Avec "house of the dead", le réalisateur Uwe Boll signe une première adaptation d'un jeu vidéo, avant son presque pénible "Alone in the dark", tout en se concentrant ici sur l'essentiel, à savoir l'action décomplexée.
En effet, le script reste plutôt simpliste, avec ces quelques jeunes débarquant sur une île où est censée se dérouler une gigantesque rave-party, pour la trouver presque déserte, puisque seuls des morts-vivants affamés les attendent.
Passée une rapide présentation des personnages ( avec la voix-off du seul survivant, tuant ainsi un éventuel suspense sur son identité, mais surtout nous évitant bien des palabres ) avec en parallèle un petit tour d'horizon sur l'île, histoire de découvrir les premières attaques des créatures, lors de séquence calibrées mais parvenant quand même à faire leur petit effet ( l'agression sur la plage ), l'intrigue se met en place tandis que les personnages ont bien du mal à réagir face aux événements ( ne trouvant cela pas trop étrange que la scène et la piste de danse soit déserte, deux des protagonistes vont boire un coup, par exemple ) jusqu'à ce que les morts-vivants investissent véritablement la place en déclenchant toute une série de rebondissements faits de poursuites, mais surtout de gunfights divers et variés, trouvant leur apothéose lors de la fulgurante séquence devant la maison pour un énorme affrontement purement jouissif et dantesque ( même si le réalisateur utilise quelques effets faciles, merci "Matrix" ! ) et pour ne s'achever que dans un final certes convenu ( merci "Simetiere" ! ), mais annonciateur d'une suite que l'on espérera toute aussi probante.
Mais bien sûr, il convient de remettre les choses dans leur contexte, l'ensemble n'étant qu'un prétexte à une action débridée. Les personnages sont d'une fadeur sans nom et leur humour potache ne fera même pas sourire ( étaient-ils obligés de citer George A. Romero ? ), l'histoire est résumée à sa plus simple expression, l'origine des monstres restant assez vague et vite expédiée ( le script nous prive hélas de toute sortie de terre des zombies, pourtant largement appréhendable, à la vue des abords de la maison, évoquant énormément l'univers de "L'enfer des zombies" de Lucio Fulci ), même si elle amène un combat final réussi, les situations n'entraîneront jamais le moindre suspense, seuls quelques effets de surprise ( dus en partie à la bande-son ) viendront faire sursauter et seule la courte visite du "laboratoire" arrivera péniblement à installer un semblant de climat glauque, mais l'essentiel est ailleurs ! Dans ces gunfights mémorables et extrêmement volontaires, à la mise en scène purement visuelle directement inspirée de l'univers du jeu vidéo ( normal ! ) et n'hésitant pas un instant à se prolonger pour mieux nous en mettre plein la vue, tout en nous offrant quelques détails gore bienvenus ( les têtes qui explosent ), même si l'ensemble reste finalement bien sage à ce niveau là.
L'interprétation est ici sans grand relief, à l'exception de Jürgen Prochnow qui s'impose sans aucun mal en vieux briscard pas si méchant que cela, et la mise en scène du réalisateur colle parfaitement à l'action, tout en multipliant les effets et les mouvements de caméra, dynamisant ainsi encore plus l'ensemble. Les effets spéciaux sont probants, avec des maquillages des zombies rappelant parfois ceux chers à Lucio fulci.
Donc, même s'il compte un bon nombre de détracteurs, ce "house of the dead", pris pour ce qu'il est, s'avère être une adaptation de jeu vidéo totalement jouissive, ( mais quand même décérébrée ) qui atteint sans aucun mal son but !
|