Adapté du jeu vidéo homonyme, ce "Alone in the dark" en reprend l'esthétisme, mais hélas aussi les stigmates, pour nous livrer au final un métrage superficiel, qui pourra même sembler futile pour les non-initiés.
Le script introduit un enquêteur spécialisé dans le paranormal qui se retrouvera confronter à des créatures issues d'une dimension parallèle, aidé par sa petite amie anthropologue et ses anciens collègues d'un organisme gouvernemental étudiant les phénomènes étranges, le tout alimenté par les reliques d'une ancienne civilisation.
Après un vague prologue dispensable, le métrage enchaîne directement avec une séquence d'action assez brutale qui met d'entrée le spectateur dans le bain, avant de nous présenter les personnages, tout en faisant évoluer l'intrigue et en recollant au fur et à mesure les différents éléments épars, pour ensuite nous mettre enfin en présence des créatures promises pour deux attaques successives assez jouissives, bien rythmées, généreuses en gunfights et osant même quelques petits détails gore, avant de nous entraîner brusquement vers un dernier acte censé révéler le fin mot de l'histoire ( plus que largement prévisible ), tout en laissant la place à une fin ouverte.
Mais hélas, ce qui ressort trop largement de ce film, c'est son côté superficiel, ne prenant pas le temps de présenter correctement l'origine de cette civilisation perdue et ses engrenages, pourtant une pièce essentielle dans le développement du récit, tout en nous imposant des personnages aux traits de caractères simplistes jusque dans leurs relations ( les deux frères-ennemis qui feront bien entendu cause commune contre les monstres ), en accumulant les séquences avec une facilité scénaristique affligeante ( l'introduction de la mine d'or tombant gravement comme "un cheveu sur la soupe" ), et en sous-exploitant de trop nombreuses événements, pour laisser de multiples questions sans réponse ( au hasard, pourquoi le professeur se pique-t-il avec du fluide des créatures ? ).
En plus, le film se révèle incapable à installer le moindre suspense, ne dispensant que des situations déjà vues et revues, et les tentatives pour faire jouer l'effet de surprise tombent complètement à plat, tant elles sont téléphonées. L'humour, assez discret, relève aussi de la facilité la plus basique pour presque faire sourire ironiquement devant une telle banalité.
Mais heureusement, ce triste constat est quelque peu illuminé par les séquences d'action comprises dans le film, qui sont la plupart du temps généreuses, se laissant aller régulièrement à des plans gore jouissifs ( la colonne vertébrale sortie du dos, le crâne ouvert en deux ), et par l'arrivée des créatures qui, même si on pourra regretter leur temps de présence à l'écran beaucoup trop court, arrivent à en imposer par un graphisme très probant.
L'interprétation est cohérente mais sans véritable relief et ne parvenant pas à faire passer la moindre émotion, et la mise en scène d'Uwe Boll, si elle est relativement efficace dans les séquences d'action, introduit trop d'effets volontairement criards ( la balle ) pour être entièrement appréciable. Les effets spéciaux sont réussis, aussi bien dans l'animation des monstres que dans les petits débordements sanglants du métrage.
Donc, ce "Alone in the dark", en plus de laisser un sentiment d'inachevé, donne l'impression d'avoir traité son sujet avec une légèreté complaisante, donnant au final un aspect décérébré et presque inutile à l'ensemble !
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