gens.
Entre la chute d’un système et l’étouffement d’une famille trop présente, le couple de héros ne peut laisser exploser sa passion, qui finit par se briser contre le mur d’une société toute puissante et se diluer complètement.
Et la dernière scène est absolument magnifique, où Kazan touche à l’absolu : le spectateur semble alors ressentir la patine du temps sur les deux héros, qui sont devenus deux étrangers.
Un véritable chef d’œuvre, constamment à fleur de peau, d’une incroyable sensibilité.
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