Ce "Frost, portrait d'un vampire" vient nous conter un bien fade histoire de suceur de sang, dans sa pâle tentative de mélanger le genre avec le film d'action pur.
En effet, le script met en scène deux soldats, presque mercenaires, soudés par une vieille amitié, dont l'un deviendra un vampire après avoir été mordu en Afghanistan lors d'une mission et retrouvera sur sa route son ami qui cherchera à sauver son âme.
Toute la première partie du métrage oscille constamment entre présent et flash-back pour nous présenter ses personnages et placer son intrigue dans la lignée des films d'action "cheap" et légèrement poussifs ( les séquences de guérilla dans le désert sont terriblement molles et sans ampleur, desservies en plus par une utilisation d'un numérique voyant et basique pour les explosions et la visualisation des avions, tout droit sortis d'un jeu vidéo ), tout en plaçant quelques éléments flagrants indiquant la transformation d'un des deux héros, avant que le film n'entre véritablement ( et tardivement ) dans son sujet grâce à une pirouette plutôt originale, pour une description de la condition vampirique sans aucune saveur ( les séquences de meurtres sont extrêmement classiques et vite expédiées, insérées dans le métrage comme par obligation ) et un affrontement final sans aucun charisme.
Mais même si d'un côté le métrage cherche agréablement à se démarquer des poncifs du genre en occultant une bonne partie du folklore vampirique dans sa première moitié, intrigant ainsi le spectateur jusqu'à cette révélation ingénieuse mais complètement sous-exploitée, l'ensemble souffre ensuite gravement de stéréotypes navrants, notamment avec ses protagonistes qui n'hésitent jamais à prendre des poses viriles de manière ridicule ( ce qui donne une tournure involontairement drôle au film ) et avec quelques situations qui se veulent blasphématoires ( la confession ), mais qui n'atteindront jamais leur but en étant trop communes.
De plus, la fluidité de l'intrigue s'avère être compromise au point de devenir confuse à cause d'une chronologie plus qu'aléatoire dans les événements et le film balance ses rebondissements un peu n'importe comment, tout en plaçant des éléments à l'utilité plus que discutable ( les chauve-souris ).
L'interprétation à tendance à faire pitié, rendant certaines scènes presque surréalistes ( la discussion entre l'ancien ami du vampire et la femme de ce dernier, à l'annonce de la supposée mort de celui-ci ) ), mais plus certainement ratées et la mise en scène du réalisateur, si elle est plutôt vive, s'offre quelques subtilités inutiles ( le plan tournant à 360° dans la chambre du général ennemi ). Enfin, les effets spéciaux nous proposent quelques plaies simplistes et autres petits effets sanglants faciles, et ce n'est pas la peine de s'attarder à nouveau sur l'emploi raté du numérique dans le métrage.
Donc, ce "Frost, portrait d'un vampire" gâche définitivement ses rares bonnes initiatives dans une inertie pénible, pour devenir entièrement dispensable !
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