Dieu qu’il aura fallu du temps pour que le petit garçon téméraire que j’étais au début des années 90 se remette d’avoir vu The Texas chainsaw massacre… A l’époque j’étais fan de films d’horreur, un fan inconditionnel et je regardais 3 samedi soir par mois notre bonne vieille chaîne cryptée. Mais voila, une de ces séances troubla ma foi, mon appétit pour ce genre la connu une fin brutale. Un film venait d’assassiner mon addiction, je me demandais encore pourquoi il y a quelques mois sans pour autant vouloir rouvrir la boite de pandore. L’existence du remake qui nous est proposé ici aura eu le mérite de m’intéresser de nouveau a cette œuvre mystérieuse qui me restait a travers le gosier, source même des innombrables cris qui avaient failli me rendre fou. Fébrile je me dis que la meilleure thérapie serait de recommencer par la dernière version. Me dire que celle-ci serait plus accessible, qu’elle ne serait pas si brutale et puis de quoi diable avoir peur… Le petit garçon a grandi… Me voici donc plongé au cœur du Texas en une journée ordinaire, fin d’un été où le soleil brûla encore ces terres et l’esprit de ses sujets. Oui, le feu est roi au Texas et la sueur qui perle sur les visages deviendra froide, juste le temps de faire connaissance… L’ouverture du film ou l’on se croit revenu a Crystal Lake est un clin d’oeil certain a l’orientation qu’il va prendre : La fin de l’innocence. Tous avant de mourir auront eu le temps d’en prendre conscience. La mort a tendu un guet-apens et seule celle dont le script laisse apparaître les cicatrices parviendra à s’en sortir. Le scénario nous propose une version plus contemporaine de l’original qui date déjà d’une trentaine d’années. Les scènes les plus brutales du film de Tobe Hooper semblent avoir été gommés au profit d’une approche plus basée sur le suspense et la terreur psychologique. On ne s’en plaindra pas pour autant car vouloir faire le même film 2 fois surtout en ce qui concerne l’ovni dont il est question relèverait presque du sado-masochisme. Les acteurs pour la plupart issu de la télévision ou inconnus au bataillon ne font pas d’esbroufe et s’en tirent tres bien. Jessica Biel (Erin) incarne parfaitement l’héroïne du métrage et finira même en véritable survivante suscitant l’admiration du spectateur. Cette observation note parfaitement la différence de lecture entre les deux versions. Ce remake est bien plus humain que son modèle et même si cela offre une alternative à la noirceur terrifiante du film de 1974 on regrette par moment d’avoir perdu cet aspect qui renforçait notre sentiment de solitude face a l’horreur. Les personnages des enfants (la suicidée et le petit garçon) le plan assez inutile sur la bague que Kemper aurait du offrir a Erin, l’acte de bravoure quasi insensé de l’héroïne qui va « sauver » le petit dernier du clan au lieu de s’enfuir exprime sans détour l’orientation qu’a choisi le metteur en scène. Ceci dit, ça ne nuit aucunement à la qualité du métrage. Les scènes d’horreur sont distillés avec grande parcimonie mais sont toutes réussies (extaordinaire scene du suicide a l'interieur du van en particulier). Je regrette néanmoins le manque de folie de Leatherface, a plusieurs reprises je me suis cru en train de mater un Vendredi 13 tant il ressemble a Jason dans sa façon de se mouvoir. Cela n’a pas une importance capitale mais je tenais a le souligner. La maison Hewitt elle est très imposante, son intérieur a été réalisé avec soin et la découverte des détails macabres qui la compose en fera grimacer plus d’un. Le personnage du shérif (interprété par R. Lee Ermey) apporte également un gros plus à ce remake. Des le départ on le sent malsain et son caractère qui se dévoile crescendo est assez jubilatoire. Pour résumer on ne s’ennuie pas une seconde devant ce film, l’ambiance est tres prenante, les acteurs nets et la musique vraiment parfaite, restant assez discrète pour devenir une arme a frayeurs aux moments les plus tendus. Ce remake de massacre à la tronçonneuse est une réussite, un film qui offre une vraie alternative au chef d’œuvre plus difficile d’accès de Tobe Hooper et qui conviendra a un large panel de spectateur. En ce qui me concerne il m’a donné envie de redécouvrir l’original. Qui a dit mission accomplie ?
|