Cette "Porte des secrets" nous invite à une exploration de certains rites vaudou, au travers d'une histoire maniant de manière suffisamment efficace son suspense pour être prenante et tenir son spectateur en haleine de bout en bout.
Le script conte l'arrivée dans une maison reculée en plein milieu des bayous de la Nouvelle-Orléans d'une jeune femme venant s'occuper d'un vieil homme agonisant. Mais l'aptitude étrange de ce dernier et l'atmosphère qui règne sur la demeure vont pousser la garde-malade à chercher à en percer le secret.
Dans sa première partie, après une mise en place rapide de l'intrigue, le métrage hésite à dévoiler sa véritable nature, oscillant entre plusieurs genres, entre les thèmes de la "maison hantée" et des fantômes purs, pour mieux nous déstabiliser et nous faire adhérer pleinement aux séquences porteuses d'une tension palpable, notamment lors de l'exploration de la maison, tout en utilisant souvent des effets relativement faciles ( mais réussis ) pour susciter l'effet de surprise, mais en allant pas forcément dans la direction attendue par le spectateur ( la scène du bain ), et en plaçant de façon régulière des indices suffisamment mystérieux ( les miroirs ) pour générer de multiples questions tenant en haleine dans l'attente d'une réponse.
Mais peu à peu, le métrage dévoile ses intentions en faisant intervenir des éléments hérités des croyances vaudous sobres et débarrassés de tout folklore superflu, gagnant ainsi en crédibilité, pour nous entraîner dans un suspense probant, tendu jusqu'à son final bien énervé, doté d'un twist roublard, mais terriblement ingénieux, donnant instantanément envie de reprendre le film à son début pour en saisir les subtilités.
Mais ce qui fait également la force du film, c'est le sentiment de menace, certes bien diffuse au début mais de plus en plus ciblée au fur et à mesure que l'on avance dans le métrage, omniprésente et palpable, parfaitement agrémentée par les décors sombres et ténébreux de la demeure, mais surtout stigmatisée par le personnage interprété magistralement par John Hurt, qui parvient malgré son silence à créer une sensation de panique et d'urgence absolue.
Et si les séquences alimentant un suspense souvent soutenu sont parfois hélas trop classiques ( le retour dans la maison de la propriétaire alors que la jeune femme fouille le grenier, apr exemple ), elles arrivent sans mal à captiver le spectateur et à utiliser de manière complètement crédibles les aspects liés au vaudou, auquel on est amené à croire sans même se poser de questions ( les lignes en poussière de brique ).
Enfin, on pourra juste peut-être regretter une certaine surenchère dans les tentatives cherchant à faire jouer l'effet de surprise de la première moitié du film ( la station-service ), qui donne quand même l'impression que le réalisateur veut en faire un peu trop.
L'interprétation est convaincante, avec surtout un John Hurt terriblement efficace, face à une Kate Hudson assez fade, et la mise en scène de l'auteur est bien vivante, suit l'action de près, mais use et abuse même parfois d'effets venant quelque peu perturber l'impact et la fluidité des séquences.
Donc, cette "Porte des secrets" s'avère être tout à fait fréquentable, captivante et porteuse d'un final bien bluffant !
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