Ayant de la suite dans les idées, et surtout fort du succès d'estime du premier "Carnosaur", le producteur Roger Corman donne avec ce film une première suite aux aventures meurtrières des dinosaures carnivores.
Mais ici, le script n'entretient aucun rapport avec le précédent métrage, en plaçant son intrigue dans une base militaire secrète attaquée par les monstres, et où viendra en dépannage un petit groupe d'informaticiens/ électriciens ( au look rappelant quand même largement des mercenaires ), ignorant bien entendu tout du danger qui ne manquera pas de les menacer.
Après un longue séquence d'introduction présentant les lieux mais également porteuse d'une agression sommaire des dinosaures, le métrage introduit ses personnages principaux, plutôt stéréotypés, avant de rapidement les amener sur les lieux de l'action. Le film s'installe alors dans un climat d'attente de l'apparition des créatures, saupoudrant avec parcimonie ses rebondissements pour s'attarder sur les relations conflictuelles entre le groupe et le responsable militaire les accompagnant, qui semble en savoir beaucoup plus qu'il n'en dit, ce qui permet au film d'essayer de distiller un minimum de suspense, qui sera malmené par des révélations hasardeuses et fantaisistes. La dernière bobine du film versera largement dans un cafouillis plutôt indigeste, mal ajusté, au niveau du timing notamment, et définitivement peu crédible pour s'achever sur un happy-end grossier et surfait.
Et hélas, les carnosaurs promis par le titre resteront bien timides, ne bénéficiant que d'un temps de présence à l'écran réduit, juste le temps de s'attaquer à quelques quidams, lors de scènes rapides et pas souvent généreuses ( sauf pour un démembrement suivi d'un arrachage d'intestins assez gore ), relativement prévisibles, privant ainsi le film d'un quelconque climat de tension.
L'humour, cristallisé en grande partie sur les répliques plaintives d'un des personnages, pourra quand même finir par lasser dans sa répétition, et les tentatives larmoyantes esquissées par moment tomberont complètement à plat en étant trop superficielles.
L'interprétation est correcte, porté par un John Savage habitué de ce genre de rôle, et la mise en scène de Louis Morneau ( le futur auteur de "Bats" ou "hitcher 2", par exemples ) est suffisamment alerte, en collant bien à l'action, pour dynamiser une intrigue qui en avait bien besoin. Les effets spéciaux de John C. Buechler, un habitué des petits budgets, sont assez jouissifs dans les quelques plans gores égayant le film, mais souffrent parfois dans l'animation des dinosaures et dans l'aspect "maquette" prononcé de certaines séquences ( l'explosion de l'hélicoptère est vraiment trop flagrant ).
Donc, ce "Carnosaur 2" arrive à se suivre sans peine, mais reste malgré tout un produit de consommation courante bien vite oubliable !
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