Oeuvre phare du cinéma d'horreur des années 80, Maniac reste intiment lié à la personnalité tumultueuse de son acteur-scénariste Joe Spinell. C'est un film devenu mythique, l'un des plus violent jamais tournés, qui fut en son temps le cauchemar des censeurs de tous pays(il reste interdit de séjour en Angleterre et en Allemagne). Réalisé par William Lustig en 1980 en une sorte d'hommage aux gialli de Mario Bava et Dario Argento (à une époque où le psycho-killer devenait une spécialité américaine plutôt qu'italienne),Maniac décrit l'odyssée sanglante d'un tueur solitaire qui exprime à haute voix, et après chaque meutre, son incapacité à réfréner des pulsions meutrières qui remontent à l'enfance ("Mooomy") : Franck Zito a un problème de schizophrénie et d'oedipe mal résolu. Du coup, il massacre toutes les jeunes filles qui émoustillent sa libido pour leur prendre leur scalp et clouer leur chevelure sur des mannequins chauves et ensanglantés qui ornent son appartement.
Tandis que les lignes de vertu et quelques organes officiels déchaînés (le Los Angeles Times notament, qui fit campagne contre le film)condamnaient son attrait déraisonnable pour la tripaille (des égorgements en gros plans, des têtes qui explosent) et son absence de justification sociale, les fans de cinéma d'horreur l'accueillaient comme le premier film donnant un aperçu réaliste de l'état mental d'un tueur en série, bien avant que le sujet ne fasse l'objet d'une véritable mode dans les années 90. Franck Zito peut être vu comme le papa des Hannibal Lecter et autre John Doe, le serial killer typique qui reste gravé à tout jamais dans l'esprit.
William Lustig, dans un état de grâce qu'il ne retrouvera jamais par la suite, soigne son ambiance avec une photo sombre à souhait, des décors cradingues et une bande-son de taré où on entend tout au long du film le souffle haletant du tueur.
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